A l’occasion de Lire à Limoges qui s’est déroulé du 4 au 6 avril, Florence Cassez a donné une conférence afin de parler de son procès au Mexique et de sa libération. A l’occasion de la sortie de son deuxième livre, Rien n’emprisonne l’innocence, éd. Michel Lafon et de l’organisation d’une signature, c’est aussi l’occasion de faire le point. Cette conférence débat et animé par Éric Portais, critique littéraire, au ton pointu et suffisant qui ne met guère Florence Cassez très à l’aise si l’on en croit son installation emberlificotée un micro en main.(voir ci-dessus un croquis réalisé en live) . Cette jeune rousse à la peau laiteuse constellée de taches de rousseur raconte dans un souffle souvent la gorge nouée par l’émotion son retour de l’enfer. Elle décrit fort bien cette terrible machination dont elle fut victime. Corruption et mensonge, le chef de la police Garcia Luna fait du cas Cassez un tremplin politique pour devenir premier ministre. Elle raconte la rencontre de ses Étoiles, des gens qui l’ont aidé alors qu’elle était détesté de tous y compris au Mexique parce que sa peau était trop blanche. Après un scoop monté par” l’agence des films inventés”, comment ne pas la diaboliser. Témoignages à charges obtenus sous la torture, là bas on ne donnait pas cher de sa peau, et pourtant, elle était là qui témoignait, comme elle là fait par écrit déjà dans deux livres. “Le pire, lance-t-elle en montrant du doigt un accusé imaginaire, c’est qu’on vous juge, vous signale…”
Elle parle aussi de son retour mouvementé sous haute protection, au point que s’en est insupportable, et puis l’oubli. Oui parce que Florence de retour en France n’a droit à rien, même pas ce que l’on offre à la réhabilitation de nos prisonniers, parce qu’elle fut incarcérée à l’étranger, et n’a pas de numéro d’écrou. Voilà un an pour tenter en vain de gommer ce traumatisme. Heureusement pour elle il y a l’amour, un franco mexicain, comme quoi elle n’est pas rancunière. En conclusion elle annonce que les droits de ses deux livres ont été acquis par le producteur Benoôt Jaubert, et qu’un biopic est en cours d’écriture avec son témoignage, il va de soit.
Point de casting encore pour son rôle, mais je peux leur suggérer au regard de Florence que Sylvie Testud serait parfaitement l’actrice de l’affaire.
Je précise que je ne l’ai pas interrogée, je me suis contenté de l’écouter et de la regarder pour vous comme tout un chacun. Pour en savoir plus il faut lire son dernier livre “Rien n’emprisonne l’innocence ” éd Michel Lafon