Alain Roche Nalair de rien

Les Blacks emporte cette coupe du monde bien méritée chez eux  8 à 7 face au XV français qui mérite le respect.  Voilà un deuxième trophée pour les Blacks, après celui de 1987, chaque fois devant son public et une nouvelle fois face à la France qui échoue pour la troisième fois en finale. Pourtant les tricolores malgré une grosse pression, ont montré qu’ils savaient jouer au rugby Ils ont non seulement maîtrisé et même inquiété la furie Néo Zélandaise.

Les Français ont tenu la dragée haute à ces Blacks, ce qui en soit est déjà une véritable performance contre la meilleure équipe du monde. Pourtant les All-Blacks n’étaient pas aussi sereins que cela, à l’image de Piri Weepu , véritable âme des Blacks, qui rate tous ses coups de pieds et sort en début de seconde mi-temps. Para séché ne jouera que les 10 premières minutes remplacé par Trinh-Duc qui fait une partie exceptionnelle même s’il a raté un drop où la transformation qui aurait pu donner la victoire.

Si tous les joueurs Français ont bien tenu leur place dans cette partie, on peut souligner la remarquable prestation de Imanol Harinordoquy impérial dans les airs. Cruelle défaite, mais pas plus que celle qu’a connu les Gallois face à nous en demi-finale.

Que doit-on retenir de ce match de demi-finale ?  Nous n’étions pas les favoris loin de là et les bookmakers nous avaient enterrés vivants. Il faut dire que l’on sort avec un drôle de goût dans la gorge au terme d’un match où nous avons été malmenés plus des trois quart du temps. Tétanisée par l’enjeu, l’équipe de France oublie de jouer. Elle revient à ce que nous avions vu et connu avant le match contre les Anglais. Le XV se cherche sans jamais se trouver ni se créer quelques phases de jeux convaincantes. Ces diables rouges nous dominent nous font rôtir en enfer même en infériorité numérique, à quatorze contre quinze, presque tout le match. Un seul manque et il leur est fatal, ils ne transforment rien et sont en panne de buteur. Voilà le seul point fort des Français, Morgan Parra du bout du pied  fait la différence en réussissant tout ce qu’il tente, et assure une minuscule victoire 9 à 8. Comme le dit l’entraîneur au terme du match : “Il convient d’avoir la victoire modeste”, c’est le moins que le puisse dire. Le XV de France déchaine les quolibets de toutes sortes. Le capitaine de l’Afrique du Sud, François Pienaar n’hésite pas à dire que “la France est la pire équipe du Mondial” et le New-Zealand Herald qui n’en rate pas une, titre : “France give final insult” que l’on peut traduire par “insulte à la finale’. La finale rêvée est enfin là.  Nous allons être confrontés  une nouvelle fois les Blacks, mais beaucoup attendent une véritable punition de la part de l’équipe qui a été favorite d’un bout à l’autre de ce mondial. Cette fois-ci les All Blacks ne seront certainement pas quatorze mais au moins seize avec le public Néo- Zéalandais qui mettra le feu, mais rien n’est joué avec des français capables du pire comme du meilleur.

Décidément avec le XV de France nous allons de surprise en surprise et elles sont loin d’être toutes bonnes. Nous avons comme l’impression qu’il se passe quelque chose au sein de cette équipe et de la relation avec son entraîneur, qui nous rappelle malheureusement un goût de déjà vu. Pourtant nous aurions pu croire que le rugby c’était  bien autre chose que le football, mais les coupes du monde semblent ne pas nous réussir en 2011 non plus. Lièvremont et ses joueurs sont-ils toujours en phase? Il est probable que  cette maladresse, qui a voulu que l’on annonce avant la coupe du monde le nom de son remplaçant en la personne de Philippe Saint André, ne soit pas pour rien dans l’ambiance actuelle. Cela n’a pu qu’avoir des répercutions catastrophiques pour la confiance et l’unité du groupe, qui doit être sans faille. La presse après la défaite incroyable face au Tonga (14-9) va  très vite comparer Lièvremont à Domenech, comme un homme en fin de course. Dès à présent le bouc-émissaire est choisi, alors que nous sommes qualifié d’une bien curieuse manière certes,  mais que tout peut être possible. Dimanche lors d’une conférence de presse, nous assistons à la déception en direct du coach qui, après avoir parler de non engagement, constate douloureusement l’éparpillement de son groupe qui le fuit même pour une troisième mi-temps annoncé histoire de resserrer les liens. Il déclare la mine déconfite : …”Pour certains, je ne suis peut-être qu’un entraîneur de PRo D2 absolument pas compétent pour entraîner une équipe du standing de laFrance. Mais je sais me battre….je n’ai absolument pas envie de lâcher. Je suis persuadé qu’on a le potentiel pour battre les Anglais”. C’est certainement vrai, mais faut-il encore y croire et passer cette envie de se battre aux acteurs de la partie.

