Alain Roche Nalair de rien

Capable du pire comme du meilleur, nos français se sont faits étrillés à Roland Garos, dès le premier tour. Rien que pour la journée d’hier, 8 défaites pour deux victoires, le camp tricolore est loin d’avoir la moyenne. Les deux rescapés de ce lundi meurtrier sont, Gaël Montfils qui bat l’Allemand Dieter Kindmann, lucky loser (6-3, 7-5,6-è7,6-2) et Stéphanie Cohen-Aloro, qui efface la canadienne Stéphanie Dubois ( (6-7;6-1,6-3). Si Tsonga n’a pas paradé en grande forme en se qualifiant à l’arrache, Aravane Rezaï a assuré. La jeune française de 23 ans est bien, semble-t-il après sa prouesse à Madrid, la seule chance française dans le tournoi WTA. Du reste, dès  le premier tour, avec sa frappe d’enfer et son mental d’acier, elle fut expéditive et sans appel au détriment de la Canadienne Heide El-Tabakh, qui n’a pu que s’incliner face à un (6-1,6-1) en 48 minutes. Richard Gasquet a lutté pendant cinq septs et 4h04 face à Andy Murray au moral d’airain. Le Britannique, tête de série N°4, a littéralement épuisé le Français pourtant vainqueur des deux premiers sets. Gasquet a encore beaucoup à apprendre, ratant au moment fatidique trop de coups faciles. C’est typiquement français, il manque souvent peu de choses, si ce n’est l’essentiel.

“Je suis vraiment contente et très, très fière de moi. J’ai super bien joué tout au  long de la semaine. C’était un gros tournoi, toutes les grandes joueuses étaient là. C’est la plus grande victoire de ma carrière”. Voilà ce qu’à déclaré Aravane Rezaï après avoir battu, excusez du peu, Venus Williams en deux sets 6-2, 7,5, dimanche en finale du tournoi de Madrid. On peut rêver à nouveau en regardant le tennis féminin français. Rezaï ne s’est pas seulement contentée de remporter un des tournois les plus importants du circuit, elle a dominé sans partage, durant cette semaine, trois anciennes N1 mondiales, et pas des moindres : Venus Williams, Justine Henin et Jelena Jankovic. Cette stéphanoise de 23 ans a actuellement une des frappes les plus puissantes du circuit féminin. Avec ce tour de force, voilà que Aravane Rezaï obtient le meilleur classement de sa carrière, autour de la 18e mondiale. C’est pour le tennis féminin français un chant du coq clair et précis qui s’est élevé dans le paysage du tournoi de Madrid.

Les Auxerrois, battus à Lyon (1 à 0), et les Lillois , victorieux à Toulouse (2 à 0), conservaient un infime espoir de décrocher le titre au soir du 15 mai. Pour cela les Marseillais ne devaient pas gagner, mais voilà ! Après 7 succès de rang et un nul à Auxerre, poursuivant immédiat, hier au soir au Vélodrome, devant 55 000 spectateurs qui chantaient à gorge déployée : “Qui ne saute pas n’est pas Marseillais”, l’OM renoue avec sa gloire passée. L’Olympique de Marseille attendait ce titre de champion de France depuis 18 ans. Au terme de la 36e journée de Ligue 1, en battant Rennes (3à1), l’OM s’assure le titre. Ce sont Heinze, Niang et Lucho qui ont offert ce neuvième titre, et permettent à l’OM d’ajouter une ligne à un palmarès déjà fort long. Pour Didier Deschamps, la boucle est bouclée ! Nommé entraîneur le 5 mai 2009, il succède alors à Eric Gerets parti diriger le club saoudien d’Al Hilal. Jour pour jour, un an après, le 5 mai 2010, il triomphe en voyant ses joueurs enfin renouer avec un glorieux passé. Marseille exulte et entonne le titre de Queen, “We are the champions”, alors qu’une banderole flotte haut dans les tribunes et délivre ce message comme un cri d’amour :  “Deschamps, comme joueur ou comme entraîneur , tu fais notre bonheur”. Ce dernier ne peut qu’être comblé. En 1992, il avait remporté le dernier titre qu’avait connu l’OM en tant que capitaine, en 2010, il obtient un nouveau titre pour sa première saison en tant qu’entraîneur de Marseille. Que du bonheur!

L’Américain LaShawn Merrit, champion olympique du 400 m en 2008 et du monde en 2009 a été contrôlé positif en octobre, décembre et janvier. Pour tout système de défense, le sportif avoue “la prise d’un médicament en vente libre visant à augmenter la taille du pénis”, sans savoir qu’il contenait de la DHEA. Franchement il ne faut pas manquer d’air pour trouver une excuse aussi foireuse. Ce stéroïde discret est très recherché par les sportifs pour augmenter leurs performances.Personne n’ignore dans le milieu sportif, que cette substance appelée aussi “hormone de jouvence” par des gens de plus de 50 ans qui veulent rester en forme, est un produit dopant. LaShawn Merrit parle dans un communiqué “d’une erreur idiote, immature et égoïste”, mais voilà la pilule est dure à avaler et passe mal. Le président de l’agence américaine antidopage, Doug Logan, déclare : “Sa carrière entière est assombrie et il est devenu l’objet de blagues. Tout athlète professionnel sait qu’il est responsable de tout ce qu’il absorbe. A titre personnel, je suis écœuré par cet épisode”. Dorénavant LaShawn Merrit devra choisir entre ses performances physiques ou sexuelles, et surtout cesser de prendre les gens pour des idiots. Du reste il aura bientôt tout loisir pour affiner ses prochains mots d’excuses, l’USADA peut lui infliger jusqu’à deux ans de suspension.

