La grève ne bat pas en retraite

La bataille des chiffres, comme à chaque fois, clot le cortège revendicatif. Du simple au triple entre le gouvernement qui annonce 1,1 millions de manifestants dans les rues françaises et 3 millions selon les syndicats. Cette grève a plus mobilisé que celle du 24 juin. Un bon score pour les syndicats qui de façon unitaire avaient battu le tambour, faisant de cette échéance une priorité, alors que Mr Accoyer dans une bravade avait déclaré :”Ce n’est pas à la rue d’empêcher le gouvernement de sauver les retraites”. Peu importe les revendications ou même les protestations parlementaires qui leur firent écho jusque dans l’hémicycle. François Fillon et Eric Woerth, encore en charge du dossier, sont restés droits dans leurs bottes, conformément aux ordres de l’Élysée. Pour eux la réforme est “juste”, alors à quoi bon l’amender, s’ il suffit de s’en convaincre. Ils ne voient et ne veulent même pas envisager “… d’autre solution que de continuer”. Et cela bien entendu au mépris de toute écoute,  comme si rien ne s’était passé. La réponse ne se fait pas attendre. Solidaires (Sud) appelle les autres syndicats  “à décider d’une suite à la hauteur des enjeux dans les jours qui viennent”. François Chérèque demande au gouvernement de parler vite, sinon il promet d’organiser  “la radicalité”. En fait tout cela était terriblement prévisible et typiquement français. On laisse pourrir l’affaire sans dialogue et l’on s’étonne que la grève demeure, encore de nos jours, le seul moyen d’attirer l’attention d’un gouvernement autiste.

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