La société générale fait payer un lampiste
Vendredi 8 octobre 2010
Le président de la 11e chambre, Dominique Pauthe a condamné Jérôme Kerviel, pour faux et abus de confiance, à 5 ans de prison dont 3 de prison ferme et à payer la somme astronomique de 4,9 milliards d’euros. Dans sa grande mansuétude, le tribunal correctionnel de Paris a épargné à l’accusé de s’acquitter d’une amende prévue à cet effet, en payant au trésor public 375 000 € . Tout le monde s’étonne, surtout dans le milieu de la finance mondiale, que la Société Générale, dans cette affaire, passe pour une simple victime et ne soit en rien déclarée responsable. Faire de l’ancien tradeur un exemple soit, il est coupable, mais dédouaner son employeur de toute responsabilité, alors qu’il y a eu un contrôle défaillant, pour ne pas dire inexistant. La société Générale a vu son image écornée, c’est vrai, Daniel Bouton fut contraint de démissionner, mais curieusement Christophe Mianné, supérieur de Kerviel, fut seulement rétrogradé sur le papier, jugé incontournable par le nouvel état major. Les lampistes payent toujours le prix fort, mais là pour donner une idée de l’ampleur de la charge, il faudrait, à raison de 1000€ mensuel, 401 000ans pour mettre un terme à cette affaire.Voilà, comme le souligne François Bayrou, que la justice française prend le chemin de la tradition juridique américaine qui condamne à 150 ou 200 ans de prisons. Carole Guillaumin responsable de la communication de la Société Générale a déclaré, fort astucieusement, qu’une telle somme ne serait pas demandé à Jérôme Kerveil, mais que serait négocié le montant des dommages et intérêts, après l’ appel de ce dernier fait qui tombe sous le sens.
Sans vouloir crier avec les loups, il est fort probable que Jérôme Kerviel paye là, son attitude hautaine et froide, à la limite du cynisme.








Didier Lombard perd son bras droit, Louis-Pierre Wenes, qui avait été recruté en 2002 et désignait pour mettre en place le plan “Next” au sein de l’entreprise en 2005. En fait, un fusible saute, mais le défaut de communication reste. Cheville dirigeante du plan de rénovation, Louis-Pierre Wenes est aussi un simple rouage d’un système initié au sommet. Le remplacer par Stéphane Richard, ancien directeur de cabinet de la ministre de l’Économie, Christine Lagarde, ne règle absolument pas le problème. C’est tout au plus une manière de créer un écran de fumée provisoire pour agir en sous-main et prévoir la suite des changements. Cette “nouvelle mode”, comme le dit si bien Didier Lombard, sorte de résistance par le suicide, n’était pas prévue dans les scenarii les plus fous de nos dirigeants. Le suicide est malheureusement une triste réalité dans bon nombre d’administrations qui vont connaître incessamment sous peu, une privatisation aussi sauvage que celle de France Télécom. Ce malaise social ne fait que commencer. La mondialisation et les guerres économiques qui en découlent tuent plus insidieusement mais tout aussi efficacement qu’une guerre traditionnelle.
Le député UMP de Seine-et-Marne, Jean-François Copé, emboîte le pas à Nadine Morano qui a déclaré : “Internet est un outil dangereux”. Il compte bien lancer un débat public sur le thème : “Internet et la liberté”. La chasse est ouverte ! Les cibles privilégiées : les sites d’infos, qu’il espère bien museler. La presse écrite se meurt, elle n’est plus que l’ombre d’elle-même à force de nous servir une pitance allégée, maintenant c’est au tour d’Internet. UMP deviendra bientôt le diminutif de l’Ultime Mutilation de la Presse.Vive la pensée Unique ! Présent aux côtés du ministre de l’Intérieur sur l’affaire de la vidéo polémique publiée par le monde.fr, il estime qu’une régulation est nécessaire pour pouvoir vivre correctement dans notre démocratie. Ben voyons, le politique pensera pour nous et nous l’élirons pour ça. Cette fois-ci, les députés UMP, fort de leur unité affichée, annoncent clairement la couleur, il n ‘est pas difficile de lire dans leur jeu. Ils souhaitent tout bonnement maîtriser aussi la toile, au plus vite et coûte que coûte… Un peu comme en Chine ? On va bientôt nous expliquer que trop de liberté tue la liberté ! Le pavé est lancé dans la mare aux canards. Cela commence toujours comme cela les purges et la Censure qui l’accompagne : pour le bien des citoyens, cela va de soi. La démocratie de la pensée unique est pour demain. Jean-François Copé est prêt à en déposer un projet de loi, sorte de pierre tombale, pour l’Internet. Cet espace de liberté est un danger, Internet est gênant pour le pouvoir, quel qu’il soit. Il permet de chahuter en live et sans filtre préalable nos politiques souvent à l’insu de leur plein gré. Alors, vite l’info normalisée, triée et contrôlée ! Aux Armes ! Internautes de tous pays ! L’UMP a de mauvaises pensées et risque de légiférer pour le bien de crétin.fr !
