Archive pour la catégorie ‘culture’

Le coup passa si près que le pilon tomba

Samedi 3 mai 2014

La censure est toujours d’actualité et le comble c’est qu’elle vient de frapper, d’un coup de pilon rageur, un ouvrage consacré justement à la liberté d’expression, “Fantassins de la démocratie”, signé par Plantu et une douzaine de dessinateurs de Cartooning for Peace. Ce livre devait accompagner le film éponyme réalisé par Stéphanie Valloato et coécrit par le cinéaste Radu Mihalleanu lors du prochain festival de Cannes le 28 mai prochain. Cette information a été dévoilée par Plantu et Radu Mihaleanu lors de l’annonce de la parution du dit livre et d’une projection qui aura lieu en plein-air le 23 mai, place de la République à Paris, tout un symbole. La raison du courroux de la très catholique maison d’édition Bayard est un dessin de Plantu  qui fit déjà scandale lors de sa parution dans le monde et pour lequel j’avais déjà réagi. (lire l’article déjà consacré en cliquant ici) Le dessin incriminé montre un ecclésiastique pédophile en action et l’on sait très bien que la pédophilie au sein de l’église catholique fut un dossier plutôt épineux pour Benoît XVI et son prédécesseur Saint Jean-Paul II, tout fraichement canonisé, que l’on a taxé d’avoir fermé les yeux sur de telles pratiques. Le dessinateur a déclaré fort à propos, qu’il refusait de faire  :”paraître censuré un ouvrage, portant précisément sur la censure”, ce qui semble logique. L’humour est sauf ainsi que le droit d’expression puisque les éditions Actes Sud prennent le relai et finalement le livre paraitra. La liberté d’expression est un combat permanent qui demande toujours engagement et la plus grande vigilance.

Le printemps en chantant à Bourges

Samedi 26 avril 2014

La 38 e édition du festival de Bourges a inauguré sa scène avec Stromae qui ne cesse de faire un tabac partout où il passe, fédérant, chose étonnante, toutes les générations. Ce jeune belge actuellement fait un véritable triomphe partout où il passe, et s’il a écoulé plus un million deux cents milles exemplaires de son album Racine carrée il n’en reste pas moins humble, se considérant comme un artisan souvent moins utile qu’un crémier un fermier ou un employé de la sécu.Voilà donc une magistrale ouverture de ce marathon musical à Bourges qui se déroule du 22 au 27 avril 2014.

Julien Doré avec son troisième album Love est loin de celui qui devait presque s’excuser de sa naissance dans une émission de téléréalité. Il est devenu au fil du temps un incontournable de la scène pop avec un zest d’originalité qui fait tout son personnage.

Autre affiche, plus controversée du printemps de Bourges, le premier festival de la renaissance de Bertrand Cantat  qui avec son groupe Détroit et son album Horizons a reçu un accueil enthousiaste de la part de ces fans de la première heure. Nous sommes loin de Noir Désir considéré alors comme le groupe rock français , mais ce retour dans le cadre d’un festival comme celui de Bourges et hautement symbolique.

Le palais Jacques Coeur accueillait une autre grande dame de la scène Rock, Catherine Ringer qui a elle aussi tournée la page pour vivre une nouvelle vie tango.

Quant à Christophe Moissec, référence absolue du festival, il reste très ému face à l’accueil extraordinaire qui lui est réservé pour fêter ses 20 ans de carrière. A 49 ans il propose certainement le meilleur album de sa déjà longue carrière ,  avec ” Ici-bas, ici même” . Comme toujours la mayonnaise musicale prend bien à Bourges cette année encore où les jeunes pousses de la scène musicale côtoient les valeurs sûres et les stars du moment.

L’Amérique latine est en deuil

Lundi 21 avril 2014

Le 6 mars dernier Gabriel Garcia Marquez fêta son ultime anniversaire à Mexico, il venait d’avoir 87 ans. Celui qui parlait si bien de l’âme de l’Amérique latine s’est éteint au près des siens mettant fin à une longue lutte sans merci qu’il avait engagé contre un cancer lymphatique  et qu’il avait décrit dans ses récits autobiographiques dont “Vivre pour la raconter” paru en 1998. Ce romancier journaliste autodidacte colombien avait obtenu  le prix Nobel de la littérature en 1982, et l’académie avait salué une œuvre ” où s’allient le fantastique et le réel dans la complexité riche d’un univers poétique reflétant la vie et les conflits d’un continent”. Comme nul autre il avait su parler des révolutions et des victimes des dictatures militaires. Son œuvre majeure fut un roman publié en 1967, “Cent ans de solitude” qui sera traduit en 35 langues et vendu à plus de 30 millions d’exemplaires.

Que dire de plus si ce n’est que l’Amérique latine est en deuil et que sa littérature vient de tourner la page de l’un de ses géants.

