Alain Roche Nalair de rien

La Guadeloupe submergée par la violence après des semaines de grève. Yves Jégo, le secrétaire de l’outre-mer, oiseau voyageur pris entre deux avions et entre  deux réalités souvent inconciliables. En France on dit que tout finit  par des chansons. Dorénavant c’est toujours la même rengaine,celles des réunions- marathon en attente du champion. Ce Président tribun, de dimension hors classe, questions négociations, qui passe d’un dossier à un autre avec le même aplomb, “tellement il sait parler, tellement il est fort, tellement il est doué”. Il est celui qui refait le monde, du moins pour l’instant le notre, l’homme de toutes les crises, même de nerfs. En fin de compte il réglera à sa manière, si particulière là encore, le dossier de l’outre-mer. Elie Domota, le leader et porte-parole du LKP déclare : “Nous sommes très clairs : M. Sarkozy a fait une intervention, M. Fillon en a fait une, ce qui nous intéresse c’est le contenu  : nous le connaissions déjà depuis le 28 janvier (…) Nous irons vérifier ce qui est caché derrière ce qu’on nous annonce”.  Bon  courage !

Le secrétaire d’Etat à l’Outre-mer, Yves Jégo, est bien retourné sur l’île paralysée depuis trois semaines par une grève générale. Les Guadeloupéens avaient mal perçu  son départ mais avec son retour  ils risquent d’être encore plus déçus. Car dans ses valises il n’a pas rapporté les bonnes nouvelles escomptées par les habitants, mais deux médiateurs, le directeur général adjoint du travail, Jean Bessière, et Serge Lopez, directeur général du travail d’Aquitaine. Comme tout le monde le sait, l’union fait la force, voilà une manière comme une autre pour le secrétaire d’Etat de botter en touche, ou de noyer le poisson. Tout cela comme si seul, il ne faisait plus le poids ou n’était pas vraiment écouté. En fait c’est certainement  un peu de l’un et pas mal de l’autre. Une chose est évidente, Yves Jégo n’a certainement pas les coudées franches pour régler les négociations engagées : Fillon a dit non!

De mai 68 à février 2009 après quarante ans de LCR, le NPA revit de ses cendres. “On continue le combat”, prévient l’historique  Alain Krivine. Le NPA recrute à tour de bras capitalisant sur l’image du très charismatique facteur, Olivier Besancenot. Mais que sera ce parti fourre-tout, multi tendances, dont l’écueil principal est de pouvoir imploser à tout instant ? “Les Français apprécient l’homme Besancenot, mais une faible minorité se déclare proche des idées d’extrême gauche”,  note Denis Pingaud. Voilà un sacré challenge de rendre la Révolution séduisante  aux yeux de nombreux français. Dans son livre-programme, Besancenot évoque, Spartacus et la “première grande révolte d’esclaves”. Souhaitons à notre postier de ne pas finir comme ce héros crucifié par l’Empire capitaliste, faute d’être romain.

Eric Besson est déjà très à l’aise dans ses nouvelles fonctions. L’homme ne manque pas d’idées pour égaler les quotas de son prestigieux et redoutable prédécesseur. Brice Hortefeux avait fait des expulsions son principal leitmotiv. Eric Bessson compte agir en amont  et bloquer l’entrée des clandestins dans l’Hexagone. Un titre de séjour contre une “coopération” voici le nouveau credo des sans-papiers. Est-ce une coopération, ou une délation? Cette idée n’est en fait qu’une reprise des méthodes employées par Nicolas Sarkozy, à l’époque ministre de l’intérieur, qui voulait par ce moyen éradiquer les filières de prostitution. France Terre d’Asile (FTA) avait jugé dans un communiqué, “spectaculairement inefficace” le projet du nouveau ministre de l’Immigration. Peu importe le flacon pourvu que l’on est l’ivresse du pouvoir.

Une affaire bien touffue au moment où les juges d’instruction sont dans le collimateur du pouvoir politique. Le juge Burgaud voit enfin “La première véritable occasion de pouvoir [s]‘expliquer” et a déclaré “Je n’ai failli d’aucune sorte à mon serment de magistrat”. L’ancien président du tribunal de Boulogne, Gérard Lafon de Lageneste, a demandé au Conseil Supérieur de la Magistrature CSM “de rendre son honneur” à Fabrice Burgaud victime selon lui d’une ‘légende noire”. Ce que l’on a du mal à lui pardonner c’est avant tout cet immense fiasco que fut l’affaire d’Outreau. Pour Me Maisonneuve, la Chancellerie veut satisfaire l’opinion publique “qui ne comprendrait pas qu’il ne soit pas condamné”. Le juge Burgaud serait-il le jouet d’une stratégie politique qui aimerait bien en faire “un bouc-émissaire” histoire de laver l’affront d’un retentissant échec judiciaire et commencer à tordre le coup à une fonction de trop ?

