Rachida Dati en disgrâce
Vendredi 9 avril 2010
Celle qui, tout sourire, gravissait en Chanel ou Dior quatre à quatre les marches de la célébrité politique, au grand dam de beaucoup, dégringole dans le hit parade des favoris. Voilà que le temps passe et son heure avec. Cette nouvelle venue avait pourtant les dents longues et les faveurs de l’Élysée, rien ne semblait pouvoir lui résister. Elle a même fait partie un temps du G7, sorte de garde rapprochée politique du président de la République. Après un vent de réformes, une fronde de magistrats, s’ensuit la perte de son poste de ministre et son exil à Strasbourg. Rien ne va plus pour notre Rachida bling bling qui dégringole de son piédestal à la vitesse grand V. La voilà à terre qui crie à la calomnie quand on lui prête la maternité de quelques ragots sur le couple présidentiel. L’heure est à la lapidation en règle orchestrée sournoisement par médias interposés. A la cour de Nicolas Sarkozy le ridicule ne tue pas encore mais amoche pas mal, Rachida pourra certainement en parler, mieux que personne. A l’heure de la parité et de l’ouverture sarkozienne, être une femme souriante issue de l’immigration était un gage de réussite, mais avec le temps va tout s’en va, y compris Rachida. A quand le tour de Fadela ?

Quand on a 20 ans, que l’on est top model adulée avec déjà une magnifique carrière internationale, comment imaginer le pire ? Daul Kim avait débuté en 2006 en Corée du Sud en posant pour Vogue. Elle venait de défiler pour Chanel, Dries Van Notenou, Alexander Mc Queen, en apparence, tout semblait lui réussir. Pourtant la jeune coréenne a été retrouvée pendue dans son appartement parisien du Xe arrondissement. Elle aurait laissé une lettre expliquant son geste désespéré. Sur son blog elle avait posté la veille de son acte un morceau de Jim Riders avec la mention “dis bonjour à l’éternité”. Dans le milieu de la mode c’est la consternation. En apparence elle avait tout ce dont on peut rêver ; la beauté, la jeunesse, l’argent, le succès, mais voilà ce qu’elle voulait c’est un passeport pour l’éternité.
Voilà que la régie publicitaire de la RATP, Métrobus fait du zèle ! La censure s’en est pris à la pipe de Tati et celle de Tautou. Après avoir dénaturé “Mon Oncle” qui maintenant à quelque chose de ma tante, voilà qu’ils s’en prennent à mon “Coco” trouvant qu’il avait quelque chose de mon oncle. Rêve, cauchemar…non, c’est une réalité frileuse estampillée 2009. Cela devient de plus en plus navrant que sous couvert de la loi Evin du 10 janvier 1991, on pollue des affiches, par ailleurs distribuées, ce qui est un comble. L’image de “Mon oncle” avec une éolienne portative au bec, c’est assez décalé, pour faire gondoler Tati de manière posthume. Quant à “Coco”, la Chanel, avec son légendaire caractère de chien, j’imagine qu’elle se tourne et se retourne dans sa tombe, en fumant de rage. Dommage que Maurice Clavel ne soit plus ce monde, pour lancer un tonitruant : “Messieurs les censeurs, bonsoir!”
Une critique mi-figue mi-raisin accueille le film d’Anne Fontaine “Coco avant Chanel”. Pour certains, le film rate sa cible, l’aspect révolutionnaire du caractère de Melle Chanel, pour d’autres il est “captivant”. C’est avant tout un film d’acteurs, ou le tandem Tautou Poelewoorde tire avec brio son épingle du jeu. On oserait même dire, que ce film est fait sur mesure , pour le grand talent d’Audrey Tautou, dont la prestation est comparée à celle de Marion Cotillard, dans “La Môme” sic. Le clivage est net. Une partie de la critique comme le “Nouvel Observateur” rechigne sur ce film qu’il trouve cousu de fil blanc. Quant au “Figaro” il est emballé et ne tarie pas d’éloges, curieux non ? “Exangue et laborieux” ou “captivant” ce sera à vous de choisir. Lire les critiques certes, mais après, parce que rien n’est pire que les idées prêtes à porter !