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Loubna, sa désobéissance, acte de courage au Soudan

Mardi 8 septembre 2009

loubna-ahmed-al-husseinAu Soudan, Lougna Ahmed al-Hussein journaliste échappe à la flagellation. D’après la loi en vigueur, elle risquait 40 coups de fouet pour avoir porté un pantalon jugé “indécent”. Sa peine est commuée en une amende de 200 dollars qu’elle refuse de payer. L’article 152 du code pénal soudanais de 1991, entré en vigueur deux ans après le coup d’Etat de l’actuel président Omar el Béchir, prévoit une peine maximale de 40 coups de fouet pour qui conque “commet un acte indécent ou un acte qui viole la moralité publique ou porte des vêtements indécents”. Loubna tente de résister et faire retirer cet article qui selon elle viole la Constitution soudanaise et l’esprit de la loi islamique (charia) en vigueur dan le Nord du Soudan, majoritairement musulman. Son statut de journaliste et la tribune mondiale qui lui est offerte l’ont protégée pour l’instant. Sa désobéissance a permis de mieux comprendre la situation actuelle des femmes au Soudan. Pourtant la justice n’est pas la même pour toutes, dix autres femmes raflées en même temps qu’elle ont été fouettées par la police. Loubna a su cristalliser  l’attention de la communauté occidentale et son coup d’éclat médiatique a ému le monde entier, mais jusqu’à quand ? Fétu de paille dans la tourmente médiatique, que deviendra -t-elle si les phares de la presse se détournent un instant de son combat. Certes les dictateurs détestent les martyrs mais n’hésitent pourtant  pas, pour sauver la face, à tuer. Bien entendu nous la soutenons dans sa désobéissance, elle devient en quelque sorte la porte-parole de toutes les femmes opprimées du Soudan, mais aussi de toutes celles qui par le monde subissent au quotidien, au nom de la loi du plus fort des châtiments injustifiés et absurdes en ce début de  XXIe siècle.

Le CPI veut la tête d’el-Béchir actuel président du Soudan

Vendredi 6 mars 2009

el-bechirCe serait une première, si la cour pénale internationale délivrait un mandat d’arrêt contre un chef d’Etat en poste. Mais en fait que peut-elle faire d’autre que statuer. Malgré de lourdes preuves, le président soudanais a défié mardi une nouvelle fois la cour, affirmant que “toute décision de la CPI n’aura aucune valeur pour nous…Elle ne  vaudra pas l’encre avec laquelle elle aura été écrite”, fin de citation. Le procureur Luis Moreno-Ocampo a déclaré à la presse : “Nous avons plus de 30 différents témoins qui diront comment il a tout dirigé et contrôlé”. Il demande depuis le 14 juillet 2008 aux juges de la CPI d’émettre un mandat d’arrêt à l’encontre d’Omar el-Béchir, 65 ans, à  la tête  du plus grand pays d’Afrique depuis 1989. La cour accuse  Omar el-Béchir d’être pénalement responsable du crime de génocide des ethnies four, masalit et zaghawa, et l’accuse également d’être responsable de meurtres, extermination, transfert forcé de population, tortures et viols, constitutif de crimes contre l’humanité ainsi que de pillages et d’attaques, des crimes de guerre , enfin la totale. Il est bien évident que la cour ne peut excécuter la sentence n’ayant à sa disposition aucune force de police. Seule la volonté des Etats , mais  lesquels, peuvent mettre à exécution un mandat d’arrêt international. El-Béchir ne va pas s’arrêter lui-même et se moque totalement d’un tel  mandat tenant d’une main d’acier les rênes du Soudan.