Pasqua et ses casseroles
Jeudi 29 octobre 2009
Curieusement dit-il “les affaires m’ont poursuivi quand en 1990 je me suis porté candidat à la présidentielle”. Il ne croit guère au hasard. L’ancien ministre a été mis en cause dans de nombreuses affaires comme celle de Gec-Alstom, de la Sofremi, de la fondation Hamon, du casino d”Annemasse, de Iskandar Safa, du pétrole contre nourriture et du financement de la campagne européenne en1999 pour lequel il a été condamné en 2008 à 18 mois d’emprisonnement avec sursis, peine confirmée en 2009. En ce qui concerne l’Angolagate, trafic d’armes vers l’Angola, pots de vin et commissions occultes ont été versées à des intermédiaires comme Pierre Falconne ou Etienne Léandri. Rappelons que le fils Pasqua, Pierre-Philippe, a été condamné à un an de prison ferme pour cette même affaire. Charles Pasqua, qui ne veut pas payer la facture seul, affirme que le président Jacques Chirac était au courant et a demandé la levée du secret défense sur cette affaire. L’homme qui dit ne pas avoir peur va vendre chère sa peau. Tout cela promet encore une fois de belles embrouilles politico-judiciaires, à l’instar de ce que nous venons de vivre dans l’affaire Cleanstream. Décidément la majorité actuelle ne cesse de se tirer des balles dans le pied.





En fait toutes ces dernières années nous avions élus des politiques estampillés PS qui ont usé du pouvoir jusqu’à en devenir accros. Après quelques années, nous nous rendons compte que ce n’était que des politiques proches de l’UMP qui s’étaient encartés au PS, histoire de donner le change. C’est quelque peu confondant, mais force est de le constater. Pas des moindres du reste, les plus ambitieux ont sauté à pieds joints dans le train sarkoziste en partance. Strauss-Kann, Kouchner, Besson, Lang, des intellectuels, des artistes, des sportifs et maintenant Rocard. Nicolas Sarkozy nous prouve, s’il était encore utile de le faire, que la démocratie est une farce, et nous en sommes les dindons. Quel est celui qui ne s’est pas réveillé avec la gueule de bois après les années Mitterand ? Tonton nous avait trahi, certes, Jospin en avait remis une couche en étant plus chiraquien que Chirac lui-même ! Mais voilà, maintenant une farandole d’ex éléphants du PS est organisé au bal de sa majesté élyséenne. Il est vrai que la nomination de Michel Rocard a quelque chose de rafraîchissant. L’ancien premier ministre s’ennuyait ferme, son rôle d’ambassadeur chez les ours polaires va le distraire un peu. Un politique, c’est un peu comme un artiste, il n’y a pas d’âge pour finir d’être ambitieux. Et ce n’est pas à 78 ans, après s’être retiré de ses mandats européens, qu’il va songer à la retraite. La seule retraite qu’il prendra ne sera pas celle de Russie, réservé à l’actuel PS, mais celle des pôles Nord et Sud confondus eux aussi de le voir débarquer sur la banquise.