Mini remaniement ministériel avec la victoire de Chantal Jouanno aux sénatoriales à qui l’on conseille fermement de démission du gouvernement. David Douillet profite de l’aubaine pour quitter son strapontin de poste, créé spécialement pour lui disent les mauvaises langues,  pour rentrer enfin par la grande porte. Voilà, à 42 ans, une médaille d’or de plus pour ce fidèle, aux championnat du monde sarkozyste, et l’attribution d’un poste promis et désiré, même si officiellement il clame le contraire. Si l’on en croit Arnaud Ramsay, auteur d’une biographie non officielle sur l’ancien judoka, quand Rama Yade a été écartée, il s’y voyait déjà, et aurait même préparer son cabinet. Depuis sa nomination les médias s’en donnent à coeur joie, réactualisant une batterie de casseroles ou de petits coups bas comme celui de Rama Yade qui lui avait attribué “la ceinture noire du ridicule”suite à sa prise de position lors de la polémique sur l’Equipe de France de foot. Compte tenu de son ascension fulgurante son principal travail durant les six mois à venir sera de maîtriser sa communication. Il est certain que sa nomination est avant tout pour Nicolas Sarkozy celle d’une icône, David Douillet ayant été dans les années 2000 la personnalité préférée des Français. Cet homme de réseau doit faire ses preuves, mais une chose est déjà acquise selon son biographe : “Il fera bien sur la photo.” Des épaules il en a le bougre, mais pour ce poste tout reste à prouver. David Douillet se suffira-t-il d’un rôle de figuration du style ,”sois beau et tais toi”, rien n’est moins sûr. Il semble qu’en politique, il lui reste encore beaucoup à apprendre.

L’équipe de France s’incline en finale de l’Eurobasket face à une équipe d’Espagne époustouflante. Deux hommes se distinguent dans un match de très haut niveau, Carlos Navarro avec 27 pts au compteur pour l’Espagne et Tony Parker 26 pts pour la France. Les bleus ont été battus 96-85, par  incontestablement la meilleure équipe d’Europe puisqu’elle garde son titre pour la deuxième année consécutive. Il n’en reste pas moins que les basketteurs français réussissent une vraie performance  puisqu’ils n’avaient pas atteint  un tel niveau depuis 1949. Il restera aux bleus à prendre leur revanche, puisque les deux équipes sont d’ors et déjà qualifiées pour les jeux olympiques de Londres 2012.

Décidément les Espagnols ce week-end n’ont pas  épargné les bleus.  En demi-finale de la coupe Davis 2011, Nadal fait un véritable festival et là encore l’Espagne était trop forte pour la France. Le simple souffle d’espoir fut le double dominé de belle manière par les tricolores. L’Espagne affrontera en finale l’Argentine qui a éliminé la tenante du titre, la Serbie de Djokovic.

Déjà lors de son premier match contre le Japon le XV de France n’avait pas franchement enthousiasmé, surtout quand on a vu les all- blacks à l’oeuvre contre la même équipe. Tout le monde attendait fiévreusement que les bleus passent la surmultipliée, comme l’ont fait les all-blacks lors de leur deuxième match, mais nous fûmes loin du compte. Curieusement on avait l’impressiont que le spectre de la performance irlandaise, qui a crée la surprise en battant les Australiens, planait  sur le début de ce second match. Le Canada, avec ses semi-pros,  victorieux du Tonga certes, pouvait-il inquiéter la France ? Pendant près d’une heure les bleus frileux n’ont dominé que grâce à la réussite des coups de pieds de Morgan Para, ne marquant qu’un essai, au même titre que les Canadiens. C’est uniquement dans les toutes dernières minutes de la rencontre que l’on a eu la sensation de retrouver une équipe souveraine qui a inscrit enfin 3 essais coup sur coup et récolté un point bonus pour sa combativité. Nous pouvons tout de même signaler l’excellent triplé de Vincent Clerc qui a déjà inscrit pas moins de 9 essais en coupe du monde.  Si la France se retrouve à égalité, dans le groupe A,  avec la Nouvelle Zélande, elle est loin d’avoir brillé jusque là. On peut craindre le pire le week-end prochain face aux champions du monde en titre. Il va falloir que Lièvremont trouve enfin la bonne formule et l’équipe optimale, les bleus, cette fois-ci, en aurons sérieusement besoin.

Les bleus ont enfin brisé là malédiction en battant (64-56) leurs bourreaux  attitrés en compétition officielle depuis 25ans, les grecs. Joakim Noah s’en félicile en déclarant : ” On a montré beaucoup de coeur et on n’a jamais baissé la tête”. Avec un total de 18 points Tony Parker montre comment il peut tenir son rôle de leader, même si les grecs lui ont mené la vie dure. Auteur de 16 pts, Nanto De Colo a assuré dès son entrée sur le parquet, ce qui fit le bonheur du coach des bleus Vincent Collet. Il faut aussi mentionner l’aspect décisif de Nicolas Batum en fin de match avec 15 pts dont pas mal de paniers à 3pts. Ce triptyque fut déterminant et souhaitons qu’il confirmera cette belle performance contre les Russes en demi finale. N’oublions pas non plus qu’ils joueront leur place aux jeux Olympiques de Londres.

