Alain Roche Nalair de rien

Quand on veut faire un grand coup médiatique, où que ce soit, il vaut mieux inviter quelqu’un qui vient de loin, d’ailleurs… Aurillac pour commémorer et fêter les 25 ans de son festival de théâtre de rue n’a pas manquer à la tradition en faisant appel à la “mégalomanie photographique” made in USA de Spencer Tunick. Dans la veine de la démesure à la Cristo, le photographe vêtu tout de noir braille ses ordres dans un mégaphone, entouré de 7 nains jaunes, ses collaborateurs débarqués fraîchement de New York et d’une foultitude de festivaliers au garde à vous. Objectif de la performance, puisque performance il y a, faire dévaler 2000 personnes nus un parapluie noir à la main, sponsorisé par l’entreprise Piganiol, le tout en hommage au surréaliste Magritte. Eut-il fallu pour faire encore plus dans l’extravagance, les faire tomber du ciel un chapeau melon noir sur la tête. Les hordes de nus sont de nos jours dans les pays occidentaux source d’art ou de revendications. Cela rappelle un groupe de jeunes femmes qui ont couru nues dans la neige, à Central park, pour s’insurger contre la guerre en Irak. L’anonymat de cette masse de corps nus évoque malheureusement, et cela donne des frissons, les extravagances nazis à Auschwitz et autres camp d’extermination. Le nu en masse et grégaire se banaliserait-il ?

Être une femme en Iran au XXIe siècle ça ne fait franchement pas rêver.  Espérons que Sakineh Mohammadi-Ashtiani pourra en témoigner, un jour enfin libre. Pour  l’instant elle est condamnée  à la lapidation pour une peine qu’elle a avoué sous la torture, elle aurait eu deux relations amoureuses hors mariage. Elle croupit depuis 5 ans dans la prison de Tahriz dans l’ouest de l’Iran, et elle a demandé un réexamen de son cas. Elle a déjà reçu  99 coups de fouets en présence de ses enfants. Dans une heure de grande écoute, le régime a diffusé à la télévision ses prétendus “aveux”. Elle récitait alors un texte écrit sur une feuille de papier, couverte d’un tchador noir, qui ne laissait apercevoir que son nez et un œil. Le plus fou dans cette histoire c’est que la loi coranique encore de nos jours prévoit la lapidation en cas d’adultère. La communauté internationale s’offusque à juste titre devant de telles pratiques, et demande l’annulation de la condamnation. L’obscurantisme de certains régimes peut nous laisser sans voix, et pourtant il est évident qu’il faut dénoncer haut et fort de pareilles horreurs venues d’un temps que l’on croyait révolu.

Au congrès de Nantes, l’écologie se conjugue au féminin pluriel. Eva Joly et Cécile Duflot sont vertes de plaisir d’être pressenties comme des présidentiables en herbe.

Nicolas Sarkozy veut sécuriser le tout sécuritaire. Pour cela il souhaite endiguer les débordements et excès naturels de Christian Estrosi, l’un des chantres de l’extrémisme sarkozien en marche. Le “oui mais…”est appliqué avec soin et vient à la rescousse pour cautériser le mal venu. Chères surenchères… Le chef de l’Etat ne souhaite pas être débordé par la droite de sa politique de droite dure, la sienne suffit et il le fait savoir par les gardiens du temple les cerbères de sa politique de l’outrance, Brice Hortefeux et Eric Besson, sans oublier Nadide Morano et Luc Chatel la voix de son maître. Il s’agit de baliser l’ère de jeu et des enjeux, stigmatiser les immigrés et étrangers de tous crins certes, mais pourquoi mordre la main de ceux qui vous portent, les élus locaux? Les risques sont de taille, mais semblent échapper à la subtilité d’analyse politique du maire de Nice. Un concert de voix fait écho à celle du président pour recentrer et renvoyer Christian Estrosi dans ses 18 m niçois.Faut -il que l’affaire soit mal engagée, pour que Alain Jupé et  le président du Sénat mettent en garde face aux dérapages évidents. Quant au député  Bernard Debré, il a appelé dans un éclat de clairvoyance, à “manier avec précaution le concept de nationalité”. Souffler ainsi le chaud et le froid, risque à terme de fissurer le délicat et fragile ciment majoritaire.

Parlez lui de la politique sécuritaire sarkozienne et Dany voit rouge.Pour lui, le chef de l’état c’est simple il prend les français “pour des cons”, ça c’est dit! Il tonne : “Stupidité et malveillance sont les deux nouvelles mamelles du sarkozisme”. Il a bien entendu compris le manœuvre du tout sécuritaire que Nicolas Sarkozy nous avait joué aux élections précédentes. Ce rideau de fumée pour tenter de masquer les fissures dans le gouvernement et les fameuses affaires qui se succèdent à un rythme effréné, sans plus de réactions, ce qui consterne littéralement. Dany le rouge charge sabre au clair : ” Cette politique est aussi malveillante. Parce qu’elle produit en permanence de l’exclusion pour rassembler la droite dure, la France profonde, sur le dos des minorités”.  Il estime encore que la politique du gouvernement “rend la société aveugle”, d’où le chant des sirènes populistes. Pour faire bonne mesure il tacle la gauche qui pour lui “se réfugie dans sa posture de vierge outragée”. L’image est belle mais voilà va-t-on vraiment oser faire son rôle d’opposant et proposer une alternative crédible ? Rien n’est moins sûr et cela quelque part fait froid dans le dos.

