Articles taggés avec ‘Tunisie’

La Tunisie face au Femen

Jeudi 6 juin 2013

Des seins nus contre l’intégrisme, quelle belle leçon de courage qu’il faut bien entendu relayer autant de fois que nécessaire. La Tunisie, dirigé par les islamistes d’Ennahda et confronté à l’essor de groupes salafistes, connait à ce jour un durcissement sans concession de la condition féminine et ce qui la symbolise le mieux sa poitrine. Tout artiste se doit à la résistance, mais bien entendu devient de ce fait la proie d’une censure sans précédent. Le printemps arabe a valu à ce pays comme à bien d’autres en Afrique du nord  un héritage de plomb lié aux intégristes.

La présence du Femen pour tenter d’attirer l’attention de la presse internationale est bien entendu indispensable. Mais quel courage!  Quelle folie! Il est pour toutes ces femmes qui autrefois circulaient à Tunis habillée à l’européenne, un symbole d’espoir, celui de ne pas être abandonnées à leur triste sort, à la tyrannie du mâle dominant se servant de l’armada religieux pour se justifier

Cette première action Femen dans le monde arabe du 29 mai pour soutenir Amina, 18 ans, arrêtée pour avoir peint “FEMEN” sur un muret proche d’un cimetière musulman de Kairouan, risque de valoir pour trois de ses activistes la prison ferme. Décidément les femmes restent une sonnette d’alarme indispensable et ses nouvelles Sabines, ses Libertés guidant le peuple vers une nouvelle insurrection sont des mères courage dont l’action doit servir d’électrochoc à la face du monde.

Amina, la Femen tunisienne

Mardi 23 avril 2013

Après sa disparition, Amina, la jeune Femen tunisienne, a donné de ses nouvelles. Elle avait bien été enlevée et séquestrée par sa famille.C’est alors l’enfer qui commence. Deux femmes veulent vérifier qu’elle est toujours vierge. Un cousin veut lui prendre la carte sim de son téléphone. Tous la tienne pour folle, envoutée, et on l’oblige à lire le Coran à voir l’iman. Elle est séquestrée pour la deuxième fois chez sa grand mère à Kairouan. Les humiliations succèdent aux leçons de morale. Sa mère lui dit: “Tu es assise sur Satan”.  Après deux semaines où elle fut droguée,  elle finit par se sauver en faisant de l’autostop et se cache actuellement pour continuer son combat.

Le monde musulman s’enflamme et cen’est pas du ciné

Vendredi 14 septembre 2012

On peut bien entendu se demander comment il est possible que le monde musulman soit en feu à cause d’une vidéo de série Z. Cela ressemble à s’y méprendre à la vague de violence et de colère qui a été organisée en décriant les caricatures de Mahomet.

Le caricaturiste danois Kurt Westergaard échappe de peu à la mort, lire ici

Nouveau prétexte par des fondamentalistes pour déclencher des rédaction dans un monde musulman en permanence au bord de la crise de nerfs. Il est évitent que l’attaque de l’ambassade Américaine en Libye et la mort de l’ambassadeur Christopher Stevens, pro Libyen, est une provocation évidente qui peut être signé Al Qaïda, puisque le forfait s’est déroulé le 11 septembre, est ce un hasard ? Soudan, Liban, Maroc, Pakistan, Tunisie, Irak, Iran, Yémen et surtout Égypte ou la violence est toujours aussi vive, les ambassades Américaine mais aussi Allemande sont prises à partie. Le printemps Arabe va se terminer en Hiver du musulman intégriste et pour cela peu importe le mensonge ou le prétexte pourvu qu’il y ait la violence.

Rachid Ghannouchi candidat à rien ?

Vendredi 28 octobre 2011

Les Islamistes du parti Ennalhda sont arrivés en tête du premier scrutin démocratique de l’après printemps arabe, qui a eu lieu dimanche  en Tunisie.  Ils n’ont pas attendu les résultats définitifs, que l’Instance supérieure indépendante pour les élections, le ISIE, s’emploie toujours à comptabiliser, pour annoncer leur victoire et estimer naturel de former un nouveau gouvernement très rapidement. Auréolé de son passé d’opposant numéro 1, ce parti a en quelque sorte pris le pouvoir, du moins l’initiative, et vient de proposer un premier ministre en la personne  de leur secrétaire générale  Hamadi Jebali. Chose étonnante, le véritable vainqueur, le charismatique Rachid Ghannouch,i co-fondateur et président du parti islamique Ennahda, n’est officiellement candidat à rien. Personne n’ignore que Ghannouchi fut un Islamiste radical dont Habib Bourguiba, qui voulait faire de la Tunisie un Etat laïc, se méfiait terriblement et l’avait combattu énergiquement. De même Ben Ali avait  à son tour senti le danger du personnage et repris la répression contre ses militants et Rachid Ghannouchi n’eut d’autre choix que l’ exil à Londres. Même s’il a raté la révolution de Jasmin, il fut accueilli comme une rockstar à son retour, devenant l’homme fort et l’image médiatique du parti Islamique Ennahda. Son discours semble aujourd’hui  plus modéré,  même s’ il vient de déclarer qu’en Tunisie  le français “pollue ” la langue arabe, et préconise désormais un modèle islamique comme en Turquie. Doit-on voir dans son effacement du jour le signe d’une ambition plus importante après 2013, ou simplement la préférence d’être la pensée de l’ombre, afin de ne pas inquiéter l’Occident et les investisseurs ?

