Matraquage à l’égyptienne
Vendredi 28 janvier 2011Après la Tunisie et l’Algérie l’épidémie protestataire fait tache d’huile et vient d’atteindre l’Égypte. Le régime Moubarack est chahuté à son tour, en réponse un matraquage planifié fait rage dans plusieurs villes égyptiennes. En ce vendredi, jour des grandes prières hebdomadaires, un mouvement de protestation de grande ampleur est planifié. Les manifestants demandent maintenant expressément le départ du président dictateur. Le prix Nobel de la paix et ancien directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique déclare que l’heure est venue, après quasiment 30 ans de pouvoir, que Hosni Moubarak se retire. Mohamed El Baradeï, principal opposant du régime, se dit prêt à assurer l’intérim si la rue le demande. Prenant modèle sur la révolution de Jasmin en Tunisie les Égyptiens y croient, mais la résistance policière fait rage. Un manifestant abattu et les Frères musulmans emprisonnés, tout cela attise le feu de la révolte. Après la Tunisie,l’Algérie, l’Égypte, il est curieux que le Maroc ne frémisse pas. L’avenir nous le dira.







Oh la surprise ! Du jamais vu, Ben Ali est réélu avec 89 % des voix seulement. Il faut dire que le seul candidat à peu près crédible, Ahmed Brahim, a obtenu 1,57 % des suffrages exprimés. Qui ose dire encore que la Tunisie est une dictature? Voici la preuve d’une réalité démocratique s’il en fallait encore une. Pour la première fois depuis l’indépendance en 1956, un candidat remporte les élections présidentielles avec moins de 90% des voix. A l’époque de Habib Bourguiba c’était autre chose, mais voilà que Zine el-Adibine Ben Ali, son unique successeur à ce jour est moins populaire. En 1989 il obtenait tout de même 99,27 %, mais voilà, alors qu’en 1994 il totalisait 99,91 %, s’ensuit une dégringolade vertigineuse : 99,44 % en 1999, 94,48 en 2004 et cette année un minable 89 %. Quel revers ! Pourtant, la presse tunisienne a fêté cette victoire : “…la Tunisie…montre au monde entier qu’elle est un État de droit.” écrit-on dans le Renouveau, organe du parti de Ben Ali. Mais qui a bien pu en douter ? Peut être Florence Beaugé, envoyée spéciale du Monde, heureusement elle a été refoulée à son arrivée à Tunis la semaine dernière. Souhaitons que le successeur de Ben Ali en … relèvera cet affront de tout un peuple fourbe qui s’égare.