Archive pour la catégorie ‘art’

Sébastien Loeb, un règne sans partage

Mardi 27 octobre 2009

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Sur les routes galloises toujours boueuses, au terme du rallye de Grande-Bretagne, l’Alsacien enfile sa sixième couronne de champion du monde. Le Français coiffe le Finlandais Hirvonen au poteau. Le pilote  trahi par l’ouverture intempestive du capot de sa voiture est obligé de s’arrêter et perd alors plus d’une minute,  mais aussi ses derniers espoirs de renverser le roi Loeb. Encore une fois la voie royale est tracée, le français file vers sa 60e victoire en rallye voiture A, la 7e de la saison sur 7 courues. Mauvaise nouvelle pour la concurrence, notre champion du Monde ne pourra pas se lancer dans une seconde carrière  sur les circuits de formule 1. Aussi Daniel Elena se projette-t-il déjà en 2010 : “C’est génial de gagner six fois d’affilée, mais maintenant on va essayer d’aller gagner le septième” prévient le copilote. Sur RMC info, Sébastien Loeb reconnaît pourtant : “Hirvonen a été très fort cette saison. Il a encore progressé. Ce serait bien qu’il arrête d’évoluer sinon ça va devenir dur”. Certes, mais faut-il encore que le Finlandais, en plus d’un talent incontestable, ait un minimum de baraka !

Le sport tue, Frank Vandenbroucke avait 34 ans

Mardi 13 octobre 2009

frank-vandenbrouckeLa Belgique vient de perdre un des coureurs cyclistes les plus doués de sa génération, au palmarès impressionnant. Passé professionnel en 1993, il totalisait 54 victoires, notamment le Grand Prix Ouest-France en 1996, Paris-Nice en 1998, et surtout Liège-Bastogne-Liège en 1999. Alain Deloeuil, directeur sportif de l’équipe Cofidis a connu le coureur Belge Frank Vandenbroucke à son apogée entre 1999 et 2000, il déclare : “Frank a brûlé la vie par les deux bouts”…Après sa tentative de suicide (en 2007), il n’aurait pas fallu le lâcher”. Quand il évoque la disparition en 2004 de Marco Pantani il ajoute : “Même âge, même type de mort dans un hôtel, seul. Deux destins tragiques du cyclisme c’est certain. Mais il est trop tôt pour faire de tels parallèles”. Enfin il salue le coureur exceptionnel qu’il fut : “Il avait de la classe, de la prestance et une force irrésistible. Il était doué dans tous les compartiments”. C’est à croire que le sport de haut niveau et tout ce qu’il engendre tue à plus ou moins long terme. Ces affaires souvent liées au dopage montre oh combien l’aspect psychologique reste le talon d’Achille de ces super héros.

Serena Williams pas très sport

Mardi 13 octobre 2009

serena-williamsLa joueuse de tennis américaine Serena Williams, après son coup de sang à l’US Open, sera fixée sur son sort et saura avant la fin de l’année si elle est suspendue ou non pour l’Open d’Australie. La cadette des sœurs Williams aurait déclaré à la juge : ” Si je pouvais, je prendrais cette balle, je te l’enfoncerais dans la gorge et je te tuerais”. Suite à quoi, la joueuse a présenté ses excuses. Serena Williams a d’ores et déjà été condamnée à payer  une amende record de 10 000 dollars. Cet incident  a été qualifié de “majeur’” par la Fédération internationale de tennis. “On peut penser raisonnablement qu’une décision sera prise avant la fin de l’année. Serena a reconnu que l’incident était une erreur. Elle n’en est pas fière… L’enquête est en cours” a indiqué la présidente de la WTA, Stacey Allaster. “Je pense avoir compris la leçon, je ne recommencerai plus jamais”, a indiqué la joueuse qui risque une exclusion d’un ou de plusieurs tournois du Grand Chelem. Voilà certainement une manière plus efficace qu’une amende de lui permettre de reprendre son sang froid et d’être plus sport à l’avenir.

Mister Penn est mort

Vendredi 9 octobre 2009

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Pour les amoureux d’une photographie en studio, noble et raffinée, il était parmi les plus grands. Le photographe américain Irving Penn est mort, mercredi 7 octobre dans sa ville de New York, il avait 92 ans. Frère du cinéaste Arthur Penn, il est très vite attiré par l’art. Il peint, dessine des tigres au zoo, apprend l’aquarelle et l’huile. Perfectionniste à faire peur, ses tirages étaient éblouissants tout comme sa carrière. En 1943, il rencontre Alexander Liberman, le directeur artistique de Vogue et devient son assistant. Il a travaillé pendant plus de cinquante ans pour ce magazine pour qui il a concocté pas moins de 160 couvertures. En 1974 il publie “Workds in a Small Room”. Dix ans plus tard, le Musée d’art moderne de New york lui consacre une grande rétrospective. Irving Penn ne parlait plus depuis des années, mais il a produit des images jusqu’à son dernier souffle dans son studio de la Ve Avenue, à New York. Il s’était entouré de six assistants  qui l’appelaient “Mister Penn”. “J’ai l’habitude de ne pas vouloir m’exprimer à propos de mes idées et de mes vues personnelles. Mon travail, c’est moi, pour le meilleur et pour le pire”. “Mister Penn”, nous aimions aussi le pire !

