Tempête dans un verre d’eau en Helvétie
Samedi 17 juillet 2010Le compte est bon pour la Suisse. Eveline Widmer-Schlumpf a annonce la libération du cinéaste franco-polonais et déclare qu’il “ne sera pas extradé vers les États-Unis et les mesures de restriction de sa liberté sont levées”. Que se passe-t-il en Suisse ? Les horloges ne font plus coucou après le changement d’heure ? Ils arrêtent Roman Polanski qui vient remettre un prix, alors que tout le monde lui foutait la paix depuis 1977, faisant mine de ne pas savoir qu’il était le fugitif le plus connu du monde. Tapage médiatique, gros titres, prison, bracelet électronique et mise en liberté surveillée. La Suisse prend des airs de Birmanie. La totale made in Helvétie, et puis tout d’un coup d’un seul, tout baigne à nouveau avec l’été qui vient, le voilà lavé de tout soupçons sans autre jugement. Cherchons l’erreur? C’est à croire que la Suisse ne s’embarrasse plus ni de minarets ni de délinquants sexuels. Sans doute un effet canicule imprévu aux pays des helvètes. Les amis du cinéaste se réjouissent, tant mieux. Mais voilà dans cette affaire on en a trop dit ou pas assez. Faisons cesser les tempêtes dans les verres d’eau même minérale en Suisse et parlons des comptes aussi courants que cachés, ça nous changera un peu.



Le brillant homme d’affaires, propriétaire du Groupe Louis Dreyfus et de l’OM a succombé à une leucémie à 63 ans. Héritier d’une dynastie de courtiers en céréales et d’armateurs, né dans les beaux quartiers de Paris et résidant en Suisse à Davos, Robert Louis Dreyfus transforme en jackpot tout ce qu’il touche y compris le redressement d’Adidas dont il fut le patron. En 1996, il se laisse convaincre par le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin et s’offre l’OM, par attrait pour cette ville, par envie de se piquer au jeu du foot, mais aussi par stratégie commerciale, pour offrir à Adidas une vitrine de luxe comme l’OM. “Je sais que je ne gagnerai jamais de l’argent avec l’OM”. C’est peu de le dire, en 13 ans il va dépenser 210 millions d’euros de sa poche dans le club, sans parler des tracas. En octobre 2007, il est condamné à dix mois de prison avec sursis et une amende de 200 000 euros pour des transferts illicites. Il est tellement choqué qu’il met le club en vente ce qui se soldera par un nouvel échec retentissant en raison du caractère sulfureux de l’acquéreur potentiel, le Canadien Jack Kachkar. Dernier remous en date, le limogeage de Pape Diouf, artisan d’une nouvelle réussite du club. Son décès va relancer les spéculations sur un nouveau projet de vente de l’OM, le club va rentrer dans nouvelle zone de turbulences.