Articles taggés avec ‘la Tunisie’

Matraquage à l’égyptienne

Vendredi 28 janvier 2011

Après la Tunisie et l’Algérie l’épidémie protestataire fait tache d’huile et vient d’atteindre l’Égypte. Le régime Moubarack  est chahuté à son tour, en réponse un matraquage planifié fait rage dans plusieurs villes égyptiennes. En ce vendredi, jour des grandes prières hebdomadaires, un mouvement de protestation de grande ampleur est planifié. Les manifestants demandent maintenant expressément le départ du président dictateur. Le prix Nobel de la paix et ancien directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique déclare que l’heure est venue, après quasiment 30 ans de pouvoir, que Hosni Moubarak se retire.  Mohamed El Baradeï, principal opposant du régime, se dit prêt à assurer l’intérim si la rue le demande. Prenant modèle sur la révolution de Jasmin en Tunisie les Égyptiens y croient, mais la résistance policière fait rage. Un manifestant abattu et les Frères musulmans emprisonnés, tout cela attise le  feu de la révolte. Après la Tunisie,l’Algérie, l’Égypte, il est curieux que le Maroc ne frémisse pas. L’avenir nous le dira.

Ben Ali tue… et dit “Je vous ai compris”

Samedi 15 janvier 2011

Les manifestations perdurent au grand dam d’un pouvoir qui a employé sans discontinuer une répression féroce. La France ne sort pas de son mutisme diplomatique et pour Ben Ali son mutisme est un caution muette. La Tunisie connait un mouvement sans précèdent de violence. La Ligue des droits de l’homme égraine jour après jour ses tristes bilans. On dénombre, au bas mot, 70 morts depuis la mi-décembre. Ambiance de guerre civile : “Toute la nuit on a entendu des tirs, des cris et des bruits de casse”, déclare un témoin. La jeunesse assiège l’homme fort d’un régime à bout de souffle. Pour toute réponse, Ben Ali change de ministre de l’intérieur et fait des promesses larvées, tendues dans un gant de fer. Le président dictateur de 74 ans, lance à la télévision un “Je vous ai compris” pathétique aux accents gaullien. On rêve, mais en réalité c’est un vrai cauchemar!

Embrasement Algérien…

Lundi 10 janvier 2011

L’Algérie s’embrase à nouveau deux ans après les très violentes “émeutes de la faim”. Un jeune manifestant du quartier de Bal et Oued criait : “De cette vie sans lendemain nous ne voulons plus”. Le mal gagne la rue avec son cortège de violence. D’Alger à Tebessa à 50 km de la Tunisie, les jeunes sont dans la rue. Gaz lacrymogènes et canons à eau tentent de canaliser ces débordements violents. La hausse des prix alimentaires n’a pas cesser de flamber ses six dernier mois et met toute une population sur les dents. Plus de 20% des jeunes connaissent les affres et le quotidien désœuvré du chômage, et les esprits s’échauffent. Plusieurs édifices publics ont été saccagés, “le malvivre” bat le pavé. Hachenin Djiar, ministre des sports et de la jeunesse, tente d’apaiser cette nouvel rébellion et à appeler à ” dialoguer de façon pacifique”. Le Maghreb décidément  hormis le Maroc, jusqu’à ce jour, prend feu comme une trainée de poudre…

