Le Monde en crise

Nous voilà bien loin du 1 mars 2013, où Natalie Nougayrède était élue directrice du Monde avec 79,4% des voix de la société des rédacteurs, obtenant un véritable score de dictateur. C’est un peu du reste ce qu’on lui reproche, un peu plus d’un an après,  et 7 rédacteurs en chefs sur 11 viennent hier de donner leur démission. Cette spécialiste des pays de l’est ne mâche pas ses mots face à cette fronde et traite ces rebelles de putschistes, bonjour l’ambiance. A priori l’affaire n’est pas récente mais vient d’atteindre  son paroxysme avec ce sabordage du paquebot Monde qui met en cause la directrice  et son adjoint Vincent Giret. Pour les insurgés, il s’agit d’un dysfonctionnement de la gouvernance lié à une “absence de confiance et de communication” affectant la méthode et l’organisation. Pour faire plus simple, un journaliste résume l’affaire en déclarant que Natalie Nougayrède “ne sait pas travailler collectif ” et que cela engendre de gros problèmes de partage du pouvoir. Rien de nouveau sous le soleil au Monde comme ailleurs, nous sommes en présence d’une lutte d’influence. Après des conflits larvés entre le Monde papier et le Monde numérique, les résistances tournent au  blocage puisque toutes avancées ou compromis de la direction sont jugés insuffisants. La balle est maintenant dans le camp du trio des actionnaires, Pierre Bergé, Xavier Niel et Mathieu Pigasse, qui avaient plus ou moins imposés Natalie Nougayrède, et qui pourraient ne pas lui renouveler leur confiance. La femme à priori est encore loin d’être l’avenir de l’homme, comme le déclarait Aragon chanté par Ferrat, dans le monde, avec ou sans majuscule,  qui génère de biens jolis paniers de crabes, avec ou sans jupons.

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