Archive pour la catégorie ‘cinéma’

Deux loubards sous La Marque des Anges

Mercredi 26 juin 2013

Voila Depardieu de retour sur les écrans français comme une fleur. Depuis quelques temps il avait distillé quelques interviews comme si de rien n’était. En fait il semblerait que celui qui ne voulait plus entendre parler de la France n’y soit pas si mal. Celui qui se nomme le citoyen du monde et veut 7 passeports joue dans La Marque des Anges, le premier long métrage de Sylvain White, avec Joey Starr qui n’en est pas franchement un non plus. C’est deux loubards de la vie jouent à contre emploi deux flics qui s’associent lors d’une enquête sur la mort mystérieuse et troublante d’un maître de choeur. Ces deux durs à cuire, loin d’être des enfants de choeur se trouvent face à une affaire aux accents et relents nazis.

Ce duo inattendu sur écran semble bien s’entendre et n’hésite pas à se congratuler. C’est comme cela que l’on peut lire sur le dernier JDD une interview de Joey Starr qui lance à propos de Depardieu :”Gérard, il a un V 12 sous le capot… Il est touchant, super cultivé et aussi roi de la déconne. Face à lui, on ne peut pas se permettre de minauder.”, fin de citation. Depardieu parle de son compère en ces termes : “Joey Starr est quelqu’un de surprenant aussi bien par son intelligence que par ses actes… Quand on regarde ce qu’il est, on voir un homme profond, une sorte de Rimbaud comme l’était Guillaume. Il y a cette poésie grave aussi chez lui.”

Ces deux là semble-t-il se sont trouvés, se sont séduits se sont plus …Il est certainement fort intéressant, au delà des qualités du film  d’aller voir ce que donne cette rencontre cinématographique sur grand écran.

Le cinéma hollywoodien et ses risques d’implosion

Vendredi 14 juin 2013

Lors d’une conférence à l’Université de Californie du Sud, George Lucas et Steven Spielberg, deux ténors Hollywood font un bilan dramatique de l’industrie cinématographique américaine à ce jour. Ils ne font que confirmer ce que nous savions depuis longtemps, c’est que seul l’argent motive les studio, la découverte de talents et les choix créatifs sont écartés, totalement ignorés et du coup le cinéma n’a plus qu’un passé manque cruellement d’avenir. Spielberg déplore ces choix et déclare : “que les studios préfèrent produire un seul film à 250 millions de dollars de budget plutôt que de se risquer à produire plusieurs films originaux et «décalés».

Cette prise de conscience est d’autant plus louable que ces deux metteurs en scènes font parti de ceux qui sont encore produit en partie par la machine hollywoodienne. C’est comme cela que petit à petit David Lynch s’est retrouvé à la porte et ne fait plus de films suite à la suite de l’échec cuisant de son dernier film Inland Empire. Pour ces deux grands cinéastes, c’est une évidence que cette machine hollywoodienne va directement vers l’implosion. Pour Lucas c’est simple :«Il y a aura moins de cinémas, y aller coûtera 50 ou 100 dollars, comme une place à Broadway ou pour un match de foot. Les gros films resteront à l’affiche pendant un an, comme les comédies musicales. Tout le reste, les petites productions, finiront sur le petit écran». Il est déjà demandé 25 dollars pour aller voir Iron Man, quant à Lincoln qui a été sacré aux Oscars était initialement prévu d’être produit en téléfilm. Une chose est certaine, pour l’instant l’exception française permet encore de réaliser des films d’auteurs et la vieille Europe risque à terme d’attirer les grands réalisateurs américains mis sur la touche. C’est sans doute ce qu’à pressenti Luc Besson et la création de ses studios à St Denis….

Cannes ose la différence

Lundi 27 mai 2013

Le 66e festival de Cannes fut pour tous un excellent cru. Le Président bien entendu a joué un rôle déterminant, et il a su tiré de son jury l’unanimité pour choisir une palme d’or sulfureuse, décernée le soir même de l’ultime défi des opposant au mariage pour tous. Enfin un film français dira-t-on ? C’est un bel hommage pour l’exception culturelle que nous sommes tentés de défendre face à la machine de guerre hollywoodienne.

Que ce soit Stephen Spielberg lui même qui se fasse défenseur de cette différence a quelque chose de touchant et montre que ce Monsieur est avant tout une grand cinéphile. Quant au film  le Président précise bien que c’est une palme d’or pour trois artiste :”Adèle, Léa et Abdel”. C’est trop, l’émotion est à son comble, les filles pleurent le réalisateur bafouille c’est beau à voir. Le sommet est à venir pourtant avec Béatrice Béjo une nouvelle fois. C’est la consécration où du moins une de plus.

