Le monde du spectacle doublement endeuillé

Le 4 mars disparaissait un des plus fantasques acteur, metteur en scène  d’origine argentine Jérôme Savary. Iconoclaste de génie pour certains, metteur en scène bordélique pour les autres il était avant tout un secoueur de cocotiers d’idées reçues un éventreur de tiroirs. Chacun de ses amis ou ennemis ont une formule pour gratteur de puce comme Jérôme Deschamps, directeur de l’opéra comique. Pour ce dernier  : «C’était un forain, un baladin, un rassembleur, un solidaire, une grande gueule, un truculent, un bon vivant». Voilà, il était tout et son contraire et avant tout un homme de spectacle qui a marqué profondément l’approche du théâtre au XXe siècle. Sa grande force c’est qu’il ne s’interdisait rien. Laissons la formule finale à Galabru  qui déplore  «Cette altération d’un homme charmant, vivant, brusquement transformé en cadavre, c’est inconcevable».

Beaucoup connaisse Mireille Darc, mais Daniel Darc, ça beaucoup moins. Puis on lui colle un titre, “Chercher le garçon” à l’époque des Taxi Girl. Rescapé des années 80 René Darc traine difficilement son spleen de scène en scène souffrant d’un déficit de reconnaissance, la drogue et l’alcool n’arrangeront rien à l’affaire puisque ses excès lui furentt fatales. Il est resté confidentiel pour le grand public plus connu des gens qui fréquentaient le Palace ou le Rose Bonbon au temps de leur splendeur. Cet éternel sursitaire qui s’étonnait sans cesse d’être vivant vient de nous quitter à 53 ans. L’annonce de sa disparition a provoqué une ruée sur certains de ses titres comme «La Taille de mon âme», «Crève cœur» et «Amour suprême», comme quoi la maxime “Un bon artiste et un artiste mort” est plus que jamais d’actualité.

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