Zapaterro les Indignados veulent ta peau

Mardi 24 mai 2011

L’Espagne est au cent coup. Depuis plus d’une semaine les  “indignados”, les “indignés” en bon français, manifeste sur toutes les grandes places des grandes  villes espagnoles. Depuis le 15 mai, des milliers de Madrilènes occupent la plus grande place de la capitale, initialement “la Puerta del Sol”, rebaptisée pour l’occasion “Plazza de la Solidaridad”, tout un programme. Dans le collimateur des manifestant, le chômage, les mesures de restriction de budget et la mise en place d’un plan de rigueur draconien. Madrid oui, mais aussi Barcelone, Valence, Bilbao entre autres, vivent aussi le même scénario mis en place par les “indignados”. On retrouve le même principe citoyen et la fédération par Facebook ou Twitter, comme on en a connu en Tunisie, en Égypte et dans bien d’autres pays encore. Les syndicats sont dépassés, nous vivons une véritable révolution sociétale, celle des mouvements spontanés qui naissent sur la toile. Les politiques devront dorénavant bien calculer cette force  et ses répercutions qui leur échappent encore, mais jusqu’à quand ? On est fait et défait sur le net à la vitesse de la lumière…

Pandémie de révoltes matées par la violence

Samedi 19 mars 2011

Nous assistons à une véritable pandémie de révoltes très souvent mâtées par la violence. La Libye est un terrain expérimental pour les dictateurs en mal de pouvoir une exception face à la Tunisie ou l’Égypte. A 69 ans, Ali Abdallah Saleh est président du Yémen depuis 1990, mais avait été de 1978 à 1990 président du Yémen du Nord. A l’instar de nombreux peuples opprimés,  les yéménites étaient dans la rue pour demander le départ du président dictateur. Les manifestations se succèdent depuis la fin janvier. Le président pour tenter de calmer les foules revendicatrices a promis de quitter le pouvoir en 2013. Comme en Libye, éclate une véritable guerre civile entre partisans et opposants au régime. La répression fait rage, face à cette situation, une part de la communauté internationale,la  Grande Bretagne en tête, condamne ces “violences inacceptables”. Voilà encore un pays qui n’a pas fini de se déchirer.

Sarkozy manque de diplomatie

Mardi 15 mars 2011

Sarkozy manque de diplomatie, c’est connu, mais à chaque fois qu’il remet le couvert, des ministre s’en chagrinent, cette fois-ci c’est au tour d’Alain Juppé. Le Président après quelques gesticulations, du style :  je vire Mam et je nomme Juppé à sa place, n’a rien changé à sa manière de jouer au président omniprésent. Du coup le chef actuel de la diplomatie française ne se situe pas où on le croit. Certes Alain Juppé avait émis quelques réserves  sur l’entente cordiale entre l’Elysée et son ministère, à l’occasion de sa récente nomination. Il n’avait pas tord il n’a pas fallu attendre longtemps pour que Nicolas Sarkozy agisse sur le dossier Libyen comme s’il n’existaient pas. Après la passivité et les manquements  de la diplomatie française en Tunisie et en Égypte, l’Élysée ne voulait pas laisser à d’autres certainement moins compétents. Après se traitement élyséen à la hussarde le patron du quai d’Orsay fait grise mine. Voilà le premier épisode de la vie impossible d’Alain Juppé, pour qui les affaires de diplomatie deviennent de plus en plus étrangères.

La Libye à son tour au bord du chaos

Samedi 19 février 2011

La vague contestatrice et révolutionnaire qui déferle sur le Nord de l’Afrique a emporté dès à présent les dictatures Tunisienne et Égyptienne. La Libye, que Mouammar Kadhafi contrôle d’une main de fer depuis plus de 40 ans, un record dans la région, semble elle aussi touchée. Si la manne pétrolière a permis au pouvoir de satisfaire pacifiquement bon nombre de contestations, il est évident que le mécontentement populaire est une habitude tenace. Chose tout à fait nouvelle, les opposants se mobilisent via la toile. C’est comme cela qu’une journée de colère à l’instar de celles organisées en Tunisie vient d’être organisée. La répression fait rage et la presse et les organisations des droits de l’homme sont les cibles privilégiées pour tenter de taire toute information dans l’œuf. Au pouvoir depuis 1969, un record dans la région, le régime a son lot de partisans particulièrement virulents qui défendent bec et ongles leur charismatique leader.

Mitterand le tunisien

Lundi 24 janvier 2011

Face à l’évidence que la “Révolution de Jasmin” a renversé le 14 janvier le régime du président Zine El Abidine Ben Ali, voilà bien des politiques français dans l’embarras. Violemment critiqué, comme bon nombre de membres du gouvernement français, Frédéric Mitterand publie une lettre de “regrets” destinée aux Tunisiens. Le ministre de la culture admet avoir obtenu la nationalité tunisienne dans les années 90 et déclare sur France Inter : ” Il se trouve que, sans doute peut être, le régime a essayé de me récupérer en me donnant la nationalité, mais je n’ai jamais fait de compromis, aucun…” Il faut dire que sa déclaration du 9 janvier taxant de “tout à fait exagérée” l’opinion selon laquelle le régime de Ben Ali  serait une “dictature univoque” a fait long feu. Il publie dans un grand quotidien tunisien, un mea culpa de circonstance.  Il écrit : ” Alors que le peuple tunisien est parvenu par ses seules forces à se débarrasser de la chape de plomb qui pesait sur lui, je regrette profondément que mon attitude et les expressions qu’il m’est arrivé d’utiliser aient pu offenser des gens que j’ai toujours voulus aider et que j’admire et que j’aime”. L’art de la rhétorique politique a des limites, et l’art de la gaffe est toujours celle de ceux qui parlent trop.