Archive pour la catégorie ‘politique internationale’

Bachar el Assad continue à nous enfumer

Vendredi 23 août 2013

A priori, avant de plus amples informations, l’utilisation de gaz toxiques dans des quartiers de l’est de Damas, aurait fait de très nombreuses victimes. Impossible de vérifier les faits puisque les observateurs de l’ONU ne sont pas libres de se rendre sur les lieux suspects. L’opposition syrienne a produit bon nombre de  vidéos montrant l’insupportable agonie des blessés, souvent de jeunes enfants qui agonisent en suffocant. Yeux exorbités, bras et jambes agités de tremblements, bave aux lèvres, sans aucune blessure apparente, tout indique que ces gens ont inhalé du gaz sarin, gaz que le régime de Bachar el Assad a reconnu posséder en grande quantité.

Il va de soi que le pouvoir nie et dénonce une désinformation des rebelles les accusant même d’avoir utiliser des gaz contre la population pour alerter l’opinion internationale. Bachar el Assad a bien compris que l’actualité se jouait ailleurs compte tenu de la situation critique en Egypte. Voilà des mois maintenant, qu’il agissait comme bon lui semblait, ligne rouge ou pas. Ce ne serait pas une première que l’armée ait utilisé les gaz durant ce conflit, le journal le Monde en avait apporté les preuves, mais ce serait indéniablement une monté en puissance. N’est-ce pas du cynisme de choisir de frapper à nouveau deux jours après l’arrivée d’une mission de l’ONU?  C’est surtout un terrible camouflé pour les Nations Unies et  cela montre à quel point leurs menaces sont vaines. Bachar el Assad se sent soutenu par Moscou et Téhéran, les paroles d’indignation le laisse de marbre. La seule chose qui compte c’est se maintenir au pouvoir coûte que coûte, et si gaz il faut gaz il y aura.

Répression dans le sang en Egypte

Jeudi 15 août 2013

Les appels répétés à la dispersion des partisans de Morsi, qui occupent les places Rabaa al-Adawiya et Nahda au Caire, laissaient présager des violences inévitables. Mercredi le passage à l’action de la police et de l’armée pour déloger les pro-Morsi s’est soldé par un bain de sang qui n’est pas encore totalement chiffré mais approche les 500 morts. C’est la consternation dans la communauté internationale qui s’insurge contre l’emploi de la violence et l’état d’urgence vient d’être décrété pour un mois.

Le vice-président , Mohamed ElBaradei,  prix Nobel de la Paix, présente sa démission et déclare :« Malheureusement, ceux qui vont tirer profit de ce qui s’est passé aujourd’hui sont ceux qui appellent à la violence et à la terreur, les groupes extrémistes ». Si de nombreux pays étrangers demandent  de nouvelles élections pour tenter d’éviter une véritable guerre civile, les nouveaux appels des Frères musulmans à descendre dans la rue manifester font craindre le pire, surtout pour la journée de Vendredi.

Adli Mansour, Président par intérim nommé par l’armée, bien évidemment demande à cette dernière “de prendre toutes les mesures nécessaires pour maintenir la sécurité et l’ordre, ainsi que pour protéger les biens publics et privés et les vies des citoyens”. Le calme précaire actuel ne laisse pourtant rien présagé de bon.

Le Mali a un nouveau président

Mercredi 14 août 2013

C’est sans surprise que Ibrahim Boubacar Keïta , IBK, est certain de devenir le prochain président du Mali même si tous les chiffres officiels ne sont pas encore communiqués. Du reste son adversaire Soumaïla Cissé a dès à présent reconnu la victoire de IBK. Cet homme à poigne, poids lourd de la politique malienne, avait occupé de 1994 à 2000 les fonctions de premier ministre.

Si IBK avait échoué aux présidentielles, en 2002″ puis en 2007, face à Amadou Toumani Touré, après que ce dernier soit renversé par un coup d’état militaire en mars 2012, c’est à lui aujourd’hui que les maliens confient leur avenir. Celui que l’on nomme le “De Gaulle de l’Afrique” s’engage à  construire un nouveau Mali et lui donner un nouveau destin”.  Il avait aussi annoncé dimanche au moment du vote, fort de sa future victoire, : “Je n’attendrai pas deux mois pour nous réconcilier avec le nord”. Il est évident que son premier défi sera de réconcilier le Mali, ce qui déjà en soit n’est pas une faible affaire, compte tenu de la terrible passe qui a mis dernièrement ce pays à feu et à sang.

Rahoni et Ahmadinedjad, blanc bonnet et bonnet blanc ?

Samedi 3 août 2013

Le nouveau président iranien, Hassan Rohani, prend ses fonctions aujourd’hui et pourtant il vient de défrayer la chronique. En effet, celui que l’on considérait comme un modéré semble avoir déjà posé le masque en comparant Israël  à une : «blessure dans le corps du monde musulman qui doit disparaître» selon Mehr et  Isna. Cette première semonce est rapidement désavouée par la presse d’état, qui a déclaré que des agences avaient déformé les propos initiaux et en a donné  une version plus politiquement correcte.Qui doit-on croire ?  Au moment où des négociations de paix sont d’actualité entre les palestiniens et les israéliens, cela ressemble à s’y méprendre à une façon inchangée de jeter de l’huile sur le feu.

