Jaures en Hollande
Jeudi 24 avril 2014La visite hier à Carmaux dans le Tarn, du président de la République pourrait se synthétiser dans la phrase de Jaures :”Le courage c’est de supporter les épreuves sans fléchir”. François Hollande a choisi de revenir affronter la grogne des siens 2 ans après, sur les lieux même où il avait conclue sa campagne présidentielle. Tout avait changé, le protocole tout d’abord l’éloignant du peuple, mais aussi l’accueil de ceux qui l’avaient porté au pouvoir. La déception est tangible, sifflets et quolibets fusent à l’encontre de celui en qui ils ont cru.
François Hollande est venu rendre hommage à Jaures et s’appuie sur son épaule pour tenter de justifier au travers de ses écrits sa politique que le matin même Valls a annoncée. La pilule est dure à avaler, le Président n’est pas populaire loin s’en faut, parce qu’il a choisi de passer coûte que coûte une politique qu’il pense juste pour tous. Il affirme droit dans ses bottes, face à une assemblée triée sur le volet qui l’écoute religieusement : “J’ai été élu pour le changement et je le conduirai”. Le propos est clair et net, il ne se laisse pas aller à la facilité de faire plaisir même à son propre camp. Il le signale du reste par ailleurs en lançant au détour d’une tirade ampoulée : “Les interrogations sont là, y compris chez mes propres amis. Pourquoi faire des économies”. Faire des économies à priori n’est pas en soi une mauvaise chose mais tondre toujours les mêmes, laisse un goût amer, sans compter tous ceux qui se dressent pour conserver leurs privilèges. Il est évident que le Président François Hollande est venu auprès de Jaures, figure tutélaire du socialisme, cautionner sa politique socialiste démocrate qui déroute son camp et fait de lui un homme seul. Le pouvoir isole et nous sommes bien loin d’un président normal comme il le concevait à l’origine, il a revêtu au fil des mois l’habit d’un président converti à la normalité de sa fonction, celle qui éloigne de ses amis d’hier qui deviennent petit à petit ses ennemis d’aujourd’hui et de demain.






Dans l’affaire Clearstream, le monde judiciaire ne croit pas à la théorie du lapsus. Nicolas Sarkozy lors de son intervention aux journaux télévisés de TF1 et France 2, mercredi 23 septembre a employé le mot “coupables’ en guise de “prévenus”. Voilà, comme un homme prévenu en vaut deux les avocats de Villepin se sont mis en quatre pour faire connaître leur point de vue. Interrogé sur le procès en cours, le Président de la République a lâché qu’ “au bout de deux ans d’enquête, deux juges indépendants ont estimés que les coupables devraient être traduit devant le tribunal correctionnel”, faisant fi de la présomption d’innocence qui prévaut dans le système judiciaire français. Le chef d’État aurait-il fait cela sciemment ? En tant qu’avocat, même si c’est d’affaires, la ficelle est un peu grosse en effet. Nicolas Sarkozy a en outre déjà été au centre d’une polémique du même style lorsqu’il avait qualifié d’ “assassin” le tueur présumé du préfet Erigac, Yvan Colonna, avant sonprocès. Le mot “Karcher” n’était pas non plus un lapsus… Mathieu Bonduelle, secrétaire générale du syndicat de la magistrature (classé gauche) tranche lors d’une interview à 20 minutes.fr : “Les mots ont un sens en matière judiciaire et il est bien placé pour le savoir”. Affaire à suivre !
Christine Albanel perd son sang froid lors de la séance de mercredi soir à l’Assemblée nationale, à propos du projet de loi Création et Internet communément appelée loi Hadopi, un sujet qui aiguise bien des passions. Elle lance ulcérée, à la face de l’opposition : “Je suis accablée par toutes les caricatures sur tous les bancs et par l’obstination qui consiste à présenter d’Hadopi comme une sorte d’antenne de la Gestapo particulièrement ridicule.” Les réactions ne se font pas attendre. Conspuée, sifflée, la ministre a beau retirer le mot Gestapo, rien ni a fait. Les députés du groupe socialiste ont dénoncé un “atroce dérapage” et un incident “douloureux”. “Jamais nous n’avons assimilé le président de la République ou vous-même à un quelconque dictateur”, lance Patrick Bloche, député PS. Les représentants de la majorité ont levé les yeux au ciel. Le président de l’Assemblée, face à une telle agitation, a accordé un breack de 10 minutes pour que tout le monde reprenne ses esprits. Les tensions apaisées, la séance a pu ensuite continuer sans éclats.