A Juvisy aussi
Mercredi 2 avril 2014
La vague bleue a laissé sur la plage des mairies hexagonales des maires de tous poils et de tous genres, des jamais vus et Robin Reda est de ce là. Il peut prétendre au Guinness des records du haut de son mètre quatre-vingt-douze, ce jeune homme de 22 ans, toujours à sciences Po, vient de devenir Mr le Maire UMP de Juvisy-sur -Orge fief de gauche, dès le premier tour avec 52 % des voix. Ce jeune cadre de l’UMP met fin à quatre décennies de mandatures de gauche. Il faut dire que le jeune maire a de la suite dans les idées et dès l’âge de 16 ans avait placardé des posters de Jacques Chirac dans sa chambre à la place de ceux des Dalf punk, c’est tout dire.
Le jeune a reçu à l’occasion de son élection un coup de fil de Nicolas Sarkozy qui disait en substance : ” Vous avez fait mieux que moi, j’ai attendu 28 ans pour devenir maire de Neuilly, vous me donnez des complexes, Bravo” . On a du mal à croire au sérieux de l’affaire, il n’en reste pas moins que Neuilly contre Juvisy, il n’y a pas photo. Juvisy reste une ville problématique avec des cas sociaux au delà du réel, ce qui n’est pas franchement le cas de Neuilly.
Mais les ténors ne tarissent pas d’éloges, et NKM alors en pleine campagne prédit que ce jeune homme ira loin. A sa manière le retrouverons-nous un jour à la place de Valls à Matignon, qui sait, avec lui la valeur n’attend pas à priori les années.








Le ministre de la relance, patron en exercice du Conseil Général des Hauts de Seine, avait la ferme intention de briguer un second mandat. Devedjian le félon a osé protester quand il a su que le décret pour prolonger son mandat avait été signé par Matignon mais pas par l’Elysée. Le Président de la République le fustige dans une interview donnée au petit déjeuner le 27 octobre. La disgrâce est d’actualité, le couperet ne va pas tarder à tomber. Rien ne va plus, les jeux sont faits. “Ce qui sauvait Devedjian à mes yeux, a commencé le Président, c’était sa fidélité. Mais elle fait défaut aujourd’hui.” Que lui reproche-t-il? “C’est lui qui a sorti à la presse les informations sur le décret.” Le Ministre fait encore les frais de la stratégie élyséenne qui prévoit le poste de Devedjian pour le Prince Jean. Une manière comme une autre de redorer le blason terni dans l’affaire de la direction de l’EPAD. Il faut dire que Devedjian les cumule. Il avait promis dans les colonnes du monde: “de nettoyer les écuries d’Augias” et il a ajouté: “toutes les attaques dont je suis l’objet résulte de ma lutte contre la corruption.” Voilà une merveilleuse stratégie pour se saborder, la seule qu’il va certainement mener à terme.
L’académicien Maurice Druon est mort mardi, à presque 91 ans. Certains ont découvert l’auteur enfant, avec “Tistou les pouces verts” d’autres ado, avec “Les rois maudits”, adapté à la télévision, ce fut un immense succès. Gaulliste de cœur, il est auteur, avec son oncle, Joseph Kessel, des paroles du “Chant des partisans”, hymne des maquisards en lutte contre l’occupant allemand. Maurice Druon était grand’croix de la Légion d’Honneur. Membre du conseil du RPR (1979-1980) puis député de Paris (1978-1981), il est élu à l’Assemblée des communautés européennes en juin 1979 mais démissionne un an plus tard. Ancien ministre des Affaires culturelles de Georges Pompidou sérieusement décrié. Maurice Clavel l’avait assassiné en écrivant que “la présence de Druon rue de Valois devrait logiquement se prolonger par celle de Guy Lux à l’Elysée et de Léon Zitronne à Matignon”. Il fut à la fois de benjamin en 1966 et depuis 2007 le doyen des Immortels. Elu secrétaire perpétuel de l’Académie Française en novembre 1985, il démissionne de cette fonction en octobre 1999. Essayiste “La culture de l’Etat” 1985, “Ordonances pour un Etat malade” 2002 et “Le Franc-parler” 2003, dramaturge “La comtesse” 1961. Concluons avec le titre de Libération “Maurice Druon, vieux réac, jeune résistant”…comme quoi tout est possible, même des erreurs de vieillesse!