“Les canailles” se rebiffent

Lundi 5 octobre 2009

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Fulvio Fammoni, le dirigeant de la fédération de la presse du syndicat CGIL, le plus important en Italie, a déclaré devant une foule compacte massée Piazza del Popolo à Rome : “C’est la plus grande manifestation jamais organisée pour la liberté d’informer” en Italie. Voici quelques slogans brandis sur les pancartes des manifestants : “Berlusconi nuit à la santé” ou encore, “Nous sommes tous des canailles”, terme par lequel Il Cavalieri fustige certains journalistes. Standing ovation pour Ezio Mauro, directeur de la Republica, assigné par le chef du gouvernement pour avoir publier depuis des mois les mêmes questions sur une relation présumée de Mr Berlusconi avec une mineure. “Ce qui arrive démontre que la vérité et le pouvoir ne coïncide jamais” a dit l’écrivain Roberto Saviano, auteur de “Gomorra” qui désirait être physique présent au péril de sa vie. Silvio Berlusconi, avec son aplomb habituel et ses formules à l’emporte-pièce, a qualifié cette manifestation de “farce absolue”, estimant que “la liberté est beaucoup plus grande en Italie que dans n’importe quel autre pays occidental”. Il fallait oser, il l’a fait! En attendant un débat plus large sur le thème de la liberté de la Presse en Occident, saluons le courage de ce sursaut démocratique de la presse Italienne.

Annie Leibovitz les cumule

Lundi 21 septembre 2009

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Annie Leibovitz vient de trouver un accord, avec ses créanciers, grâce auquel elle a enfin un répit. Criblée de dettes la photographe américaine a récupéré la propriété intellectuelle sur ses œuvres. En 2008, Annie Leibovitz avait emprunté 24 millions de dollars auprès d’Art Capital Group, une société spécialisée dans les hypothèques  d’œuvres d’art, une mauvaise idée quand on est mauvais payeur. “Je suis reconnaissante à Art Capital Group  pour tout ce qu’ils ont fait ainsi que pour leur coopération”, a-t-elle déclaré. Les ennuis financiers d’Annie Leibovitz proviennent en grande partie de ses goûts dispendieux. Entre 1999 et 2008, la photographe a contracté plus d’une douzaine de prêts pour des maisons et des travaux de rénovation. D’autre part, en 2007 et en 2008  elle n’a pas réglé à temps ses impôts qui se montaient à 1,8 million de dollars… Erreur fatale ! Mais comme un malheur n’arrive rarement seul, la photographe  doit faire face à de nombreux procès. Dernier en date, le photographe italien Paolo Pizzetti l’a poursuivie en justice devant la Cour fédérale de New York, l’accusant d’avoir détourné ses photos pour les besoins d’une campagne publicitaire de Lavazza, la société de café italienne. Un répit donc, mais certainement de courte durée.

Terry la lose

Mardi 15 septembre 2009

terry-gilliamIl y a quelques fois des projets maudits. Le futur ou le probable Don Quichotte de Terry Gilliam en est l’illustration type. Le sort s’acharne sur “The Man Who killed Don Quichotte” ou “L’homme qui tua Don Quichotte”, dans la langue de Molière. Le casting à l’origine de rêve tourne au cauchemar ! Après les pilotes de l’armée de l’air espagnol qui survolent le plateau, les orages voilà le désespoir. Jean Rochefort, qui avait pris des cours d’anglais pour l’occasion, est rapatrié d’urgence en France à cause d’une double hernie discale, l’empêchant de monter à cheval. Fâcheux, quand on doit jouer Don Quichotte. Son absence s’éternisant, le tournage est arrêté. S’en suit une bataille juridique entre investisseurs et assureurs qui durera six ans. Dernier coup du sort, voilà que Johnny Deep, qui devait tenir le rôle principal, vient de se retirer de la distribution, problème de surbooking. “Je veux tourner Don Quichotte l’an prochain. Vu qu’il n’est pas disponible et que nous sommes tous les deux d’accord sur le fait que je vais bientôt mourir, je pense qu’il ne faut pas attendre”, a expliqué Terry Gilliam avec un flegme so british. Cela mettra-t-il une estocade finale au funeste projet de Terry Gilliam ? A priori il en faut encore plus  pour décourager cet ex- Monty Python, qui depuis des années se bat contre des moulins à vent pour que son projet chimérique naisse. Rappelons tout de même que sur son dernier film “The imaginarium of DrParnassus”, l’acteur principal Head Ledger est mort avant que celui ci soit fini. Alors après  ça, que peut- il  faire si ce n’est  appel à candidatures. Il recherche en fait peu de choses, les acteurs et surtout le financement…Good luck Mr Gilliam !

