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L’image présidentielle est au plus bas

Mardi 19 août 2014

Sur le Figaro du 18 août je vois une double page réservée à La rentrée noire du gouvernement. Comme par hasard une image du président François Hollande illustre la page 3, image dégradante  de la personne mais surtout de la fonction, inutile d’expliquer pourquoi l’on voit un François Hollande les yeux au cieux, comme si le ciel allait lui tomber sur la tête. Valls est à ses côtés mais dans le flou au premier plan,  comme s’il n’existait pas. La photo est-elle utilisée comme autrefois une caricature. Dans le fond oui, mais la forme diffère. Cette photo là, soigneusement choisie, n’est pas prise comme une charge, comme le serait un dessin, qui prête à sourire, (voir ci-dessus), mais comme une vérité, une preuve. On n’émet aucun doute sur une photo, elle est vérité comme ce qui est écrit, du moins le pensait-on autrefois. Jouxtant cet ignoble portrait  un % de mécontent, 85% fruit d’un sondage de plus. Est-ce pour le mécontentement hollandais ?  Certainement , et bien que nenni, c’est 85% de français qui ne font pas confiance au gouvernement quand à son action contre le chômage. Un gros titre achève le tout : “Rentrée chahutée pour le couple exécutif”.. Jamais une image présidentielle n’est autant attaquée  sur l’aspect physique qui rejaillit sur l’aspect psychologique d’un président mou, dépassé par les événements, incapable de s’adapter à sa fonction, comme le fut Louis XVI en son temps.  La photo charge a tué la caricature, parce que dans notre société, on ne rit plus surtout si l’on lit le Figaro chaque jour. Il suffit de lire cet article en diagonal et la messe est dite,  pendons les.. Du reste ce quotidien n’est lu que par des convaincus, enfin presque…

Mais de qui se moque-t-on ?

Mardi 13 avril 2010

jean-luc-hess Quand Jean-Luc Hess affirme : “Je ne suis pas censeur. Quelle sottise !” Nous voulons bien le croire sur parole, mais alors pourquoi lance-t-il un pavé dan la mare aux canards en déclarant : “L’attaque sur les aspects physiques d’une personne est intolérable.” Cette fin de non recevoir du président de Radio France, suite au différent entre Besson et Guillon, tire un trait sur une tradition aussi vieille que le monde. A ce titre nous comprenons mieux que l’art de la caricature soit mise au banc de la société, qu’elle n’ait plus droit de cité que dans de trop rares journaux. Interdira-t-on bientôt toute caricature ? L’humour va-t-il être rangé auprès du poil à gratter dans les placards de la bien séance sous prétexte que l’humour a des frontières, celles que les politiques peuvent tolérer. Un bon humoriste est un humoriste comme tout bon artiste mort. “Desproges, lui au moins il était drôle” lance-t-il comme pour se justifier. Nous sommes dans l’ère du porter plainte pour tout et rien. On pèse les dérapages verbaux faute de pouvoir censurer un trait d’humour graphique en perdition. Jean-Luc Hess limiterait bien le principe fondamental et républicain de la liberté de penser, de se moquer, de caricaturer l’autre, parce que notre société frileuse n’est plus capable de l’accepter.

Le cauchemar devient réalité!

Samedi 22 novembre 2008

Tourner un film, deviendra bientôt aussi risqué que opérer ou enseigner. la France suit toujours l’Oncle Sam dans ses dérives. A son tour, elle devient procédurière. A l’heure où les États-Unis sont accusés de tous les maux de la terre, parce qu’ils se sont promus, gendarme du Monde, étalon du business et du capitalisme sauvage, ce pays nous prouve qu’il est encore capable de discrimination positive au plus haut sommet de ses instances en élisant Obama.

Une réaction en guise de ras le bol! Tous les opprimés du système on fait, le temps d’une élection, rimer noir avec espoir. Quant à nous, nous rentrons dans la queue de la Comète US, c’est à notre tour de vivre l’ère des revers du droit, envers et tout le monde. L’argent, demeure le veau d’or de nos sociétés modernes, pour en avoir, inutile de boursicoter, ça eut payé, maintenant il suffit de porter plainte. Du reste actuellement tout est bon, tout est prétexte à procès.

Le créateur devient alors une cible privilégiée, parce qu’il navigue en solitaire, hors des moules préétablies par les lois, loin des lobbies qui les font et les défoncent à leur gré. Prenons quelques exemples d’actualité, Bétina Rheims accusé de plagiat, le dernier film “Coluche, l’histoire d’un mec”, etc… Les exemples pleuvent sur les téléscripteurs de l’AFP. Il ne se passe une minute, sans qu’une nouvelle plainte défraie la chronique. Mais tout cela va si loin, que l’on peut tuer le créateur dissident, au nom d’une quelconque loi civile ou religieuse promulguée par une classe dirigeante et fascisante. Personne n’a oublié les menaces proférées contre les caricaturistes de Mahomet. Si la caricature au XIX e siècle a connu ses lettres de noblesses, il faut savoir qu’au XXIe siècle la caricature et le caricaturiste sont opprimés, devenant les nouvelles têtes de turc du pouvoir, tout particulièrement en France. Tout est prétexte à plainte, une poupée ridicule engendre procès, limogeages en chaîne et vies brisées.

Le film le” Cauchemar de Darwin”,l’est devenu pour son réalisateur, attaqué par l’historien François Garçon. Ce dernier condamné pour diffamation a maintenu son accusation de “suppercherie” à l’encontre du réalisateur Hubert Sauper. Pour gagner coûte que coûte l’historien va jusqu’à interviewer et” à force de pression, les enfants lui ont fourni le témoignage qu’on attendait d’eux “savoir qu’ils avaient reçu de l’argent, a pesté l’avocat de Sauper. Où allons-nous ? Où vont nos démocraties fantoches ? C’est à craindre que la planète entière glisse petit à petit dans le gouffre de la pensée unique. Le cauchemar devient réalité, la normalisation rampante broie tout sur son passage et nivèle à tout prix, coupant toutes les têtes qui dépassent, justement, la pensée unique. Faisons loin de ce cauchemar un rêve éveillé ,où tous les créateurs du monde et les hommes de bonne volonté,se donneront un jour la main pour barrer le chemin au fascisme d’État qui instrumentalise le droit en le faisant régner aveugle et sans partage sa loi.