Mais de qui se moque-t-on ?

jean-luc-hess Quand Jean-Luc Hess affirme : “Je ne suis pas censeur. Quelle sottise !” Nous voulons bien le croire sur parole, mais alors pourquoi lance-t-il un pavé dan la mare aux canards en déclarant : “L’attaque sur les aspects physiques d’une personne est intolérable.” Cette fin de non recevoir du président de Radio France, suite au différent entre Besson et Guillon, tire un trait sur une tradition aussi vieille que le monde. A ce titre nous comprenons mieux que l’art de la caricature soit mise au banc de la société, qu’elle n’ait plus droit de cité que dans de trop rares journaux. Interdira-t-on bientôt toute caricature ? L’humour va-t-il être rangé auprès du poil à gratter dans les placards de la bien séance sous prétexte que l’humour a des frontières, celles que les politiques peuvent tolérer. Un bon humoriste est un humoriste comme tout bon artiste mort. “Desproges, lui au moins il était drôle” lance-t-il comme pour se justifier. Nous sommes dans l’ère du porter plainte pour tout et rien. On pèse les dérapages verbaux faute de pouvoir censurer un trait d’humour graphique en perdition. Jean-Luc Hess limiterait bien le principe fondamental et républicain de la liberté de penser, de se moquer, de caricaturer l’autre, parce que notre société frileuse n’est plus capable de l’accepter.

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