Archive pour la catégorie ‘cinéma’

Cluzet “En Solitaire” sur tous les plateaux

Jeudi 7 novembre 2013

Il est difficile de passer à travers la campagne de lancement de la dernière excellente prestation de François Cluzet qui n’en finit pas de nous étonner. Bien entendu cet acteur nous avait montré combien il était capable de se la jouer Acteur studio dans les intouchables, mais le voilà dans une aventure sportive qui coupe le souffle.

Dans En solitaire de Christophe Hoffenstein,  il fut le seul à ne pas avoir eu le mal de mer, alors que l’équipe de tournage et son passager clandestin vomissaient tripes et boyaux. Un dur à cuir ce breton d’origine qui a hérité du  pied marin maternel. La jolie belge Virginie Evira joue la brune qui ne compte pas pour des prunes, son épouse virtuelle sur terre, filmée par une deuxième équipe. Enfin il retrouve

son pote et complice Guillaume Canet qui est actuellement doublement à l’affiche, mais en tant que réalisateur dans l’étonnant Blood Ties son polar noir à l’américaine. Voilà un film qui donne à réfléchir, au delà de la prouesse sportive, sur la compétition que se livrent les pays développés face au reste du monde. Film à consommer sans réserve.

Le château de son frère avec sa mère

Vendredi 1 novembre 2013

Un Château en Italie est le 4e long métrage de Valéria Bruni Tedeschi qui fut présenté en sélection officielle à Cannes dernier.  Mélange autobiographique et fiction, comédie et tragédie, ce film lui ressemble comme deux gouttes d’eau lorsqu’elle met de talons hauts et essaye de marcher avec , il est en perpétuel rupture, du rire aux larmes. Cet hommage à son frère qui est mort du sida et une histoire d’amour qui lui a sauvé la vie. Le lieu est primordial parce que c’est le véritable château où la famille Bruni a vécu avant de quitter l’Italie à cause de la menace des brigades rouges. Curieusement ce film sort à deux jours de la Toussaint et Valéria pour tourner ce film a fait appel àMarisa Borini sa mère actrice et concertiste mais aussi à son ex Louis Garrel.

Filipo Timi reçu avec Valéria et sa mère sur le plateau du grand journal, une première pour les deux femmes,  présente la réalisatrice comme une sorte de mixte entre Woody Allen et Nanni Moretti, excusez du peu. Voilà une histoire qu’elle a écrite avec Agnès de Sacy et Noémie Lvovsky et tourné en deux fois pour rendre le film plus crédible. Après de nombreux montages sous l’oeil attentif et professionnel de sa mère, voilà la version définitive qui sort sur nos écrans, un film de femmes puisque elle a travaillé avec une femme pour la photo, la décoration mais aussi les costumes. La mort d’un fils est chose inconsolable, ce film fut donc pour Marisa Borini un nouveau calvaire mais elle  avait dit après la lecture du scénario :”ça va être très dur, mais je ne veux pas que quelqu’un d’autre le fasse, je ne veux pas que quelqu’un d’autre aille au cimetière de famille…” Quel bel hommage à ce fils et ce frère qui leur manque toujours autant à ce jour.

On parle déjà d’Oscars pour Gravity

Mercredi 23 octobre 2013

Gravity le long métrage que James Cameron considère comme “le meilleur film sur l’espace” débarque sur nos écrans avec Sandra Bullock et George Clooney. L’actrice avoue que ce fut le tournage le plus éprouvant de sa carrière  mais elle ajoute : “…je savais qu’Alfonso Cuaron m’offrait une chance unique et je n’avais pas l’intention de la laisser passer”. Elle évolue souvent seule ce qui a permis de paraitre fort naturellement aussi perdue que son personnage. Pour tourner ce film de 100 000 000 de dollars il a fallu faire preuve d’imagination, parce que le réalisateur avait une obsession, faire réaliste. C’est comme cela qu’est née la” ligh box”, un cube dont les parois sont couvertes de minuscules lampes Led et des caméra le tout piloté à distance.  Cette pure innovation technologique fut la matrice de 3m/3 dans laquelle Ryan, le personnage principal, déploie son instinct de survie pour renaître face à l’adversité lié à la solitude.  Sandra Bullock très souvent isolée durant le tournage raconte :”Dès que je me sentais seule, frustrée ou désemparée, je me disais ‘Sers-toi de cette sensation, vas-y, sers-en toi pour le rôle’.”C’est certainement une chance incroyable pour l’actrice qui a remplacé au casting Angelina Jolie pressentie à l’origine.

C’est certainement l’événement cinématographique de cette fin d’année, même Buzz Aldrin en le voyant s’est dit bouleversé. Qui dit mieux !