Ben Ali t’es foutu… ta jeunesse est dans la rue

Vendredi 7 janvier 2011

Tout vient pour ceux qui savent attendre : chez Ben Ali aussi. Des manifestations en Tunisie : “C’est la première fois qu’on voit ça” déclare Jamel Boilaadi, secrétaire général d’un syndicat de l’enseignement secondaire. La jeunesse est dans la rue, les chômeurs bien entendu mais les avocats aussi c’est inattendu. C’est vrai qu’on a jamais vu ça, là bas, du moins depuis bien longtemps. Un jeune s’immole et met le feu à la mèche qui enflamme la rue. A eux certainement un slogan qui nous est cher : Ben Ali t’es foutu, ta jeunesse est dans la rue ! Quand l’espoir se met en colère, la dictature compte les effectifs de ses armées, de ses policiers de ses matraques. Un jeune de 22 ans témoigne pour 20 minutes .fr et dit qu’à Tunis on a “un sentiment d’oppression”. On n’a aucun mal à imaginer les violences policières calfeutrées et tues par une presse bâillonnée. Depuis la fin de son protectorat français, cette perle de l’Afrique du Nord n’a connu que les vindictes de deux hommes forts, Bourguiba et Ben Ali. Souhaitons que ce feu soit assez dévorant pour consumer la poigne de fer de l’oppression. Mais toute dictature vend cher sa peau et en change si besoin…

Le Web sous surveillance

Vendredi 22 janvier 2010

hu-jiadessinL’égalité devant le Web n’est pas une réalité mondiale nous le savions mais Reporters Sans Frontière , RSF, tire la sonnette d’alarme. La censure d’Internet touche de plus en plus de pays, 37 il y a un an, cette année on en dénombre 60. Sur 151 simple citoyens interpellés en 2009, 108 internautes cyberdissidents restent encore emprisonnés, victimes de la censure et de la “criminalisation de l’expression libre” sur Internet. Les principaux gouvernements censeur sont d’abord la Chine, l’Iran, la Tunisie, la Thaïlande, l’Arabie saoudite, le Vietnam, l’Ouzbékistan et la Turquie qui a autorisé l’accès Internet seulement depuis 2008, mais sous contrôle de l’État. Depuis 2002, RSF a décidé de tenir le compte des blogueurs ,”cyberdissidents “, emprisonnés dans le monde. La liste est déjà longue, mais on peut citer quelques cas remarquables : Wu Yilong, emprisonné depuis le 19 juin 1999 en Chine, l’Egyption Kareem Amer, le Birman Zarganar en prison pour encore trente-quatre ans, les Chinois Hu Jia et Liu Xiaobo, le prix Sakarov. Omidreza Mirsayafi un blogueur Iranien est même mort dans une prison de Téhéran en mars. Il avait eu l’audace de publier deux ou trois articles satiriques. Le flicage rampant dans nombreux pays démocratiques n’est pas non plus à ignorer, la généralisation de cette tendance est même à redouter. Bien entendu tout cela sous couvert de “sécurité”.

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Mascarade de démocratie en Tunisie

Mercredi 28 octobre 2009

ben-aliOh la surprise ! Du jamais vu, Ben Ali est réélu avec 89 % des voix seulement. Il faut dire que le seul candidat à peu près crédible, Ahmed Brahim, a obtenu 1,57 % des suffrages exprimés. Qui  ose dire encore que la Tunisie est une dictature? Voici la preuve d’une réalité démocratique s’il en fallait encore une. Pour la première fois depuis l’indépendance en 1956, un candidat remporte les élections présidentielles avec moins de 90% des voix. A l’époque de Habib Bourguiba c’était autre chose, mais voilà que Zine el-Adibine Ben Ali, son unique successeur à ce jour est moins populaire.  En 1989 il obtenait tout de même 99,27 %, mais voilà, alors qu’en 1994 il totalisait 99,91 %, s’ensuit une dégringolade  vertigineuse : 99,44 % en 1999, 94,48 en 2004 et cette année un minable 89 %. Quel revers ! Pourtant, la presse tunisienne a fêté cette victoire : “…la Tunisie…montre au monde entier qu’elle est un État de droit.” écrit-on dans le Renouveau, organe du parti de Ben Ali. Mais qui a bien pu en douter ? Peut être Florence Beaugé, envoyée spéciale du Monde, heureusement elle a été refoulée à son arrivée à Tunis la semaine dernière. Souhaitons que le successeur de Ben Ali en … relèvera cet affront de tout un peuple fourbe qui s’égare.