Le message de Bamako
Vendredi 20 septembre 2013
Jeudi 19 septembre a marqué le début du quinquennat d’Ibrahim Boubacar Keïta, nouveau Président du Mali, deux semaines après son investiture. Si 25 chefs d’États africains sont invités, François Hollande, invité d’honneur, fut le seul président occidental présent. Ce dernier avait dit qu’il reviendrait au Mali, ce qu’il fit pour cette journée de liesse réservée à Igrahim Boubacar Keïta que l’on surnomme en Afrique, “l’homme qui n’a qu’une parole”. Le nouveau président malien est un ami de longue date de la nomenklatura politique française, surtout socialiste. Si Françafrique n’est plus d’actualité, la place de la France en Afrique et le combat pour la francophonie restent les chantiers d’avenir.
Pour le Président français c’est aussi l’occasion de boucler une séquence de politique internationale sans faute. Lors d’ un discours très applaudi qui a rappelé que : “La France restera aux côté du Mali tant qu’il sera menacé. Alors qu’il va se rendre au siège de l’ONU, il conclue avec une allusion au dossier Syrie en ces mots :”C’est quand le droit est bafoué, quand les enfants et les femmes sont massacrés, c’est là que la communauté internationale doit se lever et assurer la solidarité. Voilà la leçon du Mali. Voilà le message de Bamako”.




Ce serait une première, si la cour pénale internationale délivrait un mandat d’arrêt contre un chef d’Etat en poste. Mais en fait que peut-elle faire d’autre que statuer. Malgré de lourdes preuves, le président soudanais a défié mardi une nouvelle fois la cour, affirmant que “toute décision de la CPI n’aura aucune valeur pour nous…Elle ne vaudra pas l’encre avec laquelle elle aura été écrite”, fin de citation. Le procureur Luis Moreno-Ocampo a déclaré à la presse : “Nous avons plus de 30 différents témoins qui diront comment il a tout dirigé et contrôlé”. Il demande depuis le 14 juillet 2008 aux juges de la CPI d’émettre un mandat d’arrêt à l’encontre d’Omar el-Béchir, 65 ans, à la tête du plus grand pays d’Afrique depuis 1989. La cour accuse Omar el-Béchir d’être pénalement responsable du crime de génocide des ethnies four, masalit et zaghawa, et l’accuse également d’être responsable de meurtres, extermination, transfert forcé de population, tortures et viols, constitutif de crimes contre l’humanité ainsi que de pillages et d’attaques, des crimes de guerre , enfin la totale. Il est bien évident que la cour ne peut excécuter la sentence n’ayant à sa disposition aucune force de police. Seule la volonté des Etats , mais lesquels, peuvent mettre à exécution un mandat d’arrêt international. El-Béchir ne va pas s’arrêter lui-même et se moque totalement d’un tel mandat tenant d’une main d’acier les rênes du Soudan.