Pour le première fois et pour faire bonne mesure, le nouveau chef des républicains est un Noir qui a été élu, 10 jours à peine après l’investiture de Barack Obama. Le politicien modéré, Michael Steele, avocat de 50 ans et ancien gouverneur adjoint du Maryland (est), prend la tête d’un parti en difficulté après la défaite à la présidentielle. Voilà qui est encore plus troublant, quand on sait que la communauté noire vote à 90% démocrate. Faut-il encore voir un contrecoup de l’effet Obama quand on sait que dans les cinq finalistes pour le poste, deux étaient noirs ?  A moins que ce soit l’effet Busch qui ait enclenché une volonté marquée de rompre à tout prix avec le passé.

Pierre Péan opère à coeur ouvert le chef de notre diplomatie. Il dissèque le docteur Kouchner et dit “qu’il ne partage pas l’enthousiasme d’une grande majorité de nos citoyens” pour celui qu’il qualifie “d’image pieuse”. Les réactions ne tardent pas. Comme une traînée de poudre, tout le monde y va de sa petite phrase. Le député PS Arnaud Montebourg ose un :  “Si Bernard Kouchner a encore un honneur, il doit enfin s’expliquer sérieusement”. Ce dernier sort alors de sa réserve. Le ministre des Affaires étrangères a rejeté en bloc les accusations de conflit d’intérêts et qualifie certains aspects du livre de Pierre Péan, “Le Monde selon K.”, d’attaque “grotesque et nauséabonde”. Douche froide, après le livre de son ami Michel-Antoine Burnier, “Les 7 vies du Dr Kouchner”, voici les 7 péchés capitaux selon Pierre Péan, montrant la face cachée, diabolisant le saint docteur. Est-ce le livre par lequel le scandale doit arriver, ou juste une excellente manière d’amorcer les ventes ?

On dit qu’il n’existe pas de mauvaise publicité. Le Dr Kouchner qui ne semble laisser personne indifférent en ce moment, n’est peut être plus du même avis.

Le président Nicolas Sarkozy a nommé la journaliste Françoise Laborde, 56 ans, au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA), où elle remplacera Agnès Vincent, dont le mandat est arrivé à son terme. Françoise Laborde, originaire du Sud-Ouest, a commencé sa carrière à RFI à Bruxelles, avant d’intégrer TF1 en 1986, dont elle a vécu la privatisation. En 1990, elle arrive à France 3 en tant que chef du service économique et social. Le reste de sa carrière se déroule à France Télévisions. Présentatrice vedette de l’émission “Les 4 vérités” de William Leymergie. Elle est également la présentatrice remplaçante des journaux de 13h et 20h de France 2 depuis 1999. Catherine Laborde a écrit neuf livres. Le dernier, “ça va mieux en le disant” (ed. Fayard), a été publié en 2008.

Après les négociations entre le Premier ministre russe Vladimir Poutine et son homologue ukrainienne Ioulia Tymochenko, un accord a été trouvé sur les tarifs et un contrat de livraisons de 10 ans a été signé entre les compagnies énergétiques des deux pays. Il faut dire que Ioulia Tymochenko n’est pas une néophyte dans ce type de transaction. Déjà en 1991, elle est devenue la directrice de gestion de la société Ukrainian Oil Corporation (UOC). En 1995, Ioulia Tymochenko prend la présidence de l’United Energy System of Ukraine, fondée par l’UOC, ce qui lui permet de faire fortune et de se créer un important réseau de connaissances.  En 2005 au classement Forbes, Ioulia Tymochenko est alors la troisième femme la plus puissante de la planète. Question de contrats et de gros sous, à priori ça gaze plutôt pas mal pour elle .

Par le voyage de 225km, qui a donné le coup d’envoi des festivités pour l’investiture du premier président noir des Etats-Unis, Barack Obama suit les traces d’Abraham Lincoln qui avait emprunté le même itinéraire en 1861.

L’attente est immense, le symbole du changement total. Même si le futur président est conscient des difficultés qui l’attendent, il multiplie les symboles forts. Barack Obama suit les pas d’un autre de ses modèles, en prenant la parole sur les marches du Lincoln Memorial, où Martin Luther King, le leader noir assassiné, a prononcé en 1963 son fameux discours “I have a dream” sur l’égalité entre Noirs et Blancs.

“Ensemble, nous savons que l’Amérique se trouve à la croisée des chemins : un pays en guerre et une économie en panne, un rêve américain qui semble s’évaporer. Le temps est venu de nous relever une fois encore”, a-t-il lancé. Un nom sonne comme celui d’un rêve américain enfin retrouvé, Barack Obama.