Pour la première fois de leur histoire les bleus vont affronter l’Espagne en finale. Ils ont en effet  maîtrisé le match contre les Russes et les ont battus 79-71 sur un ultime panier de Parker. Mais l’Espagne est vraiment  un gros challenge et une belle revanche à prendre.

A quelques jours des mondiaux de cyclisme de Copenhague, la France devra compter sans la légendaire Jeannie Longo pour défendre ses couleurs. Sous le coup d’une procédure disciplinaire la championne vient d’annoncer qu’elle renonce aux championnats du monde féminin. Elle a déclaré dans un communiqué n’être “pas en état physique et moral de défendre ses chances et de tenir son rang au plus haut niveau dans une compétition internationale”. Cela serait consécutif à une série de mauvaises nouvelles qui ses derniers jours auraient terriblement affecté la championne préférée des français. L’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) lui reproche trois manquements au règlement  qui prévoit que tout athlète doit être localisé à tout moment pour pouvoir être contrôlé de manière inopinée.

Un soupçon de dopage plane sur le tandem Longo-Ciprelli. La révélation du journal L’Equipe le l’achat d’EPO à Joe Papp  par Patrice Ciprelli, entraineur et mari de Jeannie Longo depuis 3O ans, a provoqué une procédure disciplinaire de la FFC suivie d’une suspension à titre conservatoire de ce dernier. Les faits remontant à 2007 sont pénalement prescrits, mais la suspicion persiste et entache l’image de la championne âgée de 52 ans, dont la longévité dans le milieu étonne. Que son mari, dont elle dit :”c’est mon Pygmalion et mon moteur”, soit accusé et qu’elle se trouve actuellement au chevet de son père, gravement malade, voilà plus qu’il n’en faut pour ne pas être au top de sa forme. Souhaitons que cette triste affaire ne soit pas l’épilogue de celle qui fut élue en 2OOO la sportive du siècle. Sera-t-elle là pour le JO de Londres 2012 ? On peut en douter, même si Jeannie Longo n’a jamais cessé de nous étonner avec ses 59 titres nationaux et 13 mondiaux de courir encore après un titre de plus.

Si Lemaître n’avait pas fait une grosse impression sur 100m  il a montré qu’il était parmi les grands sur 200m.  Arriver à décrocher le bronze avec  un Usain Bold revanchard dans la finale, c’est une magnifique performance. Il ne termine qu’à 10 centièmes de l’américain Walter Dix qui emporte l’argent. Usain Bolt était intouchable mais il fut pour le français une magnifique locomotive. Christophe Lemaître réalise pour cette occasion un exploit, devenant le Français le plus rapide avec un chrono de 19’80,  pulvérisant de 36 centièmes le record détenu par Gilles Quénéhervé.. Après avoir été le premier français à faire sauter la barrière de 10 secondes sur 100, voilà que ce tout jeune coureur renouvelle l’exploit de descendre sous les 20 secondes sur 200m. Il permet à la France de remporter sa troisième médaille de bronze et il sera un atout précieux pour le relai 4X100 m tricolore. Conforme aux prévisions et même au-delà de celles ci, Christophe Lemaître remporte avec ses acolytes du 4X100m une médaille d’argent ce qui fait de lui le français le plus médaillé de ces mondiaux de Daegu.

Quelle ne fut pas la consternation de voir qu’Usain Bolt, triple champion du monde, venait de se faire disqualifier  à la finale du 1OOm, alors qu’il avait surclassé tous ses partenaires avec la plus grande facilité lors des qualifications. Au lendemain de cette malencontreuse affaire, la réglementation, plus restrictive depuis janvier 2010, crée des remous dans le milieu de l’athlétisme, puisqu’elle a privé cette compétition de son athlète le plus emblématique. Quant à l’intéressé il n’a fait aucune remarque sur cette affaire, étant seulement terriblement déçu. Même si l’idée d’un nouveau changement se fait jour, peut être dans le proche avenir des jeux olympiques de Londres 2012,  on s’en tiendra donc aux règles actuellement en vigueur. Par contre Usain Bolt a assuré qu’il serait bien présent sur le 200m vendredi et le 4X100 m dimanche. Il déclare “Maintenant je dois aller de l’avant car il ne sert à rien de ruminer le passé” Très fairplay, il a félicité son partenaire Yohan Blake qui sans cette réglementation n’aurait peut être pas tâté de l’or . Le champion nous prépare certainement une belle revanche sur 200 m qui souhaitons le restera dans les annales comme il a su si bien le faire par le passé. Cela promet un beau spectacle.