Le pélerinage se termine à la prison de Nice
Lundi 19 mai 2014
Jérôme Kerviel avait entamé une marche entre Rome et Paris, suite à la rencontre avec le Pape François, afin de protester contre “la tyrannie des marchés”. Après un long périple pédestre jusqu’à la frontière française, l’ex trader de la Société Générale, avait annoncé dimanche qu’il souhaitait attendre en Italie, la réponse du Président de la République avant de se rendre aux autorités afin de purger sa peine.
Si Kerviel a su ratisser large dans son comité de soutien où l’on trouve aussi bien des représentants de l’église que Mélenchon en personne, les politiques et la finance restent inflexibles. Pour Michel Sapin, tout en ne niant pas des responsabilités de la banque, c’est avant tout “un escroc” qui doit purger sa peine. Certainement dissuadé par le fait d’être considéré comme “fugitif” par parquet de Paris qui parlait de lancer un mandat d’arrêt européen, Jérôme Kerviel continua sa marche et fut interpelé à Menton puis transféré à la prison de Nice. Voilà une rédemption médiatisée qui a fait long feu et fait coulé beaucoup d’encre, reste maintenant à l’ex-trader à purger une peine de 5 ans dont de trois ans d’emprisonnement ferme.






Inimaginable il y a cela quelques mois, un grand patron saute sans indemnités. Historique, ce calamiteux départ de Bernard Bouton, qui devra se satisfaire : d’une voiture avec chauffeur, d’un malheureux bureau avec une toute petite secrétaire, sans oublier une minable retraire de 730 000 euros par an. Que le monde des affaires est cruel en temps de crise. La Société Générale même ruinée reste fidèle à son code d’honneur : ne pas faire de jaloux ! En effet son prédécesseur, Marc Viénot, PDG de 1986 à 1997, l’âge d’or, avait eu les mêmes prérogatives, des indemnités en plus, alors ? Petite parenthèse, ce dernier est également président d’honneur de la banque et à ce titre, dispose toujours d’un bureau. C’est un scandale que l’on traite les patrons comme de vulgaires employés, enfin presque. Comment peut-on être aussi ingrat ? Certes après 11 ans de présidence, Bernard Bouton laisse une banque à la rue, qui annonce, pour faire un compte rond, cinq milliards d’euros de pertes nouvelles. Passons sur son ancien passif, inutile de remuer le couteau dans la plaie. Frédéric Oudéa, actuel directeur général, deviendra PDG de l’établissement bancaire. Souhaitons lui bon courage! Il en a bien besoin, vu comment on traite les loosers de la société en général.