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Comès victime de la loi du Silence

Vendredi 15 mars 2013

Didier Comès victime de la loi du Silence trop tôt. C’est à seulement 71 ans que l’auteur de la célèbre BD Silence, qui l’a rendu célèbre en obtenant le prix du festival d’Angoulême  en 1981, vient de nous quitter. Homme discret, il se tenait à l’écart de la frénésie des fanatiques et des machines à bulles de notre époque. Ce belge ne dérogeait pas à la tradition en dessinant, mais à l’origine son trait était plus industriel. C’est en fréquentant le monde de la BD de ses Ardennes natales qu’il s’est petit à petit converti au 9e art et décida de s’y consacrer vraiment à partir de 1969. Faisant partie de l’équipe de A Suivre où il commença à publier régulièrement ses pages de Silence entre autres,  il travailla aussi pour Spirou et Pilote. Comès avait plusieurs cordes à son arc, et son violon d’Ingres c’était d’être percussionniste de Jazz. Cet homme rare considéré comme un incontournable de la BD avait un trait Noir et Blanc qui faisait, non sans raison, penser à Hugo Pratt.

Il lui faillait pas moins de deux à trois ans pour peaufiner ces narrations d’un monde sombre et occulte, plein de sorciers et de rebouteux tout droit sortis de la campagne profonde.  Depuis peu, Didier Comès est entré de plein pied dans le monde du Silence, celui qu’il affectionnait par dessus tout.

Hugo Pratt un vénitien digne de Marco Polo

Jeudi 20 août 2009

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Qui se souvient du film dramatique français de Didier le Pêcheur sorti en 1998 : “Je n’aimerais pas  crever un dimanche“.  Malade depuis de longs mois, Hugo Pratt poussait son ultime soupir à Pully (près de Lausanne en Suisse). Un cancer aura raison de lui le 20 août 1995, un dimanche après-midi, c’est la faute à pas de chance. De l’oeuvre on peut retenir quelques mots-clé, indissociables de sa vie d’aventures : voyages, aventures, femmes, érudition, ésotérisme, mystère, poésie, mélancolie. Son personne Corto (le pique-pocket)  Maltesse (maltais) est bien plus connu que lui mais c’est  lui le vrai aventurier. Que c’est triste Venise avec et surtout sans Hugo. Quand il relate les derniers instants de Saint-Exupéry : Le dernier vol ,c’est en fait une prémonition, le sien est en cours. Il met une dernière main à Morgan qui sera sa toute dernière oeuvre. “Si je devais définir mon activité, je dirais que je suis un écrivain qui dessine et un dessinateur qui écrit”. Il fut l’un des grands maîtres de cet art nouveau qu’est la BD. Il n’a pas croulé sous les prix mais a eu tout de même deux distinctions à  et le Grand prix national des Arts Graphiques remis par Jack Lang en 1988. Ce dernier fit au moins quelque chose d’utile en ouvrant les portes du Grand Palais à Pratt. Du reste il en parle et dit ” Ce fut effectivement très important pour ma carrière, car le fait d’avoir été admis dans cet endroit m’a ouvert les portes de tous les musée du monde”. Justement en parlant de ça, la ville de Cherbourg le fête actuellementen proposant une très belle exposition qui provient du musée de Sienne. Concluons en laissant la parole à Dominique Petifaux l’un de ses biographes qui termine son livre “le désir d’être inutile” par ces vers du poète grec Pintare  “Ô mon âme, n’aspire pas à la vie immotelle, mais épuise le champ du possible”. c’est bien ainsi que vécut Hugo Pratt.