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Répression dans le sang en Egypte

Jeudi 15 août 2013

Les appels répétés à la dispersion des partisans de Morsi, qui occupent les places Rabaa al-Adawiya et Nahda au Caire, laissaient présager des violences inévitables. Mercredi le passage à l’action de la police et de l’armée pour déloger les pro-Morsi s’est soldé par un bain de sang qui n’est pas encore totalement chiffré mais approche les 500 morts. C’est la consternation dans la communauté internationale qui s’insurge contre l’emploi de la violence et l’état d’urgence vient d’être décrété pour un mois.

Le vice-président , Mohamed ElBaradei,  prix Nobel de la Paix, présente sa démission et déclare :« Malheureusement, ceux qui vont tirer profit de ce qui s’est passé aujourd’hui sont ceux qui appellent à la violence et à la terreur, les groupes extrémistes ». Si de nombreux pays étrangers demandent  de nouvelles élections pour tenter d’éviter une véritable guerre civile, les nouveaux appels des Frères musulmans à descendre dans la rue manifester font craindre le pire, surtout pour la journée de Vendredi.

Adli Mansour, Président par intérim nommé par l’armée, bien évidemment demande à cette dernière “de prendre toutes les mesures nécessaires pour maintenir la sécurité et l’ordre, ainsi que pour protéger les biens publics et privés et les vies des citoyens”. Le calme précaire actuel ne laisse pourtant rien présagé de bon.

En Égypte, tentative de formation d’un gouvernement de transition

Jeudi 11 juillet 2013

Depuis que le président Morsi a été déposé par l’armée, la nomination d’un nouveau premier ministre a été le fruit de très âpres transactions. L’affaire presse puisque les deux camps sont à vif. La proposition initiale de nommer Mohammed ElBaradei  ayant été repoussée, c’est l’économiste Hazam Beblawi qui aura la lourde tâche de former un gouvernement satisfaisant, autant que faire se peut, les deux partis. C’est dans cet esprit d’ouverture, afin de tenter l’apaisement, que ce technocrate de 76 ans qui fut déjà ministre lors de la chute de Ben Ali,  a offert des postes aux Frères Musulmans au sein de ce gouvernement de transition.

Quant à Mohamed ElBaradei, principal leader de l’opposition, il lui est offert une sorte de strapontin au titre pompeux de vice président chargé des relations internationale. Il faut dire que le prix Nobel de la Paix, garant démocratique des intentions de l’armée vis à vis de la communauté internationale, est plus connu à l’étranger que dans son pays où il n’est revenu définitivement qu’en 2010.

L’affaire n’est pas sans poser problème en ce qui concerne aussi les pouvoirs du nouveau président de transition, Abib Mansour, puisque la principale coalition d’opposition laïque refuse la nouvelle déclaration constitutionnelle qui prévoit d’étendre les pouvoirs du nouveau président. Ce mouvement ainsi que l’organisation Tamarod, à l’origine de l’éviction de Morsi, déplorent de ne pas avoir été consultés. Il semble que pour l’instant les choses n’aillent pas en se simplifiant et mécontentent les deux camps. La création d’un nouveau gouvernement dans une telles perspectives, sera pour Hazam Beblawi un sacré casse-tête, et il devra faire preuve de beaucoup de doigté pour élaborer l’alchimie délicate de ce gouvernement avant les élections prévues pour 2014.