Archive pour avril 2014

La barbarie en 24 jours

Mercredi 30 avril 2014

Le mercredi même où sort le très attendu Spider man, qui sera certainement un des films chouchou de notre jeunesse, sortir un film qui rappelle  l’affaire Halimi est un vrai challenge pour ne pas dire un suicide. Alexandre Arcady, certainement conscient du problème, et toute son équipe n’ont eu de cesse que de faire une promotion tambour battant à propos de son dernier film,24 jours,  qui raconte d’après l’adaptation du livre de la mère de Iam Halimi, la barbarie dont fut victime un jeune juif  par le gang des barbares. Pas un plateau TV, pas un journal n’a échappé à l’explication en long en large et travers de l’importance pédagogique d’aller voir un tel film. Arcady, avec l’aide de ses réseaux,  a tellement bien ficelé l’affaire,  qu’il a été autorisé à tourner une partie de ce film au sein même du fameux 36 quai des orfèvres, ce qui est une première.  Mais ce n’est pas tout, il a pu aussi organiser une projection privée à l’Elysée  en la présence du président de la République en personne. La presse est dithyrambique, tout le monde est conscient de l’importance du message que véhicule ce long métrage . A priori tout semble fait pour que 24 jours connaisse un beau succès et pourtant ?  Alexandre Arcady raconte que déjà pour produire 24 jours, ce ne fut pas rose du tout.   Il n’arrivait pas à le financer, parce que tout simplement, ça n’intéressait pas.

Il est certain que face à Barbecue, la dernière ineptie de comédie à la française où s’est commis Lambert Wilson, qui doit avoir besoin d’argent, le choix risque d’être vite fait. Les hasards d’une programmation peuvent nuire gravement au succès d’un film, tout le monde le sait. Aussi faut-il quelques foi, faire un effort,  oser ce qui n’est pas prédigéré, ni édulcoré, ce qui peut vous mettre mal à l’aise, tout simplement  pour défendre ce qui fait encore notre diversité cinématographique,  cette fameuse exception française, pour qu’elle subsiste.

Le PSG manquerait-il de fair-play?

Mardi 29 avril 2014

Jean-Claude Blanc et Nasser Al-Khelaïfi les dirigeants du PSG

Que se passe-t-il au PSG ces temps ci ? La saison 2014 n’a pas apporté suffisamment  au regard de tous les espoirs et de l’argent que le Qatar y a investi semble-t-il ? Pourtant ce club est plutôt bon élève quand à son équilibre financier, mais voilà que l’UEFA temporise ce qualificatif et déplore même un manque de fair-play financier pour arriver à ce résultat. Ce qui chagrine la commission liée  aux contrôles des financements, c’est que le PSG aurait pipé les dés. Où le bât blesse, c’est quand on regarde de près le contrat passé pour les droits à l’image avec l’office du tourisme Qatari (QTA) et le PSG. Il s’avère que le bailleur devienne par un jeu de passe-passe receveur, puisque c’est le Qatar dans les deux cas. Maintenant le fruit des sanctions reste tributaire de négociations, c’est peu dire. Dans le meilleur des cas le PSG serait amené à débourser plusieurs millions d’euros dans le cadre de ce différent.

Michel Platini qui doutait, il y a peu, du Fair-Play financier du PSG, a bien temporisé  à propos de la possible sanction,  en déclarant : “«Si vous attendez du sang et des larmes, vous serez déçus. Il y aura des choses dures mais pas d’exclusions des compétitions européennes.» A priori si l’on en croit l’évolution du PSG ces deux dernières années, ce n’est pas une affaire d’argent qui chagrine les dirigeants mais plutôt un manque de résultats.

Cette affaire sera vite réglée, par contre la désillusion du club battu face à Chelsea et sa difficulté à arracher son deuxième titre de champion de France, qui ne peut pourtant pas lui échapper, reste préoccupant. Rendez-vous le 7 mai au Parc des Princes face à Rennes pour mettre fin à cette fin de saison sans panache. L’ascension fut tout de même fulgurante et le PSG manque de Fair-play ou pas reste maintenant un des rares clubs français qui est une  audience européenne. Inutile de faire la fine bouche tout le monde sait très bien qu’actuellement le foot c’est le fric.