Après avoir eu un César pour The Artist, Béatrice en perd le souffle et se niche dans les bras de son mari, pour tenter de contenir son émotion. Voilà encore la France en lice avec le film la Passion. Le cinéma français tant décrié, qui a vécu un début d’année difficile entre les péripéties de Depardieu et l’affaire des cachets trop importants de certains de nos stars tricolores, semble, le temps de ce 66e festival de Cannes, s’être refait une virginité passagère. Le réalisateur franco-tunisien Abdellatif Kechiche et ses deux actrices Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos, tout comme Béatrice Béjot peuvent être fier d’avoir été honorés par un si grand cinéaste et un jury de haut niveau.

Voir le Pouvoir sur grand écran

Mercredi 22 mai 2013

Aller voir en salle obscur les ors de la République et le Pouvoir au quotidien, c’est un challenge. En plein festival de Cannes sous des trombes d’eau, il faut oser franchir le pas, même si l’apriori n’est pas simple. Ce fabuleux documentaire de Patrick Portman sur une musique de Michel Portal est incontournable sur grand écran. La critique dans l’ensemble est plutôt bonne et ce film le mérite, mais voilà un tel film peut-il avoir un public ? Cela n’a rien à voir avec le film sur Sarkozy présenté lors du 65e  festival de  Cannes. Ici nous sommes face à un véritable travail sur la transparence autant que faire se peut. Du reste le réalisateur déclare : “François Hollande, dans un souci de transparence, n’a imposé ni censure, ni retouche aux monteurs du film. Bien sûr, l’équipe de tournage n’a pas eu accès aux couloirs de l’Élysée 24h/24, mais il était rare que le Président leur refuse de filmer une réunion ou un déplacement.” On peut le taxer de film de propagande, c’est avant tout un film sur la communication, celle qui passe si mal depuis des lustres de pouvoir entre les hommes de pouvoir et ceux qui l’on porté au pouvoir.

L’initiative est intéressante. Il est important de voir ce documentaire sur grand écran, plutôt que de se satisfaire de l’unique regard critique de la presse au pouvoir. C’est un documentaire remarquable à voir absolument, que l’on soit pour ou contre l’homme qui exerce le Pouvoir, ce qui est important c’est de déplacer le regard et observer comment et dans quel cadre un président dit normal ou pas opère au quotidien et comment.

Ouverture du 66e festival de Cannes

Mercredi 15 mai 2013

Cette année pour la 66e édition d’un des festivals les plus prisés du monde, l’effet Spielberg a joué. C’est en effet la venue en force de la production américaine, avec pas moins de 6 films en compétition, qui va partir à l’assaut de la Palme d’Or 2013. Le cinéphile,  Steven Spielberg, présidera donc un jury prestigieux du 15 au 26 mai.

Cette année c’est Audrey Tautou qui remplacera la sublime Béatrice Béjot en tant que maîtresse de cérémonie. Elle va oeuvrer dans un des exercices les plus périlleux de l’événement et déclamant un texte qu’elle a écrit elle-même et présentera le Jury officiel et son président américain.

Le premier film visionné par un par-terre de choix sera une nouvelle version de Gatsby le Magnifique, , en 3D, d’après l’oeuvre de Francis Scott Fitz-gerald. Ce nouveau Gatsby est interprété par le talentueux Leonardo Di Caprio. Le film de Baz Luhrmann, projeté hors compétition,  a démarré sur les chapeaux de roues dorés à l’or fin, avec pas moins de 51 M$ depuis sa sortie.  Que le tapis rouge se déroule et que le spectacle soit…

Redford et son univers marginal

Mercredi 8 mai 2013

Il y a des semaines où l’on a que l’embarras du choix pour se faire une toile.Il y a le premier film de Françoise Charpiat , Cheba Louisa qui doit être sympa et a plutôt bonne presse avec un couple de femmes superbes , Rachida Brakni et Isabelle Carré toujours au top.

On peut aller voir aussi Liv et Ingmar un documentaire sur le couple Bergman, mais comme il faut choisir, ce sera cette semaine le dernier Redford Sous surveillance qui sera l’objet de ce choix. A près de 76 ans l’inoubliable Gasby le magnifique réalise ce nouveau film avec un budget de seulement 15 M$, une misère au yeux des grands blockbusters hollywoodiens qui envahissent et colonisent nos écrans européens. Il a pourtant hormis lui dans ce film un casting de rêve,, Shia LaBeouf, Susan Sarandon et Nick Nolte  ou encore Stanley Tucci, rien que ça. Ce triller politique, qui s’éloigne des poncifs du genre, est tiré de faits réels, l’histoire du Weather Underground, un mouvement qui conteste la présence américaine au VIetnam. Pour lui “la pipolisaton fait beaucoup de dégâts”, il veut rester en marge des grosses maisons de production, et automatiquement cela très difficile de se faire financer son film. Avec ce neuvième long métrage est adapté du roman de Nel Gordon il renoue en quelque sorte à un cinéma plus traditionnel. Voilà un film qui promet et avec ce sale temps au pire vous pouvez toujours y aller plusieurs fois.

Et pourquoi ne pas aller voir, La Fleur de l’âge?

