Pas de cadeaux pour la dissidence chinoise
Mercredi 30 décembre 2009
Le jour de Noël, le dissident chinois Liu Xiaobo a été condamné à 11 ans de prison pour “subversion”. Il avait déjà été emprisonné après la répression de juin 1989. Depuis 2003, plus de 35 personnes ont été condamnées sous le même chef d’accusation, mais jamais à une peine aussi lourde. Le 25 décembre est une date symbolique pour régler les cas de dissidence, sorte de pied de nez chinois à l’Occident. L’organisation Reporters Sans Frontières (RSF), au sein d’un concert d’indignations, s’insurge contre une telle peine. Cet écrivain, ancien professeur d’université de 53 ans, est l’un des auteurs de la “Charte 08″, un texte réclamant une Chine démocratique. Les autorités chinoises ne pouvaient pas laisser impunie une telle divergence. Même s’il paraît évident que Liu Xiaobo ait servi de bouc émissaire, Amnesty Internationale reste très inquiète pour les autres signataires. Défendre la liberté d’expression et participer à la réflexion sur l’avenir politique de son pays reste en Chine un pari risqué qui débouche rarement sur des cadeaux sinon empoisonnés.



Un jeune congolais évoque” l’interférence de la Banque mondialeà propos de contrats passés avec la Chine”, et demande ce qu “Monsieur Clinton pense de cette situation, à travers les mots de Madame Clinton. Sur les nerfs , Hillary Clinton qui n’entend parler que de son mari et des félicitations unanimes après la libération de deux journalistes américaines détenues en Corée du Nord, lance un véritable missile au malheureux. “Vous voulez que je vous dise ce que pense mon mari ? Mon mari n’est pas secrétaire d’Etat, c’est moi. Si vous me demandez mon opinion je vous donnerai mon opinion. Je ne parlerai pas à la place de mon mari.” En fait l’incompréhension serait venue d’une erreur de traduction, mais la réaction outragée d’Hillary en dit long. Elle passe en plus pour la reine des gaffes, elle n’en rate pas une. Evoquant les problème que rencontraient les Nigérians avec leurs élections la secrétaire d’Etat, devant un parterre de militants associatifs, évoque les problèmes rencontrés par les Américains en 2000 : “Nous avons eu des problèmes dans certaines de nos élections. Vous vous souvenez qu’en 2000 l’élection s’est jouée dans un Etat dont le gouverneur était le frère d’un des candidats à l’élection présidentielle. Donc nous avons nos problèmes aussi”. Les Républicains ont apprécié la comparaison. En juillet, elle déclarait que l’Iran construisait une gigantesque ambassade au Nicaragua. “Vous pouvez imaginer ce à quoi cela pourrait servir” ajoutait-elle. En fait, selon le Washington Post, il ne s’agissait que d’une rumeur qu’elle avait oublié de vérifier. La plus énorme gaffe c’est en mai 2008 quand elle a évoqué un possible assassinat de son rival. Lors d’un entretien avec un journal du Dakota du Sud elle rappelle : “Mon mari n’a pas empoché la nomination en 1992 avant (…) la mi-juin. Et nous nous souvenons tous que Bobby Kennedy a été assassiné en juin [1968], en Californie”. Et dire qu’Hillary aurait pu être la première présidente des USA, après Busch, nous aurions atteint des sommets.
La Chine vide Pékin de ses dissidents la veille de l’anniversaire de la sanglante répression de la révolte “Du printemps de Pékin”, manifestations en faveur de la démocratie, qui ont eu lieu du 3 au 4 juin 1989, place Tiananmen. Le pouvoir de Pékin ne laisse rien passer. Toute contestation est tuée dans l’œuf : la toile vérouillée, les portables confisqués, les gens déplacés ou cloîtrés sous surveillance policière. “Cette année, la police prend des mesures beaucoup plus radicales”, a estimé Nicholas Bequelin de l’organisation des Droits de l’homme Human Rights Watch à Hong Kong. Amnesty note que le militant Wan Yanhai, est “mis dans un train de force avec sa famille” pour une ville du Nord. Quant à Zeng Jinyan, l’épouse du dissident emprisonné, Prix Sakharov 2008 pour la liberté de pensée, Hiu Jia (illustration), “Ils lui ont dit qu’elle n’avait pas le droit de quitter son domicile dans les prochains jours” , il en va de même pour l’écrivain Jiang Qisheng, emprisonné pour subversion pour avoir voulu organiser des commémorations en 1999. L’occident détourne pudiquement le regard. Cai Chongguo dissident chinois exilé en France pense que : “La Chine a raté une occasion unique dans son histoire de permettre une démocratie pacifique.”