Le RCT assure sa place en finale

Lundi 28 avril 2014

Dès la 5e minute Wikilson débloque le score, mais cet avantage n’est que déjeuner de soleil puisque son homologue irlandais égalise 3 minutes après.Pour l’instant c’est un duel de buteur puisqu’à la 18 e minute le buteur toulonnais redonne l’avantage à son équipe. Les irlandais sont beaucoup pénalisés, Wilkilson cependant rate la 3e pénalité à la 24e min mais passe la suivante à la 26e. qui rerègle la mire. Mais le chassez croiser continue et le irlandais revienne rapidement à  9 à 6. Wilkinson avec une grande classe passe un drop et les toulonnais conservent leur avantage de 6 points, juste avant la mi=temps. C’était sans compter sans l’ouvreur irlandais qui réduit à nouveau le score, 12 à 9. Les sanctions se suivent et voilà déjà la 7e pénalité que Wilkinson passe comme à la parade. Juste avant la mi-temps les irlandais écopent d’une nouvelle pénalité que Wilkinson confie à Delon Armitage qui la transforme.

Mannix entraineur des avants du Munster et futur manager palois la saison prochaine a déclaré : ”En finale, je mets mon chapeau français”

Wilkinson fut encore une fois la cheville ouvrière de cette victoire avec 21 points sur 24

Le Munster avait éliminé Toulouse en quart de finale et il s’agissait d’avoir une ligne de défense béton, la moindre erreur et c’était perdre l’avantage qui fut tout une partie de la seconde mi-temps ténu puisque seulement de 2 petits points. Du reste le seul essai fut Irlandais, et cette équipe du Munster s’est battu et a mis la pression en permanence et jusqu’à la dernière pénalité encore une fois réussie pas l’inoxydable Jonny qui fut le boss de cette équipe du RCT. Pour leur 3e participation à la H cup se retrouver deux fois en finale et tenant du titre, c’est une véritable prouesse.

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C’est la joie dans le camp du RCT qui n’a jamais cessé d’y croire, on voit ici Habana congratuler son ami Bastareaud qui comme à l’accoutumée fit une partie exceptionnelle. Cette année encore le finale de la H Cup, qui aura lieu le samedi 24 mai au Millennium Stadium, sera particulièrement relevée face à une équipe de Saracens qui n’a fait qu’une bouchée de Clermont (46 à 6). Du beau rugby en perspective!

François créateur d’événements planétaires

Dimanche 27 avril 2014

Grand messe à Rome aujourd’hui face à près d’un million de fidèles venus du monde entier pour l’événement. C’est la fête des papes, c’est déjà historique. La canonisation de deux papes par deux papes qui dit mieux. Il n’y aura pas moins de 24 chefs d’états et de nombreux premiers ministres dont Manuel Valls pour la France.

Deus papes sont canonisés, Jean XXIII, surnommé le bon pape, le choix de François et le très médiatique Jean-Paul II qui sera canonisé seulement 6 ans après sa mort. D’une certaine manière c’est une façon de concrétiser la sainteté, parce que de nombreux fidèles se réclame de la génération Jean-Paul II, ceux qui l’on vu et même qui ont pu le toucher. En ce qui concerne Jean XXIII c’est sa simplicité, sa proximité qui colle à la vision que nous avons actuellement du pape François. Mais c’est aussi celui qui a fondamentalement modernisé l’église catholique au travers du deuxième concile oecuménique du Vatican ( 1962-1965). Ce pape que l’on disait de transition fut en fait un grand réformateur.

Le pape François fait bien évidemment au travers de cet acte hautement médiatisé un événement politique. Il associe au travers de cette canonisation, deux figures très différentes du catholicisme, tout comme les deux papes qui vont être maîtres de cette cérémonie puisqu’il associe  à cet événement son prédécesseur, Benoît XVI qui fut l’imminence grise de Jean-Paul II.

Le pape François qui idéologiquement est plus proche de Jean XXIII utilise l’art de la communication qui fut le point fort du pontificat de Jean-Paul II. Il sait mieux que jamais communiquer et créer des événements planétaires qui fédèrent les catholiques du monde entier, en cette période difficile où le monde doute de tout il redonne de l’espoir et redore l’aura d’une église que son prédécesseur n’avait pas su sortir de l’ornière et des affaires.

Le printemps en chantant à Bourges

Samedi 26 avril 2014

La 38 e édition du festival de Bourges a inauguré sa scène avec Stromae qui ne cesse de faire un tabac partout où il passe, fédérant, chose étonnante, toutes les générations. Ce jeune belge actuellement fait un véritable triomphe partout où il passe, et s’il a écoulé plus un million deux cents milles exemplaires de son album Racine carrée il n’en reste pas moins humble, se considérant comme un artisan souvent moins utile qu’un crémier un fermier ou un employé de la sécu.Voilà donc une magistrale ouverture de ce marathon musical à Bourges qui se déroule du 22 au 27 avril 2014.

