Jean-Pierre Treiber interpelle l’opinion publique au travers des médias. Il clame, par le biais d’une lettre manuscrite destinée à hebdomadaire Marianne, son innocence. Il se fait l’avocat du diable et son réquisitoire est sans appel : “J’avais confiance en la justice, mais je me suis trompé.” Il dit par ailleurs qu’il ne supportait plus la détention. Au bord du suicide, il a donc jugé bon, par mesure de sauvegarde, de se faire la belle. Jean-Pierre Treiber est toujours en cavale. Périco Légasse, rédacteur en chef de la rubrique”art de vivre” du magazine, dit ne pas connaître le prisonnier évadé ni jamais l’avoir rencontré. “Il m’avait envoyé cette lettre parce qu’il m’a vu à la télé. Il sait que je suis grande gueule, et que j’allais publier sa lettre”. La missive manuscrite, vraisemblablement postée du Jura le 14 septembre, contient l’original de la carte de détenu de Treiber. “Cette lettre est un petit aperçu de l’injustice que je subis”. Juger la Justice n’est pas de notre compétence, mais le dicton qui dit : “Il n’y a pas de fumée sans feu” pourrait aller comme un gant à ce cas fort étonnant mais loin d’être unique. La traque continue, la police est à l’œuvre, la justice fera certainement son devoir, mais pas sans être épié par la Presse. L’homme n’est plus un anonyme. Assisterons-nous à sa victoire médiatique sur l’institution, c’est peu probable, mais le dossier ne manque pas de faire réfléchir.