La photographie porte du crêpe noir autour de ses objectifs

Lundi 14 septembre 2009

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Le doyen des photographes français, Willy Ronis, s’est éteint samedi à l’âge de 99 ans. Le photographe affaibli par son grand âge et les dialyses “qu’il subissait” régulièrement”, ne se déplaçait plus qu’en fauteuil roulant, a précisé Stéphane Ledoux, patron d’Eyedea (Gamme, Rapho, …) où il travaillait encore, l’esprit “pétillant jusqu’au bout”. Né en 1910 à Paris, l’auteur des “Amoureux de la Bastille”, a réalisé son premier cliché à l’âge de 16 ans. Son père, un Ukrainien, était photographe de quartier. Ce contemporain de Doisneau et Cartier-Bresson se passionne pour la musique et le dessin. En 1936, Ronis laisse le magasin pour la presse, l’industrie, la mode et la publicité. 1936, c’est aussi le Front Populaire. Ronis publie dans la revue Regards ses premiers reportages sur les mouvements sociaux, notamment les grèves chez Citroën. En 1946, il fait partie de la première équipe de l’agence Rapho avec Robert Doisneau et Brassaï. A partir de 1947, Ronis se consacre principalement aux quartiers de Belleville et de Ménilmontant. Sa photo devient alors une iconographie ethnologique et sociologique du Paris populaire, sans monument. En 1955, il s’oriente vers la mode et la publicité. Enseignant la photo, il se retire une dizaine d’années à Gordes (Vaucluse). Son come back a lieu en 1983, année où il fait don de ses archives à l’Etat, tout en en restant le dépositaire de son vivant. Il connaîtra alors une consécration officielle tardive. Fin 2008, il publie Nues, retraçant 56 ans de travaux. Il a alors 98 ans.

Pixar atteint des sommets

Mercredi 26 août 2009

charles-aznavourPixar s’affirme comme l’écurie reine incontestée de l’animation mondiale. Dans “Là-Haut”, film de Pete Docter, qui a réalisé entre autre Monstres et Cie, Carl Fredricksen, 78 ans, fait figure de gamin face à Charles Aznavour, 85 ans, sa voix française. En quelques minutes, Pixar synthétise : joies, peines, espérances et regrets d’une vie ordinaire, place ensuite à l’aventure à la Jules Vernes ou à la Conan Doyle. Certes Pixar revendique son héritage animalier de Disney des débuts mais il a l’art de s’affranchir des contes de fées conservateurs pour produire ses légendes contemporaines et moralistes. Il semble que Pixar repose sur une formule aussi simple qu’efficace : “l’art et la manière” ! Pour le même prix, dans la version française, il nous offre une autre façon d’écouter, la voix de ce maître, notre indétrônable crooner arménien. Charles Aznavour prouve, une fois de plus, qu’il n’a pas encore dit son dernier mot et défraye une nouvelle fois l’actualité qui le voyait déjà à la retraite, un style  on ne peut plus original de changer d’air.

Hugo Pratt un vénitien digne de Marco Polo

Jeudi 20 août 2009

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Qui se souvient du film dramatique français de Didier le Pêcheur sorti en 1998 : “Je n’aimerais pas  crever un dimanche“.  Malade depuis de longs mois, Hugo Pratt poussait son ultime soupir à Pully (près de Lausanne en Suisse). Un cancer aura raison de lui le 20 août 1995, un dimanche après-midi, c’est la faute à pas de chance. De l’oeuvre on peut retenir quelques mots-clé, indissociables de sa vie d’aventures : voyages, aventures, femmes, érudition, ésotérisme, mystère, poésie, mélancolie. Son personne Corto (le pique-pocket)  Maltesse (maltais) est bien plus connu que lui mais c’est  lui le vrai aventurier. Que c’est triste Venise avec et surtout sans Hugo. Quand il relate les derniers instants de Saint-Exupéry : Le dernier vol ,c’est en fait une prémonition, le sien est en cours. Il met une dernière main à Morgan qui sera sa toute dernière oeuvre. “Si je devais définir mon activité, je dirais que je suis un écrivain qui dessine et un dessinateur qui écrit”. Il fut l’un des grands maîtres de cet art nouveau qu’est la BD. Il n’a pas croulé sous les prix mais a eu tout de même deux distinctions à  et le Grand prix national des Arts Graphiques remis par Jack Lang en 1988. Ce dernier fit au moins quelque chose d’utile en ouvrant les portes du Grand Palais à Pratt. Du reste il en parle et dit ” Ce fut effectivement très important pour ma carrière, car le fait d’avoir été admis dans cet endroit m’a ouvert les portes de tous les musée du monde”. Justement en parlant de ça, la ville de Cherbourg le fête actuellementen proposant une très belle exposition qui provient du musée de Sienne. Concluons en laissant la parole à Dominique Petifaux l’un de ses biographes qui termine son livre “le désir d’être inutile” par ces vers du poète grec Pintare  “Ô mon âme, n’aspire pas à la vie immotelle, mais épuise le champ du possible”. c’est bien ainsi que vécut Hugo Pratt.