Julien Doré avec son troisième album Love est loin de celui qui devait presque s’excuser de sa naissance dans une émission de téléréalité. Il est devenu au fil du temps un incontournable de la scène pop avec un zest d’originalité qui fait tout son personnage.

Autre affiche, plus controversée du printemps de Bourges, le premier festival de la renaissance de Bertrand Cantat  qui avec son groupe Détroit et son album Horizons a reçu un accueil enthousiaste de la part de ces fans de la première heure. Nous sommes loin de Noir Désir considéré alors comme le groupe rock français , mais ce retour dans le cadre d’un festival comme celui de Bourges et hautement symbolique.

Le palais Jacques Coeur accueillait une autre grande dame de la scène Rock, Catherine Ringer qui a elle aussi tournée la page pour vivre une nouvelle vie tango.

Quant à Christophe Moissec, référence absolue du festival, il reste très ému face à l’accueil extraordinaire qui lui est réservé pour fêter ses 20 ans de carrière. A 49 ans il propose certainement le meilleur album de sa déjà longue carrière ,  avec ” Ici-bas, ici même” . Comme toujours la mayonnaise musicale prend bien à Bourges cette année encore où les jeunes pousses de la scène musicale côtoient les valeurs sûres et les stars du moment.

Quand le rap dérape

Vendredi 25 avril 2014

La scène rap française dérape, après la violence verbale c’est l’escalade, et lundi soir un jeune vendeur de la boutique de Booba est agressé par son rival, Rohff en personne. Ces deux rappeurs ont coutume de faire monter la pression sur les réseau sociaux en particulier facebook. Après les faits une information judiciaire a été ouverte, et Rohff a été mis en examen pour des «faits de violences volontaires en réunion, avec préméditation» et ayant causé une incapacité totale de travail (ITT) supérieure à huit jours. Après avoir reconnu avoir porté le premier coup, le rappeur de 36 ans a été placé en détention provisoire et incarcéré à la maison d’arrêt de Fresne. Rohff encourt une peine de sept ans de prison et 100 000 euros d’amende.Me Francis Terquem, l’avocat de Rohff, déclare : «J’ai bon espoir que sa détention ne dure qu’un mois». Mais ce n’est pas la première fois que Rohff dérape, il a eu déjà fort à faire dans les années 2000  et 2007 avec les forces de police, c’est donc une récidive que peut peser lourd dans le jugement définitif.

La ministre de la culture Aurélie Filippetti déplore la mauvaise image que donne cet affrontement au Rap qui sera mis à l’honneur dans le cadre des musiques urbaines pour la prochaine fête de la musique le 21 juin 2014. C’est à croire que la musique n’adoucit pas toujours les moeurs.

Jaures en Hollande

Jeudi 24 avril 2014

La visite hier à Carmaux dans le Tarn, du président de la République pourrait se synthétiser dans la phrase de Jaures :”Le courage c’est de supporter les épreuves sans fléchir”. François Hollande a choisi de revenir affronter la grogne des siens 2 ans après, sur les lieux même où il avait conclue sa campagne présidentielle. Tout avait changé, le protocole tout d’abord l’éloignant du peuple, mais aussi l’accueil de ceux qui l’avaient porté au pouvoir. La déception est tangible, sifflets et quolibets fusent à l’encontre de celui en qui ils ont cru.

François Hollande est venu rendre hommage à Jaures et s’appuie sur son épaule pour tenter de justifier au travers de ses écrits sa politique que le matin même Valls a annoncée. La pilule est dure à avaler, le Président n’est pas populaire loin s’en faut, parce qu’il a choisi de passer coûte que coûte une politique qu’il pense juste pour tous. Il affirme droit dans ses bottes, face à une assemblée triée sur le volet qui l’écoute religieusement : “J’ai été élu pour le changement et je le conduirai”. Le propos est clair et net, il ne se laisse pas aller à la facilité de faire plaisir même à son propre camp. Il le signale du reste par ailleurs en lançant au détour d’une tirade ampoulée  : “Les interrogations sont là, y compris chez mes propres amis. Pourquoi faire des économies”. Faire des économies à priori n’est pas en soi une mauvaise chose mais tondre toujours les mêmes, laisse un goût amer, sans compter tous ceux qui se dressent pour conserver leurs privilèges. Il est évident que le Président François Hollande est venu auprès de Jaures, figure tutélaire du socialisme, cautionner sa politique socialiste démocrate qui déroute son camp et fait de lui un homme seul. Le pouvoir isole et nous sommes bien loin d’un président normal comme il le concevait à l’origine, il a revêtu au fil des mois l’habit d’un président converti à la normalité de sa fonction, celle qui éloigne de ses amis d’hier qui deviennent petit à petit ses ennemis d’aujourd’hui et de demain.

