Archive pour octobre 2011

Après la Libye la Syrie ?

Lundi 31 octobre 2011

Alors que la situation en Syrie est plus que jamais au bord de la rupture et risque de tourner en une véritable guerre civile particulièrement meurtrière, Damas campe sur ses positions.  Alors que la mort de Kadhafi a certainement donné un nouvel élan à l’opposition syrienne, le régime durcit les répressions, les arrestations et bloque les activités en ligne des opposants. Vendredi la Syrie a connu de nouveau une journée particulièrement violente. La Ligue arabe menace Bachar al Assad, d’une intervention internationale si son régime ne s’engage pas sur un calendrier de réformes et n’entame pas sérieusement un dialogue avec l’opposition actuellement en exil. Ban Ki-moon demande de son côté ” La fin immédiate des opérations militaires contre les civils”. Il reste que les blocages russes et chinois au conseil de sécurité de l’ONU, rendent, dans l’immédiat, toute intervention peu probable.  Bien entendu, Assad est conscient du fait que les occidentaux vont mettre la pression, aussi hausse-t-il le ton. A l’instar de Kadhafi, Assad défi les occidentaux et menace d’embraser la région. Pour bien préciser les choses il leur pose cette question :” voulez-vous voir un nouvel Afghanistan, ou des dizaines d’Afghanistan ?” Suite aux intimidations et aux méfiances de part et d’autres, verrons-nous à terme,  la Syrie finir comme la Libye ?

Remember

Dimanche 30 octobre 2011

Nouveau sursis pour la Grèce et l’Euro

Samedi 29 octobre 2011

Ce nouveau plan sur la dette, dans le cadre du sauvetage de l’Euro obtenu aux forceps durant la nuit du mercredi 26 ou jeudi 27 octobre, semble avoir été salué favorablement par les milieux financiers, mais jusqu’à quand ?  Comme toujours les effets de manche et les petites phrases qui se veulent rassurantes suivent ces  marathons financiers, à l’instar d’Angela Merckel qui déclare  que la zone euro a été “à la hauteur des attentes”, ce qui en soit ne veut pas dire grand chose. Il est certain qu’il y a à peine quelques jours, rien n’allait plus et le moteur franco-allemand avait des ratés plutôt inquiétantes. Tout le monde parle d’accord salvateur, très important, mais que tout reste à faire ou presque, ce qui en soit n’est pas franchement rassurant. Mais il fallait avant tout décider comment les 17 membres allaient régler le problème grec,talon d’Achille de la zone euro. Comme à l’accoutumé, un nouvel arsenal financier a été mis en place pour sauver la Grèce de la faillite annoncée, que l’on nomme pudiquement défaut de paiement. Pour Papandreou, le premier ministre grec, une “nouvelle ère” s’est ouverte pour la Grèce, qui révèle “Nous avions à négocier une question de survie” pour le pays. Cette nouvelle perfusion ne sera pas sans une étroite surveillance de la mise en oeuvre des réformes réclamées au pays déjà depuis deux ans. Ces menaces, déjà perçues par la rue, finiront-elles par l’embraser définitivement?

Rachid Ghannouchi candidat à rien ?

Vendredi 28 octobre 2011

Les Islamistes du parti Ennalhda sont arrivés en tête du premier scrutin démocratique de l’après printemps arabe, qui a eu lieu dimanche  en Tunisie.  Ils n’ont pas attendu les résultats définitifs, que l’Instance supérieure indépendante pour les élections, le ISIE, s’emploie toujours à comptabiliser, pour annoncer leur victoire et estimer naturel de former un nouveau gouvernement très rapidement. Auréolé de son passé d’opposant numéro 1, ce parti a en quelque sorte pris le pouvoir, du moins l’initiative, et vient de proposer un premier ministre en la personne  de leur secrétaire générale  Hamadi Jebali. Chose étonnante, le véritable vainqueur, le charismatique Rachid Ghannouch,i co-fondateur et président du parti islamique Ennahda, n’est officiellement candidat à rien. Personne n’ignore que Ghannouchi fut un Islamiste radical dont Habib Bourguiba, qui voulait faire de la Tunisie un Etat laïc, se méfiait terriblement et l’avait combattu énergiquement. De même Ben Ali avait  à son tour senti le danger du personnage et repris la répression contre ses militants et Rachid Ghannouchi n’eut d’autre choix que l’ exil à Londres. Même s’il a raté la révolution de Jasmin, il fut accueilli comme une rockstar à son retour, devenant l’homme fort et l’image médiatique du parti Islamique Ennahda. Son discours semble aujourd’hui  plus modéré,  même s’ il vient de déclarer qu’en Tunisie  le français “pollue ” la langue arabe, et préconise désormais un modèle islamique comme en Turquie. Doit-on voir dans son effacement du jour le signe d’une ambition plus importante après 2013, ou simplement la préférence d’être la pensée de l’ombre, afin de ne pas inquiéter l’Occident et les investisseurs ?

