Mise en examen pour “harcèlement moral”
Samedi 7 juillet 2012L’affaire des suicides en chaine chez France Télécom suit son cours et l’ex PDG Didier Lombard est mis en examen pour “harcèlement moral”. Le rapport de la commission de l’Inspection du travail met en cause la gestion du personnel d’après une plainte déposé par le syndicat Sud en 2010.
Il en va de même pour Louis-Pierre Wenes à l’époque N°2 de France Télécom et qui avait servi de fusible à Didier Lombard. Engagé dans des restructurations, l’entreprise avait supprimé 22 000 postes entre 2006 et 2008 et opéré à 10 000 changement de métiers. Cette purge aurait entrainé une vague de suicides, soit de 2008 à 2009, 35 salariés. Le mauvais mot de Louis Lombard parlant de “mode des suicides”, avait profondément choqué l’opinion publique à l’époque, mais depuis, les mémoires semblent avoir classé l’affaire surtout en plein été. Qui s’en souvient ? Et bien certainement les familles de ceux qui ont choisi la solution extrême, mais aussi leurs collègues et tout ceux qui ont été broyé par la machine économique de l’époque, pour la bonne cause. Être rentable à un coût, ici il fut humain, affaire à suivre.







Didier Lombard perd son bras droit, Louis-Pierre Wenes, qui avait été recruté en 2002 et désignait pour mettre en place le plan “Next” au sein de l’entreprise en 2005. En fait, un fusible saute, mais le défaut de communication reste. Cheville dirigeante du plan de rénovation, Louis-Pierre Wenes est aussi un simple rouage d’un système initié au sommet. Le remplacer par Stéphane Richard, ancien directeur de cabinet de la ministre de l’Économie, Christine Lagarde, ne règle absolument pas le problème. C’est tout au plus une manière de créer un écran de fumée provisoire pour agir en sous-main et prévoir la suite des changements. Cette “nouvelle mode”, comme le dit si bien Didier Lombard, sorte de résistance par le suicide, n’était pas prévue dans les scenarii les plus fous de nos dirigeants. Le suicide est malheureusement une triste réalité dans bon nombre d’administrations qui vont connaître incessamment sous peu, une privatisation aussi sauvage que celle de France Télécom. Ce malaise social ne fait que commencer. La mondialisation et les guerres économiques qui en découlent tuent plus insidieusement mais tout aussi efficacement qu’une guerre traditionnelle.