Servier n’était pas à son coup d’essai

Révélations de Libération et du site du Figaro sur des témoignages “accablants” de médecins qui exposent comment le laboratoire a délibérément dissimulé la nature du Médiator. En effet en 1973 il a été présenté comme un antidiabétique  en supprimant les références aux effets coupe-faim pour une simple raison de rentabilité. Le professeur Charpentier entré chez Servier en 1968, interrogé par la justice,  affirme “que son travail avait été truqué”. Chargé de rédiger les études pour obtenir les autorisations, son témoignage est accablant. Le Figaro cite ses propos, il a dit qu’il avait été :” très étonné de voir le Médiator sortir comme antidiabétique car ça n’a rien à voir sur le plan expérimental, ni sur le plan clinique.” Autre témoin à charge, Jacques Duhault avait réalisé en 1970 une étude signée de sa main qualifiant le Médiator de “puissant anorexigène”, et rapporte que dans les années 60, chez Servier, la recherche d’une telle molécule était une priorité. Bien entendu la défense du laboratoire nie tout en bloc et accuse les témoins d’avoir des problèmes de mémoire. Mais voilà, il semblerait, d’après le docteur Irène Frachon qui fut la première à tirer la sonnette d’alarme, qu’ il soit possible que d’autres médicaments soient concernés par “ces stratégies commerciales diaboliques de tromperie”. Ce serait le cas aussi du Protelos, médicament contre l’ostéoporose, pour lequel le laboratoire aurait caché les effets secondaires. Il est probable que les laboratoires Servier soient mis en examen. Voilà un nouveau procès qui promet un beau déballage de cynisme au nom du profil.

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