Archive pour la catégorie ‘art’

Cesaria Evora nous laisse tous orphelins

Dimanche 18 décembre 2011

Une des plus belles voix de la planète s’est tue et le monde de la musique est en deuil. “La diva aux pieds nus” nous a quitté hier à l’âge de 70 ans  des suites d’une “insuffisance respiratoire”. Son coeur avait des surtensions elle qui remplissait de sa voix  le nôtre d’une tendre nostalgie qui battait au rythme de la musique du cap vert. L’interprète inoubliable de “Sodade”, titre qui en 1992 à l’âge de 5o lui avait donné une stature internationale, nous permettant de découvrir une voix et une carrière exceptionnelle, est partie et quelque part nous laisse tous orphelins. Epuisée elle avait mis fin à sa carrière en septembre dernier en déclarant : ” Je n’ai pas de force, pas d’énergie”. Pourtant elle déclare qu’ elle aurait “voulu donner du plaisir à ceux qui l’on suivie depuis longtemps”. Le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand n’hésite pas  a évoqué “un génie musical”, et rejoint son ex collègue Jack Lang qui évoque “une sorte d’icône incarnant la libération culturelle dans les pays du Sud”. Tout cela est bien grandiloquent, il n’empêche que sa disparition bouleverse certainement les amoureux de musique.

Le pouvoir de la création est la revoir naître sous mes traits

Disparition du peintre britannique Lucian Freud

Mardi 26 juillet 2011

C’est un des plus grands artistes contemporains qui vient de disparaître à l’âge de 88 ans, dans la nuit de mercredi à jeudi dernier, à Londres.  Né à Berlin en 1922, il était le petit fils de Sigmun Freud, et sa famille avait émigré en Grande-Bretagne avec l’arrivée des Nazis. Lucian Freud avait une peinture figurative troublante, singulière et pour beaucoup dérangeante. Très connu pour ses nus et ses autoportraits, ses toiles se sont vendues ses dernières années des sommes astronomiques. Influencé par Otto Dix et Georges Grosz, c’est en fait Francis Bacon qui aura un rôle très important dans l’évolution de son oeuvre. Celui que l’on avait qualifié à ses débuts de “Pompier de la coupe rose” a toujours cherché à “Intensifier le réel” et peignait une sexualité réaliste mais sans violence. Il traquait l’insaisissable chez ses modèles, souvent des amis de son entourage, qu’il faisait poser d’interminables heures à la manière des peintres classiques. Les quelques célébrités comme Kate Moss enceinte, la femme de Mick Jagger furent furieuses du résultat. Un de ses tableaux les plus contestés fut certainement le portrait de la reine Elisabeth II qui fit couler beaucoup d’encre. Exagérant les peaux blêmes, tombantes et énormes, les organes génitaux, allant jusqu’à frôler le morbide dans sa  palette, il réalise une véritable autopsie des corps qu’il empâte sur la toile. Dans son oeuvre incontournable il a exposé la chair comme jamais. Solitaire il a peint jusqu’à sa mort, “à l’écart du bruit et de la fureur du monde le l’art”.

La Cité des Métiers et des Arts de Limoges, une visite incontournable

Mardi 31 mai 2011

Si vous passez à Limoges ou dans ses alentours, voici un lieu qui mérite non seulement un détour mais aussi toute votre attention. Situé dans l’écrin des fabuleux jardins de l’Évêché qui jouxtent la cathédrale St Étienne, la Cité des Métiers et des Arts vous fascinera. Ce musée, dédié aux savoir-faire croisés des compagnons et des meilleurs ouvriers de France, a élu domicile dans  l’ancien réfectoire du Séminaire diocésain. Les compagnons ont fait de ce lieu, comme de coutume, un véritable chef d’œuvre riche d’une collection de 75 pièces plus surprenantes les unes que les autres, dédiés aux métiers du bâtiment.  Périodiquement ce musée vous offre en sus une exposition temporaire que vous pourrez admirer dans les salles voûtées du sous-sol.

Ce n’est du reste pas un hasard si le compagnonnage est  inscrit par l’UNESCO au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Toujours en pôle position de ce qui se fait de mieux dans le travail manuel dans le monde, les compagnons offrent cette année  une très belle exposition dédiée à l’art  et à l’histoire mécanique.


Au sein du musée, se déroulent des ateliers pédagogiques, mais aussi des conférences. Pour les plus curieux, et seulement sur rendez-vous, vous pouvez avoir accès au centre documentaire qui regroupe près de 300 ouvrages spécialisés, des récits historiques et des biographies sur le Compagnonnage.

Au volant de votre bolide actuel, n’hésitez pas à brancher votre GSM sur ce lieu pour venir faire une pose culture bien méritée.