Tarentino en pleine Lumière

Samedi 19 octobre 2013

Le 5e prix Lumière vient d’être décerné à l’atypique Quentin Tarentino pour l’ensemble de son oeuvre, 8 longs métrages et une quinzaine de scénarios. Il succède aux non moins célèbres Clint Eastwood, Milos Forman, Gérard Depardieu ou Ken Loach.  ”le Prix Lumière est une distinction qui repose sur le temps, la reconnaissance et l’admiration” peut-on lire sur la présentation de ce prix créé à Lyon, ville de l’inventeur du cinématographe, Louis Lumière. Le réalisateur recevra ce prix des mains d’une de ses actrices préférées,  pour lui une véritable muse, Uma Thuman, celle là même qui remit la palme d’or au festival de Cannes pour La vie d’Adèle.

Dès l’ouverture du festival, Quentin Tarentino a rendu hommage à un des monstres de notre cinéma hexagonal, Jean-Paul Belmondo. Du reste la première projection fut Un singe en Hiver d’Henri Verneuil où Bébel donne la réplique à un Gabin au sommet de son art. Ce film a été présenté dans sa version restaurée en avant- première mondiale.  Cet hommage à un acteur emblématique de la nouvelle vague a fait un homme heureux, ce qu’il a manifesté par de larges sourires qui valurent de longs discours.

Dupontel a encore frappé, bilan, 9 mois ferme

Mercredi 16 octobre 2013

Pour son cinquième long métrage, Albert Dupontel fait un duo de choc avec Sandrine kiberlain dans 9 mois ferme. Ariane une jeune juge de la cour d’Appel de Paris aux moeurs strictes, une célibataire endurcie se retrouve enceinte, mais ne se souvient plus de rien.

Après une recherche de paternité il s’avère que le père n’est autre que Bob, un dangereux psychopathe, une criminel poursuivi pour une terrible agression. Que lui est-il arrivée ? Elle cherche à comprendre, nous aussi. Voilà c’est du Dupontel tout craché, qui sous-tend derrière un humour trash ses véritables obsessions comme : ” l’origine, l’hérédité, la paternité”.

Quand on sait qu’il fait jouer son mentor, le Monty Pytbon Terry Gilliam on peut déjà mesurer comment le réalisateur a choisi de croquer un monde souvent injuste, dont il vaut mieux rire que pleurer.

C’est un festival au niveau du casting. Albert Dupontel s’entoure pour cette création, courte et efficace comme un éclat de rire, d’une équipe d’habitués comme Yolande Moreau qui joue sa mère dans le film. Voilà un film qui est fait par un esprit indépendant  et vif plein d’inventivité qui tisse là comédie et  tragédie comme il l’a fait de son rôle clownesque face à celui d’une juge incarnant  la rigueur. En fait tout est dit dans le titre du film, 9 mois ferme. L’absurde ici est à son comble aussi faut-il consommer sans modération quand s’est fait avec autant de talent.

Dur dur pour La Vie d’Adèle

Jeudi 10 octobre 2013

Avec La Vie d’Adèle on peut en effet parler d’exception culturelle française à plus d’un titre. A sa sortie à Cannes le film au sujet controversé a reçu un accueil fantastique de la part de la critique mais aussi du jury de Cannes puisqu’il fut auréolé de la palme d’or au 66e festival. Pour Abdellatif Kechiche déjà césarisé pour “L’Esquive” en 2005, et “La graine et le mulet” en 2008 voit là la concrétisation de son art.

Au moment de la remise de la palme c’est l’euphorie, le réalisateur et ses actrices Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos exultent face à cette reconnaissance de la profession internationale. Mais voilà depuis cette complicité d’apparence s’est transformée en véritable guerre de tranchées par médias interposés. Il ne se passe pas une semaine sans que le duo féminin et le réalisateur franco-tunisien ne  défraient la chronique. Les deux jeunes filles décrivent des conditions de tournage “horribles” et Léa Seydoux en tête jure de ne plus tourner avec Abdellatif Kechiche. Ce dernier ne cache plus son ressentiment .

Lors d’une interview à Télérama, il déclare : “Léa Seydoux vole la vedette au film, ainsi qu’à Adèle Exarchopoulos, et elle ne mesure pas les conséquences désastreuses de ses propos…” Voilà un beau film autosaboté, ce qui méduse et intrigue la critique française mais aussi américaine où il sortira le 25 octobre prochain. “Humilié et déshonoré”, le réalisateur estime que “le film ne devrait pas sortir (car) il a été trop sali”. Franchement on hallucine !

Témoignage sur “La vie Domestique”

Mercredi 2 octobre 2013

La vie Domestique le troisième film d’Isabelle Czajka parle d’un concept bien précis selon sa réalisatrice. Elle le définit ainsi : “Ce n’est pas la vie amoureuse, ce n’est pas la vie conjugale, ce n’est pas la vie familiale, c’est la vie domestique, c’est à-dire comment justement les femmes finalement endossent de façon insidieuse, sournoise, sans qu’on les y oblige forcément, toutes ces petites choses du quotidien, ces choses qui sont à faire. Les femmes deviennent alors leur propre bourreau.” Pour le rôle de Juliette elle a choisi une véritable femme à l’aise dans tous les registres. Emmanuelle Devos, à son mieux, est à la fois “une mère de famille, une amie, une amante et une femme cultivée”.