Deneuve dans la cour des grands

Mercredi 23 avril 2014

Il semble que la belle glaciale Catherine Deneuve se bonifie avec le temps comme le plus enivrant des vins rares. Elle ose se montrer là dans ce nouveau film  Dans la cour le nouveau film de Pierre Salvadori comme une femme brisée, une enseignante retraitée, dépressive et joue une magnifique partition entre rires et larmes. Au moment où la grande Catherine à 70 ans  prévoie de séparer de son château Normand, elle ose intervenir et s’insurger dans les médias contre le bashing  présidentiel,  sport national des journalistes. Avec un franc parler sans concession, elle réagit aux propos de Sophie Marceau qui a traité François Hollande de “gougat” et de lâche, et la remet à sa place. Elle avait déclaré  : «Je trouve ça très grossier. Extrêmement grossier. Je suis étonnée de voir la facilité avec laquelle les gens parlent du président de la République ». Pour elle « C’est essentiel, garder son sens critique » et à priori elle l’applique sans sourcilier.

Autre personnage qui fait un grand sketch dans ce film à petit budget, Gustave Kervem ex grolandais, tous deux forment “un tandem maladroit, drolatique et solidaire”.  Invitée de Claire Chazal,  cette dernière demande à Catherine Deneuve si depuis quelques années elle ne fait pas “des choix audacieux”, l’actrice répond du tac au tac “J’ai eu la chance de toujours me sentir libre de mes choix, et elle nous le prouve une fois de plus. Une fois de plus Catherine Deneuve nous prouve s’il était besoin que oeuvre plus que jamais dans la cour des grands.

Sinclair passe aux aveux sur France 2

Mardi 22 avril 2014

A grand renfort de médias est annoncé pour ce soir un scoop sur France 2.en prime time.  Anne Sinclair, actuelle directrice éditoriale du Huffington Post, a accepté de livrer sa vision sur l’affaire DSK lors d’une interview promise de longue date et accordée à Laurent Delahousse qui suivra un reportage intitulé :” Anne Sinclair le prix de la liberté”.

à lire en cliquant ici Sinclair DSK , histoire d’un naufrage annoncé

Elle revient sur cet événement cauchemardesque qu’elle vécu comme “un bon petit soldat”‘. Mais voilà comme le confie une de ses amies : “Il y a un moment où ce n’était plus possible. Elle a été au bout de l’amour.”

lire ici Nafissatou Diallo parle en public

Dans le peu qui a filtré sur ce témoignage, elle avoue en parlant du fameux viol sur Nafissatou Diallo et dit : “Je n’y ai jamais cru. Je ne le crois pas et je sais que ce n’est pas le cas.” Voilà comment elle parle de l’événement qui s’est déroulé à New York le 14 mai 2011 et qui fit sombrer sa vie dans un drame qui aura raison à terme de son union avec l’ex patron du FMI. Anne Sinclair qualifie cette affaire du Sofitel “d’énorme de monumentale”. Inutile de regarder ce témoignage pour y entendre quelques détails croustillants ou graveleux sur sa vie intime avec DSK, Laurent Delahousse s’est autocensuré quant aux questions liées à la vie privée de la journaliste avec DSK, il a déclaré : “J’estime que c’était aller trop loin dans la vulgarité et l’intime”.

L’Amérique latine est en deuil

Lundi 21 avril 2014

Le 6 mars dernier Gabriel Garcia Marquez fêta son ultime anniversaire à Mexico, il venait d’avoir 87 ans. Celui qui parlait si bien de l’âme de l’Amérique latine s’est éteint au près des siens mettant fin à une longue lutte sans merci qu’il avait engagé contre un cancer lymphatique  et qu’il avait décrit dans ses récits autobiographiques dont “Vivre pour la raconter” paru en 1998. Ce romancier journaliste autodidacte colombien avait obtenu  le prix Nobel de la littérature en 1982, et l’académie avait salué une œuvre ” où s’allient le fantastique et le réel dans la complexité riche d’un univers poétique reflétant la vie et les conflits d’un continent”. Comme nul autre il avait su parler des révolutions et des victimes des dictatures militaires. Son œuvre majeure fut un roman publié en 1967, “Cent ans de solitude” qui sera traduit en 35 langues et vendu à plus de 30 millions d’exemplaires.

Que dire de plus si ce n’est que l’Amérique latine est en deuil et que sa littérature vient de tourner la page de l’un de ses géants.