Cohn-Bendit toujours aussi vert
Vendredi 12 novembre 2010Ce week-end Europe Écologie et les Verts s’apprêtent à fusionner lors des assises de Lyon. A cette occasion, Nicolas Hulot sera, en quelque sorte, la vedette américaine. Pour Pascal Durant c’est : ” une présence symbolique particulière”. Cécile Duflot, secrétaire nationale des verts, affiche sa satisfaction devant la validation à 85,1% des nouveaux statuts. Mais le “Shtroumph grognon” comme la patronne des Verts qualifie Daniel Cohn-Bendit, est plutôt déçu. Pour lui, initiateur du projet, “on a réussi-pas tout à fait-le rassemblement des écologistes” et la gauche “n’est pas tout à fait prête” pour gagner. Dany multiplie les interventions médiatiques, jouant le trublion au sein d’une gauche qui a bien du mal à trouver ses marques pour les prochaines présidentielles. Il accuse le PS de rester hégémonique particulièrement au niveau des Cantons. En ce qui concerne Jean-Luc Mélenchon, le courant ne passe pas du tout, pour lui il va jusqu’à “labourer sur les terres du FN” et qualifie ses propos “d’insoutenables, d’intolérables”. Passé maître dans l’art de la rhétorique et du tacle à tout va, rien d’étonnant que Daniel Cohn-Bendit devienne prochainement consultant foot à Canal+.






A 64 ans, et pour la quatrième fois, Daniel Cohn-Bendit a été réélu dimanche dépuité européen. De nombreux Verts lui reprochent son “ton pérmptoire” mais “Dany” réussit, contre toute attente avant l’automne, ce rassemblement qui réunit aussi des proches de Nicolas Hulot. “Il a eu l’intelligence de ne pas forcer les Verts mais de les convaincre”, reconnaît Jean-Vincent Placé, numéro 2 du parti écologiste qui salue également “la notoriété, le talent et le volontarisme” de Cohn-Bendit. Du coup, pour marquer ce tour de force le journal Libération titrait “Le Dany boom”. Sans aller jusque là, il a su créer et unir l’écologie à la française, en en faisant, le temps d’une élection, la troisième force de France, du jamais vu ! “Sans Dany, Europe-Écologie n’aurait jamais existé. Je suis fier d’être avec lui”, a répété José Bové durant les meetings. L’eurodéputé Dany ne manque pas d’ambition et n’a pas écarté la possibilité de devenir président du Parlement européen. Mais M. Placé avoue qu’”il a un avis sur tout, une grande gueule et [qu'] il n’est pas très diplomate” pour conquérir ce poste. Il semblerait que Daniel Cohn-Bendit ait les défauts de ses qualités, ce qui est en effet un sérieux handicap.
Le président de la Commission européenne a annoncé qu’il était candidat à sa propre succession. Trois chefs de gouvernement socialistes : le Britanique Gordon Brown, l’Espagnol José Luis Zapatero et le Portugais José Socrates ont affiché leur soutien à José Manuel Barroso. L’homme ratisse large, la droite européenne a même offert une alliance aux libéraux et socialistes pour assurer sa rapide reconduction en tant que Président. Malgré cela une majorité absolue du parlement devra être atteinte par le jeu subtil des alliances, et ce n’est pas encore fait. Fort du succès d’Europe Ecologie , Daniel Cohn-Bendit a annoncé qu’il fallait “maintenant mettre en place un front anti-Barroso”. Le Leader écologiste considère que Barroso est un ” caméléon politique, incapable de tenir une position fermement”. A priori c’est cette particularité qui risque de reconduire le Président dans son fauteuil.