La réalisatrice fait graviter autour de Juliette tout une palette de femmes fort différentes mais toutes soudées et piégées par cette Vie Domestique. Voilà un nouveau film de femme qui parle aux femmes occidentales d’un milieu aisé qui ne travaillent pas ou plus. Tout en brossant le quotidien de l’une d’elle, Isabelle Czajka nous propose ici un témoignage en forme de constat glacial, celui de la prise de conscience du mal insidieux qui a fait de la vie de Juliette, en pleine crise de la quarantaine, une cage dorée où elle étouffe. La vraie vie est-elle ailleurs ?

Woody Allen de retour au États-Unis

Jeudi 26 septembre 2013

Le nouveau Woody Allen sur nos écrans est toujours un phénomène. Il est comme le vin, il y a des crus plus ou moins bons, mais il faut le goûter pour se faire une idée. Après avoir tourné 7 films sur les 8 derniers dans de nombreuses métropoles européennes comme Barcelone, Londres, Paris ou Rome, c’est le retour au USA du cinéaste qui a choisi comme décors de son dernier film Blue Jasmine, San Francisco. Woody Allen nous propose là, comme il le fit avec Diane Keaton, Mia Farrow ou Scarletf Johanson, un nouveau portrait intimiste d’une paumée dépressive jouée par l’éblouissante Cate Blanchett.

De New-York à San Francisco,  par un jeu perpétuel de flash-backs, nous scrutons le présent de cette mythomane au travers du passé qui rétablit la vérité. Le film repose sur presque entièrement sur les frêles épaules de l’Australienne de 44 ans férue de théâtre. Si la star juge son visage “extrêmement banal, donc malléable”, elle a l’art d’en tirer sa quintessence. Souvent nommée aux Oscars, Cate Blanchett pourrait bien se retrouver à nouveau en lice pour le prochains Oscars, même si elle en a déjà remporté un en 2005 dans “Aviator”. Pour Blue Jasmine, film plus dramatique que d’habitude, Woody Allen  a su trouvé en Cate Blanchett, une actrice qui ne cesse de nous envoûter dans ce rôle qu’elle interprète avec brio.

Le grand retour de Michael Douglas sur nos écrans

Mercredi 18 septembre 2013

C’est l’histoire d’une bête de scène, un pianiste virtuose  cultivant démesure et excès que Steven Soderbergh met en scène dans son dernier film Ma vie avec Liberace.

Ce film narre les coulisses de la liaison secrète et orageuse du bel et jeune Scott Torson, interprété par Matt Damon et de Michael Douglas qui joue le rôle fantasque de Liberace.

C’est le grand retour de Michael Douglas après son combat contre un cancer. Il a déclaré très ému : “Ce rôle était un grand cadeau (…). Je serai éternellement reconnaissant à Steven, à Matt et à Jerry de m’avoir attendu”. Chose étonnante cette création d’un réalisateur reconnu n’a pas trouvé de distributeur aux USA, le sujet  étant jugé “trop gay”. Le film a donc été projeté sur la chaîne HBO qui l’a produit, ce fut alors une audience record de 2,4 millions de téléspectateurs. Ce film a récemment fait l’ouverture du festival de Deauville et il était en compétition à Cannes 2013. Bien qu’absent du palmarès il a s’est vu décerner la Palme Dog, pour l’ interprète “très canin” de l’histoire, une caniche aveugle nommé  Baby Boy. Steven Soderbergh signe là sa dernière réalisation avec deux acteurs qu’il connait bien, rien que pour cela ce film est à voir comme une belle leçon de cinéma en tant que testament.

Gibraltrar sur vos écrans

Jeudi 12 septembre 2013

Le scénariste de Mesrine ou d’un Prophète, Abdel Raouf Dafri, a adapté le livre de Marc Fiévet , l’Aviseur, et a travaillé avec le réalisateur Julien Lecrec pendant près d’un an avant de tourner Gibraltar. Pour son troisième long métrage le jeune metteur en scène s’est inspiré de faits réels et a souhaité :”faire un polar sous tension au Soleil”. Voilà donc une histoire qui se passe dans l’univers trouble des narcotrafiquants. Marc, un français expatrié à Gibraltar, interprété par Gilles Lellouche, joue un infiltré pour le compte des douanes françaises.

Voilà l’occasion de voir un action un très bon trio masculin, avec Gilles Lellouche,  l’incontournable Tahar Rahim  et le charismatique Ricardo Scamarcio dans le rôle d’un puissant importateur de cocaïne.  Sur ce film la presse comme souvent est très partagée. Pour le Monde  ”c’est une reconstitution précise mais sans pesanteur”, pour le Figaro “rien ne sonne vrai”. L’important n’est-il pas de se faire une idée personnelle avant tout ? Alors bonne toile !