Jean-Michel Aulas est heureux que l’OL ait pris une sérieuse option pour la demi-finale de la Ligue des Champions contre Bordeaux  battu 3-1. Après la victoire il déclare sur RTL : “On imaginait que ça serait beaucoup plus dur ce soir”. Il se félicite aussi de l’arbitrage de Monsieur Brych et dit : “L’arbitre a été bon ce soir.” Cela semble logique pour les Lyonnais, peut être un peu moins pour les Bordelais qui ont certainement trouvé sévère de siffler la main de Chalmé sur cette action. Pourtant le tandem Gourcuff, au centre, Chamakh, à l’attaque, offre à Bordeaux le but de la consolation à l’extérieur qui risque de compter lourd au match retour.

Il a suffit de dix minutes au stade de France pour que Marseille face un véritable hold-up et laisse démuni les Bordelais. Diawara, Vakbuena et Chalmé, à son corps défendant, ont réglé le mauvais sort qui s’acharnait sur les Marseillais et mettent fin à 17 ans de vaches maigres en emportant la coupe de la ligue. Mathieu Valbuena fort décrié par Didier Deschamps restera l’auteur du KO de cette finale, belle revanche pour ce milieu de terrain. Certainement que Roger Lemerre n’avait pas tord quand il disait : ” Quand cerveau veut, jambe fait ” mais Souleyamane Diawara résume bien la situation en glissant : “On avait plus faim qu’eux.”

La mort d’un supporter tabassé après un match PSG-OM le 28 février relance le débat sur la violence liée au football. Une violence inadmissible pour tout  le monde. Frédéric Thiriez, patron de la Ligue, prône une “répression ciblée et sans états d’âme”. Le ministre de l’Intérieur a décidé avec la LFP que les trois prochaines rencontres du PSG se joueront à huit clos. Brice Hortefeux souhaite légiférer dans le cadre de la loi d’orientation et de programmation pour la sécurité intérieure, Lopsi 2. David Douillet quant à lui voudrait exclure le PSG de la ligue 1, rien que ça. Face à cette avalanche de réactions Robin Leproux estime que “La survie du club est en cause”, aussi se décide-t-il à agir. Il déclare : “Nous annonçons la suspension de nos relations avec les supporters”. Concrètement le PSG remet en cause les accords précédemment passés avec les associations de supporters et compte bien exclure “les gens qui viennent pratiquer cette guérilla urbaine.” Comme toujours les excès d’une minorité font trinquer la majorité. Le fait que les gradins et les abords d’un stade deviennent infréquentables est littéralement inconcevable. La violence engendrant la violence, à ce compte les stades de foot resteront-ils à terme des lieux de liesses populaires ?

Un 9e Grand Chelem, voilà une remarquable manière de fêter dignement  le centenaire du XV Français. Même si le tournoi ne pouvait pas échapper aux hommes de Marc Lièvremont, les Anglais s’étaient promis de nous faire un coup de Trafalgar aussi ont-ils joué ce match comme une véritable finale. Un match crispant jusqu’à la dernière seconde, qui a bien failli basculer avec l’entrée  de notre bourreau, Johnny Wilkinson, qui transforme de près de 50 m une pénalité et remet l’équipe à la rose à deux points, 12 à 10, score final. Marc Lièvremont, heureux de conclure son premier Grand Chelem en tant qu’entraîneur avoue : ” J’éprouve du soulagement et de la fierté. On n’a pas maîtrisé grand chose. Était-ce la peur de gagner ?” Ce n’est certainement pas faux, mais les joueurs du XV Français ont fait preuve d’un sang froid remarquable face à une équipe Anglaise déterminée.

Samedi à Croke Park , en la présence de la présidente Mary (Patricia) Mc Aleese, 82 000 personnes sont debout pour fêter la 100e sélection de leur capitaine Brian O’Driscoll. Celui, qui est un véritable mythe pour les Irlandais, a été le capitaine victorieux du Grand Chelem dans le Tournoi des VI nations 2009, en marquant 4 essais en 5 matchs. L’équipe du trèfle domine et remporte leur match, 27 à 12, face aux Gallois et reste dans le tournoi juste derrière ces satanés Français qui viennent de battre les Italiens 46 à 20. Aujourd’hui, jour de la St Patrick, tous les Irlandais du monde entier, amateurs de rugby ou pas, vont arroser ça. Dublin sera à nouveau en fête célébrant le saint patron de l’Irlande qui a enseigné au peuple le mystère de la Sainte Trinité en utilisant du trèfle à trois feuilles, emblème de la St Patrick.

L’heure des bilans, où l’on range les médailles dans les tiroirs de l’histoire olympique, où les hymnes se sont tus, ayons une petite pensée pour tous ceux qui rentrent déçus. Tous ceux en qui l’on a cru et qui ont craqué. Tous ceux qui ont vu à quelques millièmes de seconde près, toute une vie d’efforts de courage se briser net. Ils n’ont pas tenu la pression, ils ont chuté et alors ? Doit-on pour cela les clouer au pilori, les bafouer et les stigmatiser pour autant. Ils n’ont pas démérité, le seul constat que l’on peut faire, c’est qu’ils ont trouvé leur maître le temps d’une épreuve, le terme est bien ici d’actualité. Le cas Brian Joubert, et sa déroute annoncée, illustre au combien mon propos. Après sa chute, la fédération et son entraîneur règlent leurs comptes en tirant sur une ambulance. Le méritait-il ? Peut-être , mais il est tellement plus facile de frapper un homme à terre. Avait-on besoin de lui imposer en plus une humiliation médiatique au plus fort de sa déception? Revenons plus charitablement aux fondamentaux et citons Pierre de Coubertin : “L’important n’est pas de gagner mais de participer”.