En Égypte, tentative de formation d’un gouvernement de transition

Depuis que le président Morsi a été déposé par l’armée, la nomination d’un nouveau premier ministre a été le fruit de très âpres transactions. L’affaire presse puisque les deux camps sont à vif. La proposition initiale de nommer Mohammed ElBaradei  ayant été repoussée, c’est l’économiste Hazam Beblawi qui aura la lourde tâche de former un gouvernement satisfaisant, autant que faire se peut, les deux partis. C’est dans cet esprit d’ouverture, afin de tenter l’apaisement, que ce technocrate de 76 ans qui fut déjà ministre lors de la chute de Ben Ali,  a offert des postes aux Frères Musulmans au sein de ce gouvernement de transition.

Quant à Mohamed ElBaradei, principal leader de l’opposition, il lui est offert une sorte de strapontin au titre pompeux de vice président chargé des relations internationale. Il faut dire que le prix Nobel de la Paix, garant démocratique des intentions de l’armée vis à vis de la communauté internationale, est plus connu à l’étranger que dans son pays où il n’est revenu définitivement qu’en 2010.

L’affaire n’est pas sans poser problème en ce qui concerne aussi les pouvoirs du nouveau président de transition, Abib Mansour, puisque la principale coalition d’opposition laïque refuse la nouvelle déclaration constitutionnelle qui prévoit d’étendre les pouvoirs du nouveau président. Ce mouvement ainsi que l’organisation Tamarod, à l’origine de l’éviction de Morsi, déplorent de ne pas avoir été consultés. Il semble que pour l’instant les choses n’aillent pas en se simplifiant et mécontentent les deux camps. La création d’un nouveau gouvernement dans une telles perspectives, sera pour Hazam Beblawi un sacré casse-tête, et il devra faire preuve de beaucoup de doigté pour élaborer l’alchimie délicate de ce gouvernement avant les élections prévues pour 2014.

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