Le message de Bamako
Vendredi 20 septembre 2013
Jeudi 19 septembre a marqué le début du quinquennat d’Ibrahim Boubacar Keïta, nouveau Président du Mali, deux semaines après son investiture. Si 25 chefs d’États africains sont invités, François Hollande, invité d’honneur, fut le seul président occidental présent. Ce dernier avait dit qu’il reviendrait au Mali, ce qu’il fit pour cette journée de liesse réservée à Igrahim Boubacar Keïta que l’on surnomme en Afrique, “l’homme qui n’a qu’une parole”. Le nouveau président malien est un ami de longue date de la nomenklatura politique française, surtout socialiste. Si Françafrique n’est plus d’actualité, la place de la France en Afrique et le combat pour la francophonie restent les chantiers d’avenir.
Pour le Président français c’est aussi l’occasion de boucler une séquence de politique internationale sans faute. Lors d’ un discours très applaudi qui a rappelé que : “La France restera aux côté du Mali tant qu’il sera menacé. Alors qu’il va se rendre au siège de l’ONU, il conclue avec une allusion au dossier Syrie en ces mots :”C’est quand le droit est bafoué, quand les enfants et les femmes sont massacrés, c’est là que la communauté internationale doit se lever et assurer la solidarité. Voilà la leçon du Mali. Voilà le message de Bamako”.




Scoop! Le Premier ministre gabonais n’était pas au courant de la mort de son Président. “J’ai été très surpris, comme beaucoup de mes compatriotes, en apprenant par la télévision française que le président gabonais était décédé”, a-t-il déclaré. Après un invraisemblable cafouillage médiatique, il s’est rendu sur place et annonce que l’inamovible président du Gabon, doyen des chefs d’Etat africains est bien vivant. Ce répit fut de courte durée, car l’après-midi même, c’est officiel Ormar Bongo âgé de 73 ans est décédé d’un arrêt cardiaque. Depuis la disparition de l’Ivorien Félix Houphouët-Boigny, fin 1993, Bongo avaiit repris vaillamment le flambeau d’une “Françafrique” moribonde. “L’Afrique sans la France, c’est une voiture sans chauffeur. La France sans l’Afrique, c’est une voiture sans carburant” disait-il à Libération en 1996. La famille Bongo posséderait en France des biens immobiliers équivalents à quelques 150 millions d’euros, soupçonnés d’avoir été financés par des fonds publics détournés. Au cours de son long règne, Bongo, fin stratège, a coopté un à un ses opposants au sein de différents gouvernements, réduisant à néant toute idée d’alternance. Vice-président du parti au pouvoir son fils, Ali, contrôle l’armée à la tête de laquelle il a nommé ses fidèles. Ce dernier est idéalement placé pour succéder à son père.