Alain Roche Nalair de rien

Après avoir gagné le Tour de France 2013 Bradley Wiggins champion du monde 2014 de contre-la-montre.

Une interview réglée comme une compétition contre la montre, un superbe exercice de communication millimétré  par un pro du mensonge et de la dissimulation. Show à l’américaine chez Ophah Wintrey, la journaliste qui fait pleurer les vedettes sur son plateau lors de confessions laïques en vue de l’obtention de l’apitoiement général du public Ce  mea culpa avait été préparé en deux temps de manière à attirer plus d’audience et faire monter la prestation en intensité. Lance Amstrong, froid et glacial, l’oeil bleu aussi sec que dur répond par des “oui” laconiques à la journaliste qui enfile une succession de questions. Nous apprenons ainsi qu’il s’est dopé, qu’il a menti durant 10 ans, mais dit : “cela faisait partie du boulot”. Il réserve ses regrets à la deuxième heure et n’hésite plus à faire du pathos. Il dit avoir trahi les siens et ses fans, l’oeil humide, la gorge nouée, et se dit profondément désolé. Au terme de cet entretien fleuve, arrive certainement la raison profonde qui l’a poussé  à se prêter à cette mascarade.  Il parle de sonenvie de reprendre la compétition, trouvant l’interdiction à vie de participer à toute compétition cycliste disproportionnée par rapport à la faute. Décidément une chose est certaine, il ne manque pas d’air et l’homme a un art consommé de protéger ses intérêts.

La décision de l’UCI (Union du Cyclisme Internationale) était attendue de pied ferme outre atlantique par L’USADA l’agence antidopage américaine qui avait déjà condamné Lance Amstrong comme un tricheur et souhaitait qu’ il perde tous ses titres. Le fait que l’UCI entérine la décision de l’USADA n’a pas calmé sa frénésie d’en découdre avec le système de dopage le plus perfectionné au monde mis en place par l’US postal.  L’agence américaine règle aussi ses comptes avec l’UCI en rappelant qu’à l’origine elle était hostile à une enquête plus approfondie sur le cas Amstrong. Elle insinue même que l’union du cyclisme internationale avait plus ou moins  fermé les yeux pour ne pas dire qu’elle avait été en quelque sorte complice de ce système. Les Américains saluent la décision d’une UCI redevenue lucide, mais veulent aller plus loin et briser l’omerta en mettant à jours l’implication des directeurs spot ifs et des médecins ripoux. Elle a pour ambition de faire un grand ménage dans ce sport où le dopage est toujours d’actualité afin de tenter de repartir sur des bases plus correctes. Il faut laver plus blanc que blanc! En attendant Lance Amstrong paiera de ses deniers l’addition du dopage qu’il a mené à un niveau record et risque même d’être poursuivi pénalement pour parjure.

La fédération française de cyclisme est relaxée pour son manquement à la règle de localisation lié au contrôle antidopage. La savoyarde de 53 ans ne sera donc pas suspendue deux ans comme elle risquait de l’être en cas de condamnation.

Pour Amstrong, cela ne fait aucun doute, du reste l’américain a déclaré qu’il se mettrait au service de son leader. ” Alberto a prouvé qu’il était le meilleur coureur, le meilleur grimpeur. Vous savez, quand tout le monde est à la limite, et que vous pouvez accélérer de nouveau, et bien c’est comme cela que vous gagnez le Tour… Chapeau bas !” s’incline Amstrong. Cela devient évident quand on perd plus de quinze secondes au kilomètre dans l’ascension finale d’un col de première catégorie. Lance Amstrong ne faisait pas le fier largement dominé au terme de la 15 e étape par le pistolero espagnol, nouveau maillot jaune de l’épreuve. Deuxième au général, Armstrong a également exclu d’attaquer  Contador dans les étapes à venir. ” Ce serait malhonnête et contraire aux règles du cyclisme. Il n’y a pas à discuter, j’ai donné tout ce que j’avais et je n’étais pas le meilleur. Il y a peut-être des gens qui attendent que je courre comme en 2004-2005, mais ce n’est pas la réalité.” Voilà un changement de stratégie qui promet. Mais le tour est long et tout peut encore arriver. Contador peut pourtant  être fier d’un tel hommage de la part du septuple vainqueur du Tour de France.