Libye libérée mais pour qui ?

Jeudi 27 octobre 2011

Lors de la cérémonie de proclamation de la “libération” de la Libye  le président du CNT, Moustapha Abdeljalil, annonce le rétablissement de la charia comme base de la Constitution et du droit. Il n’avait du reste pas caché son projet dès la mi-septembre. Bien entendu toute loi qui va à l’encontre de la charia “sera légalement nulle et non avenue”. Dans ce nouveau contexte la loi sur le mariage serait modifiée, le divorce interdit et la polygamie rétablie. Face à ce discours, la France et l’union européenne déclarent qu’elles resteront vigilants quant aux valeurs des droits de l’homme. De nombreux observateurs et commentateurs progressistes s’inquiètent de ce retour 42 ans en arrière et de ses incidences sur le droit des femmes Libyennes. Rim, qui préfère taire son nom, déclare :” Nous n’avons pas vaincu Goliath pour vivre maintenant sous l’Inquisition”.  Quant à Azza Meghour avocate militante aux droits de l’homme, Mr Abdeljalil “a exprimé son point de vue qui engage sa personne et non l’Etat et il n’a pas le pouvoir d’annuler les lois”. Certes, mais implicitement la communauté internationale  a fait du président du CNT le nouvel homme fort de la Libye. Bien que Moustapha  Abdeljalil se déclare et passe pour un islamiste modéré,  tout reste maintenant de l’ordre du possible. Alain Juppé a concédé que : “C’est un problème pour nous, notamment en ce qui concerne le respect de la dignité de la femme”. Il semble que l’espoir porté par le printemps arabe ait pris un sacré coup de froid.

Tintin au pays des capteurs

Mercredi 26 octobre 2011

Quand Stephan Spielberg et la machine cinématographique américaine  rencontre le succès de la Bd belge et l’oeuvre d’Hergé,  cela ne peut donner qu’un film aux retombées planétaires. Avec ce nouveau film , ça ne rigole pas, on joue dans la cour des grands. Du reste on annonce tout de suite la couleur, quand on sait que Spielberg a tourné ce premier épisode de l’album éponyme d’Hergé, Les aventures de Tintin : Le secret de la Licorne , en “Performance Capture”, une méthode révolutionnaire en matière d’animation. Plus besoin de décors extérieurs tout est réalisé en studio avec des acteurs recouverts de capteurs. Nous glissons probablement petit à petit vers une nouvelle transition comme on a pu la connaître entre le muet et le parlant. Jamie Bell, connu pour sa prestation remarquable dans Billy Elliot , incarne ce nouveau Tintin de l’ère numérique, certainement à des années lumières de Jean-Pierre Talbot qui porta pour la première fois le célèbre reporter sur grand écran. En ce qui concerne les effets spéciaux, ils ont été réalisés par la Weta, la compagnie de Peter Jackson, à qui nous devons entre autres Avatar. Ce film combine en fait des éléments de trois albums : le Crabe aux pinces d’Or, le Secret de la Licorne et Le Trésor de Rackam le Rouge. Originalité, la machine de guerre est lancée en Europe deux mois avant la sortie officielle aux Etats-Unis ou Tintin n’est pas très connu. SI vous ne voyez pas de professeur Tournesol à l’horizon c’est un choix délibéré de Spielberg. Par contre il y a un Français au générique en la personne de Gad Elmaleh qui fait une apparition dans le rôle d’Omar Ben Salaad, un riche marchand arabe. Inutile de conseiller ce film aux inconditionnels de Tintin, ils iront. Quant aux autres, il n’est pas inintéressant de le découvrir pour l’association Spielberg  Jackson, du lourd.

