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Un bel ambitieux à la tête de Radio-France

Lundi 12 mai 2014

Mathieu Gallet prend aujourd’hui ses fonctions à la tête de Radio-France, un groupe de 4500 personnes. Jean-Pierre Biron, le plus proche collaborateur de Frédérique Mitterrand, à qui il fut chaudement recommandé à l’âge de 22 ans, dit de lui :”Il a vite compris les réflexes de classe d’une partie de la bourgeoisie parisienne, et il a fait avec”. L’ex ministre de la culture, même s’il admet que Mathieu Gallet est beau comme un dieu, se défend d’avoir été “in love” quand il l’imposa contre toutes réticences au poste de directeur de l’INA, et déclare : “j’étais certain de son talent”. Ce jeune homme de 37 ans n’en manque certainement pas, surtout pour se constituer un formidable carnet d’adresses en mangeant à midi avec les puissants et en étant le soir de toutes les soirées branchées. Incontournable il fut et bientôt bouleversa les codes pour mieux s’en jouer. Il affirme n’être “ni au Siècle, ni issu de l’ENA et encore moins franc-maçon”.

Il est nommé pourtant, à la surprise générale, à l’unanimité des membres du CSA, successeur de Jean-Luc Hees à la tête de cette prestigieuse maison de la radio,  au nez et la barbe de tous les postulants potentiels.  Ce Bel-Ami du XXI e siècle affiche, non sans une certaine arrogance,  un mélange de séduction physique et intellectuelle qui pour l’instant sert à merveille une ambition sans bornes. Bien que n’étant pas du sérail, Mathieu Gallet est l’exemple parfait d’une nouvelle réussite sociale moderne et décomplexée.

Mais de qui se moque-t-on ?

Mardi 13 avril 2010

jean-luc-hess Quand Jean-Luc Hess affirme : “Je ne suis pas censeur. Quelle sottise !” Nous voulons bien le croire sur parole, mais alors pourquoi lance-t-il un pavé dan la mare aux canards en déclarant : “L’attaque sur les aspects physiques d’une personne est intolérable.” Cette fin de non recevoir du président de Radio France, suite au différent entre Besson et Guillon, tire un trait sur une tradition aussi vieille que le monde. A ce titre nous comprenons mieux que l’art de la caricature soit mise au banc de la société, qu’elle n’ait plus droit de cité que dans de trop rares journaux. Interdira-t-on bientôt toute caricature ? L’humour va-t-il être rangé auprès du poil à gratter dans les placards de la bien séance sous prétexte que l’humour a des frontières, celles que les politiques peuvent tolérer. Un bon humoriste est un humoriste comme tout bon artiste mort. “Desproges, lui au moins il était drôle” lance-t-il comme pour se justifier. Nous sommes dans l’ère du porter plainte pour tout et rien. On pèse les dérapages verbaux faute de pouvoir censurer un trait d’humour graphique en perdition. Jean-Luc Hess limiterait bien le principe fondamental et républicain de la liberté de penser, de se moquer, de caricaturer l’autre, parce que notre société frileuse n’est plus capable de l’accepter.