Mais surtout n’hésitez  pas à  bloquer la journée, et penser à retenir un moment de convivialité à la table des compagnons. Une cantine merveilleuse ou le chef  ne manquera pas de vous rappeler que l’art culinaire est aussi métier, qu’il maîtrise à merveille dans le respect des produits de qualité.

Quel autre gage de qualité peut on donner, si ce n’est des assiettes et des bouteilles vides.

Bonne visite à tous, vous ne regretterez certainement cette flânerie gourmande dans l’excellence du travail bien fait et de son histoire.

271 nouveaux Picasso

Vendredi 3 décembre 2010

Décidément Picasso n’a jamais fini de faire la une des journaux. Voilà encore une affaire rocambolesque à son propos, celle d’un ancien électricien du maître qui fait ressurgir 271 tableaux et dessins de l’artiste. Pierre de Guennec, âgé de 71 ans, a demandé il y a peu à la famille Picasso un certificat d’authenticité pour son trésor picassien, selon lui don de l’artiste. A la grande stupéfaction de la famille, ces œuvres reconnues authentiques n’avaient même pas été répertoriées. Datant de la période 1900-1930, elles sont estimées environ à 60 millions d’euros, joli cadeau. L’ancien employé de Picasso se défend sur Europe 1 en affirmant : “C’est Madame qui me les a données”. Il ajoute pour expliquer ce don: “sûrement parce qu’ils étaient contents de mon service.” Comment peut-on en douter ? Mais pourquoi attendre tant d’années pour en demander une authentification? La famille repousse l’idée du don et accuse Pierre le Guennec de recel des biens du peintre. Saisies, les œuvres sont actuellement aux mains de l’OCBC (office central de lutte contre le trafic des biens culturels). Même si notre électricien n’était pas très au courant de pratiques du milieu de l’art, voilà une affaire qui paraît plutôt obscure.

Picasso a toujours la cote

Vendredi 7 mai 2010

pablo-picasso

Un portrait de Marie-Thérèse Walter, compagne et égérie de Pablo Picasso entre 1927 et 1935, mère de Maja, vient de battre tous les records de ventes chez Christie’s à New York. Adjugé 106,4 millions de dollars, le vente de cette œuvre a battu de plus de deux millions de dollars, celle réalisée en février d’une sculpture de Giacometti, “L’homme qui marche”.” Le Nu au plateau de sculpteur” appartenait depuis les années 1950 à la collectionneuse Frances Lasker Brody et n’avait été exposé qu’une seule fois en 1961. Cette philanthrope de Los Angeles décédée en Novembre dernier souhaitait que le tableau soit vendu au bénéfice de la bibliothèque Hunfington et le jardin botanique de San Marino. Nous pouvons toute fois relativiser le record de Picasso quand on sait qu’en vente privée, une œuvre de Jackson Pollock de 1948 a été vendue 140 millions de dollars. Une chose est certaine, c’est que même et peut être surtout en temps  de crise, l’argent reste le meilleur ami du spéculateur d’art, mais aussi des artistes morts.

Le musée de la marine à l’heure du 9e art

Samedi 17 avril 2010

francois-bourgeonFrançois Bourgeon trente après avoir créé “Les Passagers du Vent”, s’offre un havre d’exposition prestigieux, le musée national de la marine à Paris. Pionner de la Bd historique il a accès son travail sur une documentation pointue qui l’a amenée plus d’une fois à fréquenter les musées de la marine, ce qu’il fit depuis l’adolescence. Ce fut la découverte de l’ouvrage de Jean Boudriot, archéologue naval, qui sera déterminante pour sa création à venir. Ce livre de chevet lui livrera tous les secrets qu’il retranscrira avec minutie et choix réaliste dans sa saga en images. François Bourgeon, dans un souci authenticité, utilisera comme source d’inspiration, des maquettes et des moulages qu’il réalisera lui-même. Pour pénétrer au sein de la gestation de son œuvre majeure, rien ne vaut la visite de cette magnifique exposition qui lui est consacrée jusqu’au 3 mai. Pour tous les fans du 9e art, c’est un rendez-vous bien entendu incontournable, avec un graphiste hors pair, excellent conteur, scénariste rigoureux.