Madoff, auteur de l’une des plus grosses escroqueries de l’histoire, est détenu depuis la mi-juillet dans la prison de Butner, située à environ 650 km au sud de New York, en Caroline du Nord. Cet escroc américain de 71 ans , condamné à 150 ans de prison, ce qui est une absurdité en soi, doit travailler de ses mains plus de sept heures par jour dans le pénitencier où il est incarcéré, ce qui est une première pour lui, rapporte de New York Post. Nous savons aussi qu’il est en excellente compagnie et que sa renommée l’a précédé. Après la peu probable fin des parachutes dorés, verrons-nous un jour celle des prisons dorées. La section 1 de la prison de Butner accueille essentiellement des “cols blancs”. Réputé pour ses installation médicales, le pénitentier héberge 3 500 détenus certes, mais pas tous logés à la même enseigne. Omar Abdel-Rahman, le “cheikh aveugle”, cerveau des attaques en 1993 du World Trade Center à New York, est l’un de ses congénères. Franchement ça ne fait pleurer personne de savoir que Madoff après ses escroqueries va maintenant vivre aux crochets du contribuable américain. Cet homme reste un mystère , une icône, un bandit de grand chemin et bientôt il deviendra un héros de films qui montreront combien l’homme était parmi les plus fourbes de tous ceux par qui la crise est venue. Malheureusement la grande majorité d’entre eux ne sera certainement jamais inquiétée, c’est justement ce qui est le plus inquiétant.
Pour le groupe pétrochimique l’année avait mal commencé mais ça dure et ça sent pire. Deux jours après l’explosion d’un “surchauffeur” dans l’usine de Carling, le groupe français a encore fait parler de lui lorsqu’une fuite de pétrole a été découverte dans la raffinerie de Gonfreville-l’Orcher, près du Havre. Février, dans le cadre du procès de l’usine AZF, 31 morts et 2500 blessés en septembre 2001, le tribunal correctionnel place Total et Thierry Desmarest-PDG de l’époque- au rang des prévenus. Mars, le groupe a été mis en examen dans le cadre de l’enquête sur la pollution de l’estuaire de la Loire, après une fuite de fioul en mars 2008 dans la raffinerie de Donges (Loire-Atlantique). La Haute Cour de Londres a jugé que le groupe français était seul responsable dans l’incendie du dépôt de carburant de Buncefielf fin 2005. C’est l’année des cumuls pas seulement de profits exorbitants, mais aussi de procès en cascade et des licenciemenst en séries. Mai, “Notre image n’est clairement pas très bonne”, reconnaissait Christophe de Margerie, en assemblée générale, c’est peu de le dire! Les dossiers sont pour le moins explosifs, heureusement que Total a l’habitude de raffiner l’or noir, d’en extraire des profits on ne peut plus alambiqués, de les réduire en fin d’exercices en bilans dithyrambiques. C’est ça la véritable magie de la pétrochimie, faut-il encore ne pas trop jouer avec le feu.
Farrah Fawcett se battait depuis 2006 contre un cancer du côlon, drôle de Dame ou pas il a eu sa peau, elle avait 62 ans. Tout le monde se rappelle de cette “Barbie” ex mannequin, elle a été la petite fiancée de l’Amérique. A 48 ans elle pose pour Playboy et ce sera le numéro le plus vendu de la décennie. Elle fait de son combat un documentaire, cette battante devait épouser Ryan O’Neal dès sa sortie des soins intensifs. Problème de casting c’est le crabe qui l’a emportée avant.
La maison de couture Christian Lacroix a été placée en cessation de paiements. Les propriétaires, les frères Jérôme et Léon Falic invoquent la crise, mais le designer dénonce avant tout le fruit d’une gestion désastreuse. Le couturier se plaint de ne pas avoir eu son mot à dire : “Dès 2004, lorsque Bernard Arnault et LVMH ont souhaité céder la maison aux frères Falic, j’ai été mis devant le fait accompli”, écrit-il, avant de qualifier la gestion des nouveaux actionnaires majoritaires d’”opaque, puis perturbante…et finalement catastrophique”. Depuis un an, Falic cherchait à se désengager de la maison de haute couture, des discussions ayant démarré en avril avec un investisseur dont l’identité n’est pas connue. Si les discussions “n’aboutissaient pas, les actionnaires se disent prêts à financer un plan de continuation”, mais cela impliquerait des suppressions parmi les 125 emplois. “Notre contrat s’arrête fin 2010 mais, vu la situation, nous allons essayer d’y mettre fin plus tôt”, confie son président Philippe Benacin. Un couple, financier-créateur, ‘C’est un peu le mariage de la carpe et du lapin”, déclare ironiquement un des fournisseurs de la maison de couture. Christian Lacroix affirme à ses équipes qu’il fera tout pour que l’entreprise reste ” une maison de couture à 200%”. Cette mise au point faite, reste maintenant à trouver les moyens de sortir de cette crise.