Alain Roche Nalair de rien

Voici une qualification franchement tirée par les cheveux. Les Bleus n’ont pas à en être fiers. Durant tout le match, ils ont été dominés et n’ont jamais trouvé comment galvaniser les attaques des diables verts qui ont littéralement mis le feu à la pelouse. Faut-il quand on a plus assez des pieds pour s’imposer mettre la main à la pâte ? Henry a du reste prouvé qu’à ce jeu là il était aussi habile avec les mains qu’avec les pieds, les caméras en attestent, même si les arbitres n’y ont vu que du feu. Comme dit l’adage populaire ” Jeu de main, jeu de vilain”, du côté anglo-saxon ce dernier rime avec élimination et rappelle en 1986, “la main de dieu” de Maradona qui avait sorti les Anglais en quart de finale de la Coupe du Monde. Les Irlandais ont prouvé qu’ils étaient de redoutables outsiders. Ils leur restent à ce jour la Guinness pour se consoler et Internet pour crier leur colère, mais vraiment ils méritaient mieux.

Tout le monde sait bien que Borloo rime avec apéro, mais quand ce dernier en abuse que le film disparaisse c’est une autre histoire. Le Canard Enchaîné s’en amuse et jette l’info en pâture aux journaux… Privé d’images mais pas d’imagination, chacun se fait son film ! On mesure combien l’affaire de la vidéo d’Hortefeux a traumatisé la presse qui se fait hara-kiri avant même qu’on la censure. Jean-Louis Borloo avait un peu fêté l’enterrement en première classe de la taxe carbone certes, le dire c’est tout de même beaucoup moins drôle que de le montrer, surtout à ceux qui comme St Thomas ne croient que ce qu’ils voient. “Le pauvre ministre ne voit pas le micro placé juste devant…bing !”, décrit le journal. “Incapable d’aligner trois phrases, Borloo bredouille quelques mots incompréhensibles puis coupe court”. Cécile Duflot a pourtant l’habitude de voir des verts,  mais évite de les vider face aux caméras. Voilà un petit mot sur la vidéo que vous ne verrez pas, Hortefeux a payé pour apprendre c’est vrai. Arlette Chabot, patronne de l’info à France 2, qui tient plus à sa place qu’à faire un scoop “…redoute qu’un petit malin s’amuse à les balancer sur Net” demande alors la suppression des bandes. Une décision démentie par la directrice de l’information, bien entendu,”la vérité si je mens“. Voilà, ce qui était à craindre est arrivé et sans tarder. Copé a fichu les jetons à tous les patrons et tous les rédac-chefs de l’hexagone. Fini la franche rigolade aux dépends d’un  ministre en fonction. Maintenant ils vont tous devenir de ternes modèles de  notre royale démocratie. Espérons que Borloo en apprenant ça  a crié : “Diantre, ça s’arrose !”

La proposition du porte-parole de l’UMP, Frédéric Lefebre, sur le télétravail des salariés en arrêt maladie laisse sans voix. “Tout simplement hallucinant!”, s’exclame le socialiste Alain Vidalies. Décidemment, actuellement Internet passe sous les feux de la  rampe, c’est fou comme il inspire et fascine le pouvoir en place. Après Hadopi on nous annonce la Loppsi acronyme du projet de Loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure, terme qui à lui seul fait froid dans le dos. Nous ne sommes pas au bout de nos surprises quand on voit des députés tel Frédéric Lefebre qui souhaitent faire d’Internet un boulet de plus pour le citoyen actif et le rendre corvéable à loisir et sans loisirs. Grâce au télétravail, plus le temps de chômer, du moins pour ceux qui auront encore un travail. Malade ou pas, enceinte ou pas, dimanche ou pas, retraite ou pas, tout le monde pourra travailler plus pour gagner de moins en moins. Bien entendu on nous annonce que ce serait, tout du moins au début, uniquement sur la base du volontariat, mais gare à celui qui s’y refusera! Internet, ce rêve technologique dernier refuge de pseudo liberté, sera vite mis au service d’un cauchemar futuriste pour un pouvoir sans complexe. Voilà encore une super idée pour régler le problème d’un chômage à croissance exponentielle. Il fallait y penser, il l’a fait! Contraint de retirer sa proposition, François Hollande  dit que la provovocation de Frédéric Lefebvre” n’est pas une maladresse, un impair ou une farce , c’est un anticipation”.

A 47 ans, Susan Boyle n’a rien du physique d’une star et pourtant elle n’a pas eu peur de se présenter face au jury de Britain’s Got Talent. Certainement parce qu’elle a tout d’une anti-star avec une voix exceptionnelle c’est un véritable buzz sur Internet qui salue sa prestation. En moins de deux semaines elle avait déjà été visionnée plus de 100 millions de fois sur You tube.  Susan Boyle n’a jamais été mariée et admet même candidement n’avoir “jamais été embrassée”. Cela flaire la curiosité malsaine et révèle aussi le caractère grégaire de l’internaute. Elle est depuis exhibée comme un phénomène de foire par tous les médias, c’est un peu elephant woman. On peut faire un parallèle avec Soeur sourire, dont l’histoire sort actuellement sur nos écrans. Cette religieuse et chanteuse belge des années 60 avait défrayé la chronique avec sa chanson dont le refrain disait “Dominique, nique, nique…” ce qui fit un buzz à l’époque. Soeur sourire quitta alors l’habit de religieuse pour se consacrer à la chanson et du coup elle n’intéressa plus personne. Rattrapée par le fisc belge sur des droits d’auteur qu’elle n’a jamais touchés, elle sombra dans l’alcool et finit par se suicider de désespoir avec sa compagne en 1985. Souhaitons un sort tout autre à Susan Boyle qui déjà commence à se relooker, ce qui n’est pas franchement une bonne idée.