Mahmoud Ahmadinejad avant de quitter le pouvoir invective lui aussi Israël et lance à Téhéran : «Je vous informe, et Dieu m’est témoin, qu’une tempête dévastatrice va déraciner la base du sionisme». Même discours même combat, il semble que Rohani, qui le temps d’une élection a prôné une politique «d’entente constructive avec le monde», ait vite tourné casaque et la nouvelle présidence iranienne ressemble à l’ancienne comme bonnet blanc et blanc bonnet. Pour Israël il n’y a pas de doute, on prend les mêmes et on recommence.

Le Zimbabwe, un pays où votent les fantômes

Jeudi 1 août 2013

C’est à 89 ans que le Président sortant Robert Mugabe se représente après avoir gouverné 33 ans sans discontinuer. Son principal adversaire est son actuel premier ministre Morgan Tsvangira. Compte tenu d’une crise économique sans précédent et d’un régime oppressant, plusieurs millions de Zimbadwéens ont du émigrer. Lors des dernières élections le pays a frôlé la guerre civile, et pour celles ci bien évidemment les observateurs occidentaux ont été interdits. En 2008, au 1er tour, M. Tsvangirai avait devancé Mugabe et les partisans de ce dernier avaient employé la violence, faisant près de 200 morts dans les rangs de l’opposition. Sur ce fait et pour éviter la guerre civile, M. Tsvangirai avait retiré sa candidature.  Pourtant parmi les quelques 6,4 millions d’électeurs inscrits, qui n’ont pas été vérifiées, nombres de fantômes et de centenaires quelques fois de 125 ans iront bien entendu voter, comme d’habitude. L’aspect démocratique de ces élections  est bien entendu une façade, le pouvoir actuel a savamment organisé une ambiance pesante, n’hésitant pas à utiliser la police pour harceler toutes des voies opposantes. Le dictateur Mugabe ne laissera rien au hasard pour mourir au pouvoir.

En Égypte, tentative de formation d’un gouvernement de transition

Jeudi 11 juillet 2013

Depuis que le président Morsi a été déposé par l’armée, la nomination d’un nouveau premier ministre a été le fruit de très âpres transactions. L’affaire presse puisque les deux camps sont à vif. La proposition initiale de nommer Mohammed ElBaradei  ayant été repoussée, c’est l’économiste Hazam Beblawi qui aura la lourde tâche de former un gouvernement satisfaisant, autant que faire se peut, les deux partis. C’est dans cet esprit d’ouverture, afin de tenter l’apaisement, que ce technocrate de 76 ans qui fut déjà ministre lors de la chute de Ben Ali,  a offert des postes aux Frères Musulmans au sein de ce gouvernement de transition.

Quant à Mohamed ElBaradei, principal leader de l’opposition, il lui est offert une sorte de strapontin au titre pompeux de vice président chargé des relations internationale. Il faut dire que le prix Nobel de la Paix, garant démocratique des intentions de l’armée vis à vis de la communauté internationale, est plus connu à l’étranger que dans son pays où il n’est revenu définitivement qu’en 2010.

L’affaire n’est pas sans poser problème en ce qui concerne aussi les pouvoirs du nouveau président de transition, Abib Mansour, puisque la principale coalition d’opposition laïque refuse la nouvelle déclaration constitutionnelle qui prévoit d’étendre les pouvoirs du nouveau président. Ce mouvement ainsi que l’organisation Tamarod, à l’origine de l’éviction de Morsi, déplorent de ne pas avoir été consultés. Il semble que pour l’instant les choses n’aillent pas en se simplifiant et mécontentent les deux camps. La création d’un nouveau gouvernement dans une telles perspectives, sera pour Hazam Beblawi un sacré casse-tête, et il devra faire preuve de beaucoup de doigté pour élaborer l’alchimie délicate de ce gouvernement avant les élections prévues pour 2014.

L’Egypte au bord de la guerre civile

Mardi 9 juillet 2013

Égypte va-t-elle s’enfoncer dans le chaos ? Les pro et antis Morsi sont à couteaux tirés, pour l’instant le seul rempart entre les deux camps qui sont prêts à donner leur vie pour défendre leur camp, est l’armée. Des tirs à balles réelles montrent combien la tension est favorable aux dérapages. Déjà plus de 50 morts et près de 2000 blessés depuis que le président Morsi a été déposé.

L’armée en application de sa feuille de route a nommé Abib Mansour, président du conseil constitutionnel, comme président qui assurera l’intérim, en attendant les futures élections.

