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L’Egypte au bord de la guerre civile

Mardi 9 juillet 2013

Égypte va-t-elle s’enfoncer dans le chaos ? Les pro et antis Morsi sont à couteaux tirés, pour l’instant le seul rempart entre les deux camps qui sont prêts à donner leur vie pour défendre leur camp, est l’armée. Des tirs à balles réelles montrent combien la tension est favorable aux dérapages. Déjà plus de 50 morts et près de 2000 blessés depuis que le président Morsi a été déposé.

L’armée en application de sa feuille de route a nommé Abib Mansour, président du conseil constitutionnel, comme président qui assurera l’intérim, en attendant les futures élections.

Elle a ensuite chargé Mohamed El Baradei de former un gouvernement de transition. A 71 ans cet ex patron de l’AIEA (agence internationale de l’énergie atomique), prix Nobel de la paix en 2005, est considéré par l’armée comme une caution démocratique, compte tenu de sa stature sur la scène internationale. Pourtant El Baradei, considéré comme un technocrate,  est violemment critiqué au sein de son pays. Il est considéré comme le valet de l’impérialisme américain, qui ne connaît en rien à l’Égypte profonde, puisqu’il est revenu il y a peu, vivant essentiellement à l’étranger. Les frères musulmans emploient la politique des martyres pour justifier le pire et appelent “au soulèvement”. D’heure en heure, l’Égypte semble se diriger inexorablement vers la guerre civile.

L’Egypte dans la tourmente

Jeudi 13 décembre 2012

Voilà déjà près de quinze jours que pro et anti Morsi , manifestent dans la rue.  Issu des frères musulmans, Mohamed Morsi a été élu démocratiquement en Juin dernier et avait promis d’être le président de tous les égyptiens. Promesses qui se trouvent actuellement dans l’impasse, sa politique autoritaire divise. Ce fut une douche froide pour les libéraux, lorsque Morsi, au mépris de toute concertation, s’octroie, par décret, les pleins pouvoirs. Dans la foulée, il fait voter dans un manque de transparence total, un semblant de constitution dont l’empreinte islamique laisse craindre une perte de liberté, en particulier pour les femmes, et  veut le soumettre au référendum le 15 décembre. Deux conceptions s’opposent celle de Morsi qui déclare : « Moi ou le chaos ! » et celle des opposants, garants de l’Etat de droit,  qui déclarent son action illégitime et hurle « Dégage ». Le 5 décembre dernier, le chaos devient réalité, faisant lors d’affrontements très violents, 10 morts et une multitude de blessés. Suite à cette journée, Morsi  recule sur le décret mais s’entête sur le référendum qui sera effectif les 15 et 22 décembre. Il est évident qu’après 30 ans de dictature, l’apprentissage de la démocratie reste un exercice bien délicat de part et d’autres.

Le nouveau Raïs d’Egypte, est un civil mais aussi un religieux

Vendredi 29 juin 2012

À 61 Mohamed Morsi devient le premier président civil, depuis la chute des militaires en 1962, du pays le plus peuplé du monde arabe. En effet l’armée a toujours fourni au pays tous ses présidents jusqu’à Hosni Moubarak qui a démissionné en février 2011 et qui est actuellement entre la vie et la mort. Un civil certes mais aussi un religieux. Morsi est un islamiste issu des Frères Musulmans, le plus vieux mouvement sunnite crée en 1928 qui a toujours été en conflit avec le pouvoir militaire. Le nouveau Raïs obtient 51,7% des suffrages avec 13,2 millions de voix. Si le pouvoir militaire en place n’a pas pu imposer son président sous peine d’implosion, la junte en quelques jours a dépouillé le futur président de la plupart de ses prérogatives. Elle a dissout un parlement au 3/4 dominé par les islamistes et dimanche presque avant la fermeture des bureaux les militaires se sont attribués le pouvoir législatif mais aussi un contrôle absolu sur la prochaine constitution avec un système de véto par article. Pour conclure ils ont nommé comme chef de cabinet de Mohamed Morsi un général à eux. Cependant l’arrivée des islamistes au pouvoir inquiète énormément Israël qui voit la possibilité de rompre les accords de paix et de tendre la main au Hamas de la bande de Gaza, dont les membres ont fait la fête dans les rues en apprenant l’avénement de Mohamed Morsi comme nouveau Raïs de l’Egypte.

Des acquittements et des blanchiments provoquent la colère en Egypte

Mardi 5 juin 2012

Hosni Moubarak, âgé de 84 ans, a échappé à la mort et a été condamné à la prison à vie, de même que son ministre de l’Intérieur Habib el-Adli, Quant à l’accusation pour  corruption, l’ex président ainsi que ses deux fils, Alaa et Gamal ont été blanchis, couverts par la prescription des faits. En ce qui concerne les six responsables de la police poursuivis pour la répression de la révolte contre le régime au début de l’année 2011, qui a fait officiellement environ 850 morts, ils ont été tout simplement acquittés. Le journal indépendant al-Chorouq écrit : «Moubarak est condamné, son régime acquitté» et «les révolutionnaires sont à nouveau sur Tahrir». Ceci résume bien la déception et la colère des milliers de manifestants qui ont a nouveau défilé au Caire, à Alexandrie et d’autres villes.

Amnesty Internationale estime que si la condamnation de Moubarack ” est un pas significatif pour combattre l’impunité qui règne depuis longtemps en Égypte”, il est évident que les acquittements “font que beaucoup attendent encore justice”. Au moment où va se jouer les 16 et 17 juin le deuxième tour des présidentielles entre Ahmed Chafiq de dernier premier ministre de Moubarack et Mohamed Morsi le candidat des Frères Musulmans, ce verdict est l’occasion pour ce dernier de demander de poursuivre la “révolution”. La pression demeure et Ahmed Chafiq a déclaré que les Frères Musulmans allaient ramené le pays “vers le Moyen âge”. Le verdict de ce procès n’a bien évidemment rien fait pour apaiser une situation déjà très tendue en Égypte.