Une marguerite d’un siècle

Dimanche 6 avril 2014

Née  il y a un siècleà Gia Định près de Saïgon dans une Indochine française suintant la colonisation pas toujours fleurissante.  Elle a su comme personne parler d’elle dans L’Amant  une autobiographie où elle parle d’elle à 15 ans  amoureuse d’un chinois vingt ans plus âgé dans ses années folles qui sentent la fin d’une ère et les émois amoureux d’une fille qui deviendra une femme libre. L’Amant reste son roman phare qui lui a valu le Goncourt en 1984 et deux ans après le Prix Ritz-Paris-Hemingway parce que son roman est publié en langue anglaise et obtient un succès mondial, vendu à quelques 2 400 000 exemplaires. Ce livre relatait surement des événements qui avaient certainement une telle importance pour elle qu’elle réécrit le livre en 1991 après qu’il fut admirablement adapté au cinéma par Jean-Jacques Annaud.

Elle signa alors L’Amant de la chine du nord.. Une façon pour elle aussi de corriger le portrait de ses personnages rendus par le film et décide donc d’approfondir sa description, sorte de testament d’une histoire d’amour de vie de femme qui vient de disparaître  avec cet Amant qui vient de mourir dans la vie réel.

Ce doit être terrible quand on passe une vie à créer, à écrire des romans des essais des pièces, quand on a étéi réalisatrice ou scénographe, que souvent son oeuvre soit résumée par un mot masculin l’amant, quand on a été une grande dame de la littérature. Mais ainsi va la vie et l’oubli.

C’est reparti comme en 14

Vendredi 21 mars 2014

Il faut signaler l’excellent travail de mémoire qui a été réalisé sur la Première guerre mondiale  et qui sera diffusé en 5 épisodes sur France 2. Il a fallu pas moins de 5 ans de travail pour réaliser cette saga documentaire, où la colorisation et le son nous rendent plus prégnante et plus tangible cette horreur, cette folie qui a mis à feu et à sang la planète de 1914 à 1918.

Ce travail dantesque pour rendre accessible notre mémoire enfouie recevra certainement un franc succès et doit être vu et projeté dans les écoles pour tenter de scléroser l’oubli, chantre des bégaiements de l’histoire. Du reste les moyens sont donnés pour faire comprendre l’importance de  ne pas ignorer cette boucherie. Comprendre son passé c’est tenter de soigner son avenir.Livres, Dvd et articles dans les journaux et programmation télévisuelle aident à ne pas passer à côté d’un travail remarquable.

Par ailleurs et en tant que président de Feco-France, j’ai initié la création d’une exposition réalisée par des dessinateurs contemporains qui vont mettre en abîme notre actualité et cette d’il y a un siècle. La première exposition aura lieu durant le 5e festival de Virton en Gaume, où les Belges seront avec nous pour commémorer cet événement sur un ton grave et léger à la fois. Vous pourrez admirer, caricatures et dessins de presse décontextualisés et pourtant si présents. Cet événement majeur pour les dessinateurs internationaux se déroulera à Virton du2 9 mai 2014 – 1 juin 2014. Venez nombreux…!

Super hyper hypocondriaque

Mardi 18 mars 2014

Décidément Dany Boon, s’il n’a pas l’art de faire de film géniaux, il a le génie de le faire croire à plus de 4 millions de gens. Après “Les Ch’tis” en 2011 qui a fait un véritable record d’audience, on comprend très bien quelle est son approche.Il réalise une grosse comédie populaire, lourde et indigeste, qu’il lance toujours chez les Ch’tis,  se réclamant des leurs, et eux le cautionnant quoiqu’il fasse, parce que c’est l’enfant du pays. On prend les mêmes comme Kad Merad  et on recommence, on ne change pas une équipe qui gagne, il ne s’agit pas non plus de brouiller les codes. Là il s’attaque au mal le plus partager par les hommes de la planète et qui fait rire aux larmes les femmes qui les reconnaissent très bien puisqu’elle le vivent au quotidien. Franchement ce n’est pas ma tasse de thé, j’ai vu les ch’tis alors que le phénomène se calmait un peu et  j’ai trouvé ça plutôt plat, cherchant en vain ce qui avait déclenché une telle hilarité sociale. Mais bon l’humour et le rire qui l’accompagne est une question de prérequis de culture  et à priori je n’ai pas celle de Dany Boonn, donc je passerai le remède anti morosité annoncé par sa pub, pour le printemps du cinéma. Mais une chose est certaine même si l’on ne se sent pas concerné par l’événement, il faut tout de même constater que ce type de comédie à la française sauce Boon fonctionne. Donc chapeau même si ça ne me rassure pas du tout sur l’évolution du niveau culturel moyen franchouillard.  Ce film fait un carton au cinéma et malheureusement ça augure le fait que d’ici peu il va nous remettra ça ou que d’autres avec encore moins d’imagination vont l’imiter. L’argent des producteurs risque de n’aller à terme qu’à ce genre de cinéma populaire parce qu’il fait du fric. Je dois être moi aussi un grand malade mais je n’arrive pas gober ce type de remède pour devenir comme les autres et à partager leur rire. Docteur Drucker est-ce que c’est grave ?