Mercredi 1 mai 2013

La Fleur de l’âge, le premier long métrage de Nick Quinn est évidemment un film pour vieux, les jeunes n’y mordront pas. Comme c’est dommage quelque part, mais il faut dire que la critique de nombreux journaux comme Première qui en tordant du nez ne lui attribue qu’une mince étoile à regret n’aidera en rien à créer un ruée de nos enfants dans les salles obscures jouant ce titre. Il faut dire que le cinéma reste trop cher à l’époque du tout numérique. Doit on avoir des films à deux budgets, faire payer les blogbusters plus cher que le cinéma d’auteur, l’un finançant l’autre. Enfin ce film vaut plus par son jeu d’acteurs que par la thématique souvent rebattue, le conflit générationnel, et que faire de ses vieux qui gênent. Le couple père fils interprété par Marielle et Arditi envoie du lourd, mais la révélation du film c’est Zana l’aide malade interprétée par la trop rare Julie Ferrier. Pour les nostalgiques de “Au théâtre ce soir” filmé, il faut s’y ruer, on rit beaucoup et ça manque tellement.

Boris Vian à l’écran dans l’écume des jours

Jeudi 25 avril 2013

Il semble totalement inconcevable de transcrire une œuvre comme L’écume des jours à ‘écran. Pourtant ce fut le défi relevé par Michel Gondry qui a découvert le livre de Vian à l’adolescence, comme beaucoup d’entre nous, puisqu’il faisait parti des livres que nos profs de français à l’époque se mettaient dans la tête de nous faire aimer. Est-ce que le fait que Gondry passe pour un hyper créatif que le producteur Luc Bossi lui a confié un tel challenge? Un casting incroyable est au service de ce film difficile. Romain Duris parle de son personnage ainsi : “Il faut voir que Colin est, au départ, un être solaire qui a la tête dans les étoiles et qui va être confronté brutalement à la dureté de la vie. Il y perd sans doute de son insouciance, mais il va gagner en capacité à comprendre le monde.”

Audrey Tautou joue le rôle de Chloé et voit en son personnage des accents de Juliette  de Shakespeare. Elle raconte : ” Au départ, j’ai eu peur que Romain et moi soyons trop vieux pour Colin et Chloé, mais l’idée de Michel de confier les rôles à des comédiens un peu plus âgés que dans le livre permettait de gommer cette candeur et de donner au récit une réflexion plus mûre.” Voilà un film qui réunit à nouveau à l’écran un couple qui se connait bien et a déjà  tourné plusieurs fois avec Cédric Klapish et nous retrouverons le duo justement dans le dernier film de ce dernier, Casse-tête chinois. Voilà un film pas facile à découvrir, qui vous donnera certainement l’envie de reprendre en main l’inoubliable roman de Boris Vian.

Promised land sur nos écrans

Samedi 20 avril 2013

Promised Land c’est la troisième collaboration entre Matt Damon et le réalisateur Gus Van Sant. Pour l’occasion Matt Damon s’est coiffé d’une triple casquette, celle d’acteur bien entendu mais aussi celle de coscénariste avec John Krasinski, mais il produit aussi ce film.  C’est le problème de l’extraction du gaz de schiste par fracturation hydraulique , actuellement réalisé en Amérique, qui est au centre de cette démonstration. Ce sont les valeurs même de l’Amérique non écolo qui sont ciblées au travers d’une réflexion sur ce poker à haut risque qui fut un choix au nom de l’énergie. Ce film interpelle les spectateurs du monde entier sur les choix que nous feront pour satisfaire demain notre boulimique besoin d’énergie.

Belmondo, pour son anniversaire c’est la fête

Samedi 13 avril 2013

Le 9 avril Bébel fut fêté pour ses 80 balais. Voilà une paye que l’on ne voit plus celui qui a donné tant de bonheur au travers de rôle et de film souvent populaire. Claude Lelouch qui va certainement le faire tourner dans son film Les Bandits Manchots dit de lui :”Il est resté l’adolescent extraordinaire qu’on aime”. Mais ce n’est pas tout, Jean Pierre Mocky compte bien réunir face à sa caméra le couple mythique Alain Delon et Jean-Paul Belmondo, accompagné de Catherine Deneuve et Jean Reno, une véritable fête au savoir faire du 3ème et 4ème âge. Le monde du spectacle rend hommage à celui qui fort diminué suite à un AVC en 2001, s’est battu avec le concours de son ami de toujours Charles Gérard qui est devenu homme de compagnie, chauffeur secrétaire, et qui l’a aidé à traverser une période très difficile loin des caméras.

Michel Drucker demain lors de son émission Vivement Dimanche lui consacre un coup de chapeau, où L’homme de Rio ou de Neuilly recevra ses amis. A cette occasion l’homme au canapé rouge de France 2 a enregistré une première, un mot de Nicolas Sarkozy, ex maire de Neuilly, qui parlera pour la première fois depuis son départ de l’Elysée.

Donc demain sera une journée Bébel national, une occasion pour les plus jeune de découvrir un grand nom de notre cinéma qui n’a pas dit encore son dernier mot et regarde l’oeil clair et malin, le sourire au lèvres vers l’avenir vers demain.