Elle a ensuite chargé Mohamed El Baradei de former un gouvernement de transition. A 71 ans cet ex patron de l’AIEA (agence internationale de l’énergie atomique), prix Nobel de la paix en 2005, est considéré par l’armée comme une caution démocratique, compte tenu de sa stature sur la scène internationale. Pourtant El Baradei, considéré comme un technocrate,  est violemment critiqué au sein de son pays. Il est considéré comme le valet de l’impérialisme américain, qui ne connaît en rien à l’Égypte profonde, puisqu’il est revenu il y a peu, vivant essentiellement à l’étranger. Les frères musulmans emploient la politique des martyres pour justifier le pire et appelent “au soulèvement”. D’heure en heure, l’Égypte semble se diriger inexorablement vers la guerre civile.

L’Égypte au bord du chaos

Mardi 2 juillet 2013

L’Égypte se déchire, la violence entre pro et anti Morsi fait rage, l’armée tranche et tape du poing sur la table. Que doit-on penser de ce nouvel arbitre qui à priori a pris fait et cause pour le peuple contre le pouvoir. Partout dans le pays on acclame l’armée qui a été jusqu’à ce jour toujours garante de la démocratie d’un peuple de près de 90 millions d’habitants.

Juste retour des choses, quand Morsi est arrivé au pouvoir, il a mis le Maréchal Tantaoui à la retraite et voilà que l’armée après un dimanche qui a mobilisé des millions de manifestants donne un ultimatum à Morsi de 48h pour prendre une décision. Dès à présent 3 ministres ont démissionné. Si Morsi n’organise pas des élection anticipées, l’armée appliquera une feuille de route pour reprendre le pays en main.

Les espions américains jettent un froid

Lundi 1 juillet 2013

Entre la vieille Europe et la jeune Amérique le torchon brûle. Les relations diplomatiques sont au plus mal. l’UE se réveille ce matin avec la gueule de bois et sent trahie par celle qu’elle a toujours considéré certainement à tord comme son alliée. En affaire pas de quartier, et là c’est une véritable prise de tête qui vient de sortir du chapeau du protégé de Wikileaks. Ce matin les unes européennes tonnent  sur le même la. L’Europe demande à Washington de se justifier face à l’existence de “boites noires” dans les locaux des institutions centrales de l’Union Européenne. L’Europe découvre la face sombre de Barack Obama enfant chéri que l’on a aimé, adoré fut un temps mais qui de plus en plus déçoit à son tour. L’affaire aurait émané de l’administration Bush et de ses acolytes Républicains, cela n’aurait certainement pas tant surpris, mais là c’est le contre pied total avec une opinion publique européenne plutôt pro Obama. Son sourire, son humour et ses chansons ne vont plus aussi bien passer. Le machiavélisme de la machine américaine d’information est au delà de tout avec comme tête de pont pro américaine nos ennemis jurés les Anglais qui se tâtent de plus en plus pour quitter l’UE. S’il s’avère exact que la NSA a vraiment mis sur écoutes les locaux de l’Union Européenne, l’UE, va compromettre singulièrement le rapprochement enclenché au niveau commercial. Pour les socialistes européens l’UE doit absolument hausser le ton. Décidément le second mandat d’Obama n’a rien à voir avec l’angélisme de sa campagne première. Le pouvoir corrompt-il ? De toute façon il nous avait prévenu : “Yes we can”..Dorénavant le message est reçu 5/5.

On comprend mieux maintenant pourquoi la fuite de Edward Snowden, considéré comme un traitre, rende hystérique les services secrets américains. Il est celui par qui le scandale arrive et ses révélations, en tant qu’ancien employé de la NSA, sont déterminantes dans ce dossier.

En Turquie la crise ne faiblit pas

Jeudi 20 juin 2013

Malgré les menaces du gouvernement Erdogan, la vague d’arrestations, et une répression sauvage des manifestants, le mouvement mute mais ne faiblit pas. Les langues commencent à se délier et la jeunesse continue à se battre contre l’islamisation rampante de la société turque. Si le mouvement a commencé par un combat écologiste, nous sommes maintenant bien au delà de ces inquiétudes de la disparition d’un parc au centre d’Istanbul. Il semble que ce soit la goutte qui ait fait déborder une carafe bien trop pleine. Le comportement inflexible de Erdogan qui a refusé de rencontrer les responsables du mouvement et la répression sévère n’a fait qu’enkyster ce qui aurait pu être négocié à l’amiable. Maintenant nous sommes à un tout autre niveau, et le bras de fer engagé par le gouvernement risque de lui coûter fort cher, ce manque de diplomatie sociale a mis le feu aux poudres.

Les choses évoluent et de quelques voyous à mater à coup de gaz lacrymogène et canon à eau, Erdogan maintenant parle de lobbies d’hommes d’affaires qui seraient sous tout ça. Il n’hésite pas à lancer que : « les juifs sont responsables de la crise en Turquie ! ». Voilà une théorie du complot qui tente d’expliquer en fait un malaise récurant et le refus d’une jeunesse à voir son avenir voilé et violé par un pouvoir qui durcit le ton. C’est avant tout un refus aveugle de voir que la Turquie est au seuil d’une crise profonde.