Fin de mission pour un réac à succès

Ancien journaliste à Paris Mach il s’était reconverti dans l’écriture de livre d’espionnage qu’il, au grand dam de la nomenclatura littéraire, vendait par millions. C’était une machine à écrire et produisait de l’ordre d’un livre par trimestre. Son art était celui d’être au courant de tout dans le monde secret et louche de l’espionnage et de la géologique mondiale. Il avait une technique imparable, il partait sac au dos à la rencontre d’une nouvelle aventure de SAS, notant méthodiquement l’ambiance d’une ville et en profitait pour rencontrer ceux qui, le sachant écrivant et non journaliste, lui donnaient des tuyaux. Il a connu le mépris de celui qui vend des livres de gare, n’hésitant pas pour distraire de  pimenter l’aventure de SAS le prince Malko d’aventures érotiques. La sauce a pris puisque ce bourreau de travail a écrit 200 livres et venait de sortir le dernier en octobre, SAS, «La Vengeance du Kremlin». Le moule est cassé puisque Gérard de Villiers vient de s’éteindre, comme l’on dit pudiquement, des suites d’une longue maladie le 31 octobre à 83 ans. Il eut aimé plus ample  reconnaissance, pour flatter son ego de vieux machiste. Curieusement c’est lors de sa dernière année de vie qu’il eut coup sur coup deux interviews, l’une du New-York Times et l’autre peut être en réaction du Monde. Ce grand conteur d’aventures pour adultes à la Ian Flemming avait un côté réac notoire mais avait une recette pour le succès dont il ne s’est jamais départit. Les livres du  Prince Malko Linge, le fameux SAS se sont certainement vendus à plus de 120  millions d’exemplaires, tout cela dans l’indifférence permanente des médias et du monde littéraire. Lui-même n’était pas dupe mais riche d’être un écrivain populaire.

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