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Le FN dérape

Mardi 10 juin 2014

Jean-Marie le Pen n’est pas à débordement près, c’est même ce qui en a fait son style. Mais voilà maintenant que Marine et sa nouvelle vague bleue tend à faire croire que le FN est un parti comme un autre,  il semble qu’elle vienne de recevoir de la part  de son père, président d’honneur, une véritable douche froide. Il y a encore beaucoup à faire pour tuer le père mais, même si elle ne le désapprouve pas officiellement, elle prend du recul face aux propos antisémites dérangeants sa stratégie politique. Une question semble d’actualité, le FN nouvelle formule doit-il exclure son Président d’honneur fondateur du parti ?

Marine le Pen qui cherche à l’assemblée européenne des alliances a parlé, tout comme Gilbert Collard ou le vice président Louis Alliot,  de “faute politique”. Cet embarras momentané peut-il devenir une aubaine et permettre à Marine le Pen de tourner une page en faisant un écran de fumée ? Il reste encore beaucoup à faire pour dédiaboliser le FN à commencer par évincer l’épouventail Jean-Marie le Pen. Mais voilà le FN reste le FN et chasser le naturel, il revient au galop.

L’affront national

Mardi 27 mai 2014

C’est entre désintérêt et défiance que les français, qui ont daigné se rendre aux urnes, ont permis pour la première fois de la Ve République au FN  de sortir de sa marginalité pour finir en tête des élections européennes. L’heure est aux bilans et ils sont encore pires que pour les municipales. Si le PS a été sanctionné sur sa politique sociale démocrate il n’est pas le seul. Le revers est sanglant pour les partis traditionnels, c’est l’échec de l’UMPS et le bipartisme roi.

On a le curieux sentiment de revivre le 21 avril 2002 où Lionel Jospin était battu par Jean-Marie le Pen.

Même si Manuel Valls parle de “choc” ou encore de “séisme”, il n’est pourtant pas question pour lui de changer de politique, ce qui était à prévoir. Dans les rangs de la majorité les dents grincent. Un cadre de la majorité déclare à propos de François Hollande : “La situation est assez simple, en deux ans il a perdu ses électeurs, des bobos aux prolos”.

Quant à l’UMP c’est une défaite cuisante certainement liée à une ambiance délétère entre les barons et les affaires qui ne cessent de défrayer la chronique. Dans les faits  l’UMP n’est plus le premier parti d’opposition en France aussi les cadres du parti n’hésitent pas à mettre en cause Jean-François Copé et demande un changement radical de gouvernance, même si personne ne veut lui succéder actuellement. Si le pari réussi de Marine le Pen est difficile à digérer, il est d’autant plus que 30% de ses électeurs ont moins de 35 ans et là est le véritable problème. Cet électrochoc passé il restera au parlement européen une France dont l’influence sera réduite à peau de chagrin.

Remaniement, barre à droite, toute !

Mardi 23 mars 2010

francois-baroinMême si d’après la formule du président : “A élections régionales, conséquences régionales”, il semble pourtant que la défiance de son électorat des présidentielles 2007 soit nette et précise. Aussi Nicolas Sarkozy dit avoir entendu le message, du moins celui des électeurs déçus, de droite et d’extrême droite. Le FN lors de ces régionales semble avoir retrouvé ses électeurs confisqués en 2007. Au lendemain de la débâcle de l’UMP, un remaniement gouvernemental est la première réplique du séisme rose. Barre à droite toute, afin d’éviter les écueils et désamorcer la grogne de la majorité parlementaire orchestrée par Jean-François Copé. L’ouverture se fait aux chiraquiens et vilpinistes, histoire de sauver les meubles dans une maison qui brûle. François Baroin, ex ministre de Jacques Chirac qui avait violemment critiqué l’ouverture à gauche, remplace Éric Woerth nommé ministre du Travail à la place de Xavier Darcos, bouc émissaire sacrifié pour sa cuisante défaite. Marc-Philippe Daubresse est nommé ministre de la Jeunesse et des solidarités en place de Robert Hircsh sortant. Le Villepiniste Georges Tron, député de l’Essone, devient secrétaire d’État à la Fonction publique. Dès maintenant les regards se tournent vers l’horizon 2012 et les prétentions élyséennes de Jean-François Copé et de Christine Boutin s’affichent. Quant à Villepin il prépare un nouveau parti qui sera officialisé en Juin. L’union sacrée de la droite présidentielle a-t-elle fait long feu ?

