Articles taggés avec ‘la 65ème édition du Festival de Cannes’

Amour sur la toile

Mercredi 24 octobre 2012

Sort enfin sur nos écrans la palme d’or du 65e festival de Cannes, Amour de Michael Haneke. Aller voir ce film c’est peut être comme lire le dernier Goncourt ou le dernier Renaudot, mais il faut le voir avant tout  pour assister à un jeu d’acteurs de haute volée. Emmanuelle Riva et Jean-Louis Trintignant forme sur la toile un couple parfait quant à la qualité de leur interprétation toute en retenue. Le sujet n’est pas gai, mais l’amour l’est-il toujours ? C’est un film que Michael Haneke a écrit pour Jean-Louis Trintignant et le réalisateur déclare : “J’ai toujours voulu travailler avec lui car c’est un acteur que j’admire beaucoup. Sa présence dans Amour était une condition sine qua non. Je n’aurais pas fait le film sans lui”. Voilà un film sans surprise dont vous connaissez la fin dès les premières images. Rien de trop, rien de faux, comme un entomologiste le réalisateur ausculte la lente et intime agonie d’un couple qui va vivre durant sa dernière année une lente agonie lorsque la maladie surgit au détour d’un petit déjeuner ordinaire. Tout est dit, faut-il avoir envie de regarder la fin d’une vie d’amour en face. Vous voilà avertis, pour ceux qui refuse d’aborder toute gravité, il est conseiller d’aller de ce pas grossir les rangs du dernier Astérix et Obélix ou encore mieux d’attendre le nouveau James Bond, tous deux au service de sa majesté. Pour les autres, il faut savoir qu’après le ruban blanc, Michael Haneke nous offre une nouvelle fois un film poignant qui lui valu sa deuxième palme d’or , servi superbement par deux interprètes au crépuscule de leur vie qui savent parfaitement conjuguer Amour et Mort.

In another country pour Isabelle Hupert

Jeudi 18 octobre 2012

Grande admiratrice du réalisateur Hong Sang-Soon, notre Isabelle Huppert nationale sait partir à l’aventure n’hésitant pas à faire totalement confiance à ses intuitions. Elle ne savait rien ou presque du film si ce n’est qu’il allait se tourner en équipe restreinte dans la petite station balnéaire de Mohang-ni à trois heures de Séoul. C’est le retour du Coréen en compétition officielle et ce film fut salué par huit prestigieuses nominations à l’occasion de la 65ème édition du Festival de Cannes. C’est bien évidemment un film d’auteur, Isabelle Huppert a toujours su privilégier ce genre qui lui colle à la peau et a fait de sa filmographie une des plus remarquables au monde. Elle interprète trois rôles, trois Anne différentes, sorte de schizophrénie artistique, genre qu’elle prise particulièrement. Autre détail que raconte l’actrice et qu’elle a apprécié au plus au point : “Il écrit ses scénarios tous les matins puis vous glisse les pages sous la porte, et là il faut apprendre le rôle très vite parce que c’est en anglais et c’est très détaillé.” Spontanéité à la limite de l’improvisation, tout le registre d’une grande comédienne est là, un film a découvrir si l’on est curieux et surtout fan d’Isabelle la magnifique.