Après les championnats d’athlétisme à Barcelone qui fut un sommet, voilà que pour le sport français tout baigne  à nouveau à Budapest pour les championnats d’Europe de natation.Les athlètes français glanent une mane importante de médailles et pour la première fois de leur histoire finissent premiers de cette joute internationnale. Les nageurs français remportent quelques 21 médailles, dont 8 d’or, 7 en argent et 6 en bronze, et dominent les jeunes poussses de l’athlétisme qui avaient tout de même moissonné pas moins de 18 médailles à Barcelone. Nous avions bien besoin de ces deux prouesses d’affilé pour redorer un blason mis en lambeau en Afrique du sud par des bleus en dessous du niveau de la mer. C’est  à croire que plus les athlètes ont faim plus ils sont motivés. Nos bleus gavés de blé ne pensent qu’à leur nombril doré et se moquent bien de leurs fans. A l’occasion de cette compétition, nous avons eu le plaisir de découvrir la bellle Ophélie Cyrille Etienne, qui s”est imposée comme la véritable tête de série de la natation française féminine. Enfin, les Français peuvent retrouver le sourire après la Bérézina footbalistique de la coupe du monde. Ils peuvent être fiers des performances en athlétisme et en natation et regarder sereinement l’avenir du sport en France à l’exception du Football qui a besoin d’une bonne purge, et là tout reste à faire.

Nouveau scandale par rapport aux prêtres pédophiles au pays de Molly Malone, Joyce, Kavanagh et Durcan, dernier rebondissement suite au rapport Murphy. 

Dans l’un de mes articles récents, je concluais en posant cette question :”Que pouvons-nous attendre de pire du Pape ?” Et bien en me rendant à Dublin j’ai trouvé sans attendre. Le Pape a défrayé la chronique de la presse irlandaise. Nouveau rebond dans le dossier des prêtres irlandais pédophiles qui fait les gros titres cette fin de semaine. Mercredi 11 août au soir, l’évêché catholique de Dublin a confirmé que le pape Benoît XVI avait refusé la démission de deux évêques auxiliaires, Eamonn Walsh et Ray Field. Ils avaient couverts les prêtres pécheurs et recoivent l’absolution papale. Le Pape fait une différentiation entre péchés par omission et péchés commis (“sin by omission” and “by commission”, souligne le Irish Times). Consternation totale d’une ancienne victime, Marie Collins. Une autre victime, Andrew Madden, ne se dit pas surpris: pour lui, ce sont le Pape et le Cardinal Brady qui ont démissioné de leur rôle de protecteurs des enfants face à des prêtres pédophiles avérés. Soulignons par ailleurs l’inconsistence du Vatican par rapport aux évêques qui ont couverts ces crimes. En effet, le Vatican a par le passé accepté la démission de deux autres évêques cités dans le rapport Murphy, Donald Murray et Jim Moriarty. Le comble, un cinquième cité, Martin Drennan de Galway, n’a même pas proposé sa démission. Colère et consternation se généralisent face à une politique papale aveugle et sourde.

 Melvin-Mapple 2° classe dans l’armée américaine basée à Bagdad depuis 6 ans, adresse à Amélie  Nothomb, via son éditeur Albin Michel, une missive, sorte de bouteille à la mer. Dans son message, il lui livre son raz le bol et sa désespérance et déclarre : “Je vous écris parce que je souffre comme un chien”. Elle a tout d’abord cru à un canular, mais après ecxamen plus approfondi et quelques temps  de réflexion, elle décide de lui répondre en lui envoyant tout d’abord des livres dédicacés. L’asspect inattendu et mystérieux de ce contact va déclencher l’écriture de son nouveau roman, Une forme de vie.  En couverture, unr photographie d’Amélie signée Sarah Moon. Pour le reste, à vous de découvrir si le coeur vous en dit.

Décidemment, Benoît XVI a l’art et la manière de défrayer la chronique. Après son intervention hors limites à propos du préservatif, son aggression à Saint Pierre de Rome et les affaires de pédophilie, voilà une nouvelle manière pour lui de se mettre en avant scène. Alors que l’église catholique est en pleine déliquescence, que les fidèles boudent les églises et que les prêtres ont du mal à trouver une relève, une idée on ne peut plus saugrenue vient de germer chez les grands argentiers du Vatican. La quête ne suffit plus, voilà que la messe devient un spectacle, du show-business ecclesiastique, où le Pape devient performeur du Saint Sacrement. Nous savions que Benoît XVI avait enregistré dernièrement un CD mais question musique, pour la modique somme de 25£ par tête de pipe, vous aurez droit en prime à la chanteuse Suzanne Boyle. Que du bonheur! Quelle sera le prochaine lubie du Pape, vu l’ampleur des dégâts, nous pouvons désormais nous attendre au pire. A quand l’hostie de couleur vendue en sachets gourmands pour quelques livres de plus?