Une grosse tête disparait

Mardi 25 octobre 2011

Jean Amadou, un des sociétaires de l’académie des “Grosses Têtes”, l’émission de Philippe Bouvard sur RTL, vient de mourir à l’âge de 82 ans. Ce chroniqueur cher aux Français fut célèbre pour sa collaboration au “Bébête Show” sur TF1 dans les années 80. Il devient chansonnier en 1958 au Théâtre de DIx-Heures puis au Don Camillo. C’est une nouvelle voix célèbre de la radio qui vient de se taire. Beaucoup salue en lui, l’homme qui a su apporter une vraie modernité à la radio mais aussi à la télévision, avec entre autre son émission” Sérieux s’abstenir”.Philippe Bouvard rend hommage à son ami qu’il savait très malade depuis des mois et déclare “C’était quelqu’un de discret, courtois, qui appartenait à la la race des amuseurs rares”. Son ami Jacques Maihlot directeur du théâtre des Deux ânes à Paris où Jean Amadou a joué jusqu’en février 2010 dit de lui :” Jean Amadou était extrêmement cultivé…Rien ne lui échappait sur l’actualité. Il aimait les citations et avait une très jolie plume.” Le voilà maintenant admis au panthéon des humoristes regrettés.

Une coupe qui nous glisse des doigts une nouvelle fois face aux Blacks

Lundi 24 octobre 2011

Les Blacks emporte cette coupe du monde bien méritée chez eux  8 à 7 face au XV français qui mérite le respect.  Voilà un deuxième trophée pour les Blacks, après celui de 1987, chaque fois devant son public et une nouvelle fois face à la France qui échoue pour la troisième fois en finale. Pourtant les tricolores malgré une grosse pression, ont montré qu’ils savaient jouer au rugby Ils ont non seulement maîtrisé et même inquiété la furie Néo Zélandaise.

Les Français ont tenu la dragée haute à ces Blacks, ce qui en soit est déjà une véritable performance contre la meilleure équipe du monde. Pourtant les All-Blacks n’étaient pas aussi sereins que cela, à l’image de Piri Weepu , véritable âme des Blacks, qui rate tous ses coups de pieds et sort en début de seconde mi-temps. Para séché ne jouera que les 10 premières minutes remplacé par Trinh-Duc qui fait une partie exceptionnelle même s’il a raté un drop où la transformation qui aurait pu donner la victoire.

Si tous les joueurs Français ont bien tenu leur place dans cette partie, on peut souligner la remarquable prestation de Imanol Harinordoquy impérial dans les airs. Cruelle défaite, mais pas plus que celle qu’a connu les Gallois face à nous en demi-finale.

Remember

Dimanche 23 octobre 2011

La guerre des chiffres est déclarée

Samedi 22 octobre 2011

La campagne présidentielle 2012 va-t-elle dépendre des agences de notation financière ? Au lendemain des primaires, la droite agite le spectre de la perte de notre triple A si la gauche passait, alors même que cette note peut être perdue dès à présent. Nous voilà donc tributaires du monde de la finance et de ses agences de notation, mais cela n’est pas une vraie surprise. Après les Etats-Unis, voici que l’Europe est en tête de gondole à propos de la crise de la dette. Alors qu’il y a peu encore les agences de notation assuraient qu’elles ne toucheraient pas à la note française, voilà un brusque revirement de situation. L’annonce de Moody’s d’une réévaluation à la baisse avec possibilité d’une perte du triple A français, fait l’effet d’un pavé dans la mare. Cette alternative pourrait mettre à mal tout le dispositif européen pour endiguer la dette. Dans la foulée la même agence vient de porter un coup dur à l’Espagne en abaissant sa note de deux points.

Voilà maintenant une excellente raison pour justifier une politique de rigueur et le gouvernement annonce un nouveau tour de vis en pleine année électorale. Valérie Pécresse vante son budget  ”sous le signe des réformes et des économies”, notamment une baisse des dépenses de l’Etat pour la première fois depuis 1945. Elle ajoute “Grâce à cette action, la France reste crédible et notre notation est préservée”.  Mais peut-on encore faire croire que l’on maîtrise les choses, alors que nous dépendons du bon vouloir des agences de notation? Les annonces se multiplient et dénotent une grande fébrilité du gouvernement, qu’elle soit feinte ou non. Une chose est certaine, cette insécurité nouvelle sera sans nul doute exploitée dans le cadre de la campagne présidentielle 2012. Le compteur de la derrière convention de l’UMP sur le projet du PS montre bien que la guerre des chiffres est déclarée, avec son règne des contre-vérités.  Que nous reste-t-il si ce n’est nous indigner ? Certainement ne pas oublier d’aller voter !