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C’est l’abstention la grande gagnante du premier tour des Régionales 2010

Lundi 15 mars 2010

xavier-darcosCe matin la presse est sévère à la lecture des résultats du premier tour des Régionales. Désaveux, sanction, claque et même naufrage, tout y est, tout est dit, rien n’épargne la défaite annoncée de la majorité présidentielle dans les régions. C’est un véritable zéro pointé pour la stratégie de Nicolas Sarkozy qui a envoyé ses ministres au feu pour la reconquête de l’hexagone. L’UMP avec 26,18% enregistre là son plus mauvais score depuis l’avènement de la Ve République.

martine-aubryLes 29,48% du PS confirme sa prédominance dans les régions et valide le bilan des Présidents de Régions en poste. Vague rose ou pas il est annoncé comme favori pour le second tour.

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Europe écologie, même s’il n’a pas transformé l’essai des Européennes, reste tout de même le troisième parti du paysage politique avec 12,47 %.

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Crise oblige, le FN est de retour, avec ses 11,74%, certes moins qu’en 2004,  il jouera cependant le trouble fête à droite dans 12 régions où il se maintiendra au second tour. En fait sur tous les partis confondus c’est celui de l’abstention avec 53,65% qui l’emporte haut la main. Mauvais point pour la classe politique dans son ensemble

Estrosi un maire tout sécuritaire

Mardi 8 décembre 2009

christian-estrosiConnu pour ses effets d’annonce et habitué des thèmes sécuritaires, le maire de Nice, Christian Estrosi, met en place un couvre-feu pour les moins de 13 ans dans sa ville. Coutumier du fait en mai 2009 après l’installation de portiques de sécurité dans certains établissements scolaires, il propose la création d’une unité spéciale de police pour renforcer son plan. Compte tenu des précautions prises par M. le Maire, c’est à croire que Nice est en proie à une délinquance adolescente particulièrement virulente. Bien entendu elle n’est rien de plus que dans tout autre ville de France et certainement bien moins que dans les banlieues de Paris, Marseille ou Lyon, mais l’important est de marquer les esprits. Son objectif est clair, couper l’herbe sous le pied du FN pour éviter toute triangulaire aux prochaines régionales. Par ailleurs Christian Estrosi caresse toujours le projet de devenir un jour Ministre de l’intérieur et voit Nice comme “un laboratoire national de la sécurité”. Si Cannes fait son cinéma , à Nice aussi c’est un véritable festival.

Frédéric Mitterand ministre, to be or not to be

Samedi 10 octobre 2009

frederic-mitterandPeut-on mélanger littérature et politique ? Cela semble bien délicat dans l’affaire Mitterand. Les paroles s’envolent, les écrits restent les vidéos aussi, c’est du reste tout le problème de la classe politique actuelle. Certains politiques cherchent le pilori dans les raclures de bidet. Tout cela resemble à un combat de bas étage qui ne grandit pas le débat politique. Ne sommes nous pas avec l’affaire Cleanstream au coeur de la vilénie et du mensonge que fourbissent au quotidien les élus du peuple. Pourquoi s’étonnent-ils ensuite que l’on soit méfiant à leur égard. Jean-Yves Camus, politologue spécialiste du FN, n’a pas franchement tort quand il dit : “c’est la seule façon d’occuper le terrain”. Quant à Benoît Hamon, il se trompe de combat en se laissant sur  cette piste nauséabonde et en se faisant le chantre de la moralité. Il a déclaré sur Canal + : “Si on excuse tout parce que M. Mitterand est connu, eh bien moi je n’excuse pas”. Le moralisme primaire va mal au PS actuel qui ne cesse de produire du coup bas à discrétion. Il y a pourtant tant à faire, il devrait avant tout se concentrer sur son véritable travail d’opposant, en évitant les clowneries de bazar et les jeux de massacre digne d’une fête foraine. Frédéric Mitterand, même s’il n’a pas convaincu les irréductibles, a montré sur TF1, interrogé par Laurence Ferrari, qu’il n’avait besoin de personne pour se défendre. Seulement comme lui on peut déplorer que l’on fasse un amalgame et que “l’affaire Polanski devienne l’affaire Mitterand”.