Censure à Paris d’une artiste chinoise

Vendredi 19 février 2010

frederic-mitterrandL’œuvre une installation sur la façade des Beaux-Arts de Paris quai Malaquais  de bannières noires où les mots “gagner”, “moins”, “plus”, et “travailler” sont écrits en blanc. Selon l’artiste, ces mots, vus de manière aléatoire, invitent à la réflexion. Elle fut brève et efficace en ce qui concerne la direction des Beaux-Arts qui a rapidement fait décrocher cette œuvre, jugeant l’installation “trop explosive”. Le fait que l’artiste détourne le slogan de Nicolas Sarkozy, “Travailler plus pour gagner plus” dérange à l’évidence. La chinoise Ko Siu Lan n’en croit pas ses yeux, face à cette “censure très brutale, sans discussion”. Elle déclare : “Je viens de Chine. Je ne peux pas croire que cela m’est arrivé en France”. Le maire de Paris, qui s’est dit “consterné”, a proposé à l’artiste que son œuvre soit exposée au “104″. “Cette censure objective est particulièrement inquiétante car elle remet en cause le rôle et la légitime expression des artistes dans la cité et dans notre vie collective”, s’émeut Bertrand Delanoë. Mais tout est bien qui finit bien. Le ministre de la culture, Frédéric Mitterand veut dédramatiser l’affaire et ordonne que les œuvres soient raccrochées. L’honneur est sauf. Il n’en reste pas moins que plus que la censure, l’auto-censure devient de nos jours un véritable fléau.

Wolfman, gore et beau

Mercredi 10 février 2010

benicio-del-toroWolfman est un remake du film culte produit par Universal en 1941, Le Loup-Garou de Georges Waggner, un classique du genre. Après un tournage chaotique, post-prod interminable, la partition de Danny Elfman un temps jetée aux oubliettes, on peut dire que ce film revient de loin. Pourtant il ne manque d’atouts ni d’attraits. Joe Johnston à priori, habitué aux grosses productions (Jumanji, Jurassic Park 3), met en scène pour l’occasion deux monstres sacrés, Anthony Hopkins et Benicio Del Toro. Il a fait appel à Rick Baker, 6 fois lauréat à l’Oscar, le spécialiste du maquillage et des effets spéciaux. Afin que Benicio Del Toro puisse bouger et s’exprimer plus librement on n’a pas utilisé de masque mais il a été grimé pendant trois heures au quotidien. “Gamin, j’ai toujours rêvé d’avoir ces grandes dents”, s’amuse le comédien. Pour couronner le tout un baryton-basse est à la base d’une douzaine de hurlements “viscéraux et terrifiants qui vous glacent le sang.” La critique partagée salue pourtant la volonté de renouer avec les grands mythes cinématographiques. Certains considèrent même que c’est gore et beau, à classer probablement comme un modèle du genre. Pour les inconditionnels, film à croquer à pleines dents.

Dis monsieur Perrin, dessine moi les “Océans”

Mercredi 27 janvier 2010

jacques-perrin1Inutile de présenter Jacques Perrin qui, après Microcosmos ou Himalaya, est devenu une référence comme producteur et réalisateur de documentaires hors du commun. Pour ne pas déroger à sa réputation il nous a concocté après deux ans de préparations et quatre années de prises de vues à travers la planète entière : Océans. Cet opéra aquatique n’a aucune prétention ni pédagogique ni scientifique. Perrin va au-delà de notre intellect, il joue sur la corde sensible et modifie notre regard sur les splendeurs océanes. Chose étonnante de nos jours, Jacques Perrin offre du temps à son équipe et lui demande d’aller au bout de leur rêve, alliant les spécialistes du monde animalier à ceux de la fiction. Jacques Perrin et Jacques Cluzaud nous avaient déjà fait voler au plus près des oiseaux dans le peuple  Migrateur. Avec Océans, ils veulent nous immerger littéralement et nous donner le sentiment de nous fondre au sein des profondeurs abyssales. Pari gagné, ils nous offrent là, le sentiment rare d’être comme un poisson dans l’eau.

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“Tim Burton par Tim Burton”, la consécration

Mardi 15 décembre 2009

tim-burtonLe cinéaste producteur Tim Burton est aussi écrivain et dessinateur de talent. Il a déjà signé deux livres illustrés dont son chef d’œuvre : “The Melancholy death of oyster boy” (La triste fin du petit enfant huître et autres histoires), et vient de sortir une véritable anthologie de son univers graphique : “Tim Burton Par Tim Burton”. C’est une compilation de plus de 1000 illustrations, soit près de 40 ans d’archives iconographiques sur les concepts de près d’une vingtaine de ses films. C”est aussi un véritable catalogue de ses monstres incompris, de ses gens étranges. Il nous révèle encore son amour pour les clowns, des anecdotes graphiques sur sa vision de la vie et sur l’amitié. Vingt-quatre amis et collaborateurs comme : Christopher Lee ou Winona Ryder, mais encore sa femme Helena Bonham Carter et son meilleur ami Johnny Depp, ont participé à l’élaboration de ce livre événement. Depp préface cet ouvrage et projète de tourner en 2010, Dark Shadows, film qui scellera la huitième collaboration des deux complices. Concrétisation ultime, du 22 novembre 2009 au 26 avril 2010, le Musée d’Art Moderne de New York, le célèbre MoMa aura l’honneur de présenter une galerie complète des travaux graphiques du réalisateur. Quelle classe !