Ave Cesar ceux qui t’ont élu te saluent

Samedi 1 mars 2014

Quel ne doit pas être sa surprise ce matin de se réveiller derrière un véritable mur de Césars. Obtenir le meilleur César du premier film mais aussi celui du meilleur film et du meilleur acteur, ça doit secouer. La profession à césarisé à mort Guillaume Gallienne qui avait du mal à retenir ses larmes et en était gêné pour les autres qui eux regardaient. La grosse déception de ces Césars 2014 c’est un seul petit César de la meilleure actrice en devenir pour Adèle Exarchopoulos dans la Vie d’Adèle.

Du reste Abdellatif Kechiche, certainement toujours en froid avec Léa Seydoux avait bien pris soin de ne pas venir, flairent certainement que le miracle Cannois c’était bien fini.

Rien pour la jeune Léa qui a fait de la figuration ou pour regarder la vraie Adèle monter sur le podium.

Rien non plus pour Julie Gayet qui a vécu, c’est une évidence, une soirée détestable. Sa présent est liée au fait qu’ elle se devait de montrer qu’elle faisait toujours partie de la profession.

Ce fut la même chose pour Marisa Borini, mère de Carla Bruni Sarkozy, et le duel droite gauche n’eut pas lieu comme prévu.

La belle Scarlett Johansson toutes dents dehors et les yeux dans les étoiles reçu des mains de Quentin Tarantino, toujours aussi amoureux du cinéma français, qui lui aussi fut évité par les donneurs de Césars.

Enfin bon les heures passent et on se rend compte qu’un seul a presque tout raclé dans le soirée, et repart avec une brassée de trophées, c’est Guillaume Gallienne, le reste, ce ne sont que des miettes.

Henri Cartier-Bresson une valeur incontournable

Lundi 17 février 2014

Je serai un d’jeuns je dirai : “trop fort”, comme je suis plutôt dans un âge que pudiquement on dit avancé, je dirai donc: ” très fort Mr Henri Cartier Bresson”. Voilà un photographe qui fait partie depuis des lustres de mon panthéon avec Doisneau, Brassaï et tant d’autres, aussi ne pouvais-je pas rater cette fabuleuse rétrospective qui trône au Centre Pompidou au 6e étage, visible du 12 février au 9 juin 2014. Celui qui a commencé par la peinture et fini par le dessin a bien eu raison de se saisir d’un appareil photo, parce qu’il eut été un bien piètre peintre et un triste dessinateur, s’est avéré un génie de la composition, et un intuitif de première un boitier en main. En traversant le XXe il est un des témoins majeurs de toutes les circonvolutions artistiques et politiques et du chaos de ce siècle. Bien entendu il ne faut pas aller voir mais courir voir cette expo, du reste vous serez ni les premiers ni les derniers.

Un seul regret, il y a tant de monde qui regarde jauge et juge chaque cliché que l’on a le sentiment de faire la queue pour avoir un peu de pain comme aux pires périodes des restrictions. Les gens semblent affamés de nourrir leur regard de cette période révolue où le photographe se faisait ethnologue.

Ils peuvent crier Victoire

Dimanche 16 février 2014

Bien évidemment c’est Stromae qui est le grand vainqueur de la soirée des 29 e Victoires de la musique 2014 qui s’est déroulée vendredi soir en direct du Zénith à Paris. Il a empoché tout de même 3 trophées dont celuide meilleur artiste masculin et s’est fait subtiliser le 4 e par un monument de la chanson française.

C’est en effet Johnny Hallyday qui a reçu la Victoire de la “meilleure chanson originale”, pour 20 ans.

Quant à Vanessa Paradis, pour la troisième fois de sa carrière la chanteuse de 41 ans, a été sacrée artiste-féminine de l’année. C’est un record pour cette fabuleuse artiste qui n’a jamais cessé de rebondir et de nous étonner positivement, aucune chanteuse à ce jour n’avait été si souvent couronnée seul le regretté Alain Bashung .

Vanessa Paradis, cheveux courts, frisée comme un mouton, interprète “La chanson des vieux cons” accompagné au piano par Benjamin Biolay

Soirée fleuve où l’on se congratule pour ne pas dire que l’on se bise sur le cul, c’est en fait un bon divertissement familiale sans plus.  On peut seulement déplorer une qualité acoustique catastrophique pour les lives. Bientôt les César et les Molières…dommage qu’il n’y ait pas de soirée consacrée aux dessinateurs, ces célèbres inconnus.  Beaucoup nous quittent actuellement, et c’est regrettable,  dans la plus totale indifférence… C’est le cas de Barbe un fabuleux dessinateur d’humour et illustrateur qui vient de disparaître des cadrans de la vie sans tambour ni trompette. Mais ne dit-on qu’en France tout se termine en chanson, alors il va de soit que le public télévisuel était au rendez-vous et c’est bien ainsi pour cette corporation.

Pourquoi le prix Novembre a-t-il été décerné le 5 novembre ?

Mardi 3 décembre 2013