Archive pour mai 2014

Victoire d’une femme à barbe

Dimanche 11 mai 2014

Un tel titre pourrait amuser, s’il ne s’agissait pas de l’Eurovision, le deuxième événement télévisuel mondial après le Superbowl. Pour sa 57 e  édition l’Eurovision se déroulait à Copenhague et la compétition fut torride et éminemment politisée. Par ordre de passage c’est la chanteuse ukrainienne qui eut la primeur. Quant à l’Autriche, elle avait sélectionné Conchita Wurst, un travesti à barbe sorte de pied de nez aux événements homophobes de Sotchi. En France les téléspectateurs avaient le choix entre la finale de The Voice sur TF1 et cette compétition de moins en moins suivie compte tenu du peu de chances françaises à décrocher le podium.  En cette année de célébration de la grande guerre, il ne fallait pas parier sur la moustache titre du groupe français Twin Twin qui finit dans l’indifférence nationale bon dernier, mais sur la barbe de la drag queen autrichienne Conchita Wurst qui emporta la compétition haut la main. Voilà une curieuse revanche de poilus.

Le printemps de Houellebecq

Samedi 10 mai 2014

Edenté, hirsute tout en se dégarnissant à vue d’oeil Houellebecq est partout, il s’éclate entre musique, théâtre et cinéma. Les médias lui font la part belle, il faut dire que tous louent son talent. Julien Gosselin a mis en scène Les particules élémentaires qui a fait de ce texte de Houellebeq un événement à Avignon 2013. Dans Near Death experience, l’auteur devient l’unique acteur du prochain film de Benoît Delepine et Gustave Kervern qui devrait sortir en septembre prochain. Pour eux l’écrivain est “un comédien extraordinaire avec le sens du rythme et des silences incroyables”. Mais en février dernier il était aussi présent à Berlin pour la présentation de l’hilarant téléfilm de Guillaume Nicloux, «L’Enlèvement de Michel Houellebecq».

Mais Jean-Louis Aubert dans son dernier disque Les Parages du vide a mis en musique la poésie de Houellebecq, des textes extraits du recueil Configuration du dernier rivage. Pour l’ex chanteur de Téléphone, c’est un choix, celui des mots de l’amour et de la tendresse, qui émeut l’auteur. Voilà un printemps qui chante pour le Goncourt 2010, loin de perdre la carte, bien décidé à explorer de nouveaux territoires.

La révolution est latine ou pas

Vendredi 9 mai 2014

Trop souvent on passe la majorité de son temps à lire, évoquer, ou parler de ce qui fâche, comme s’il n’y avait que ça au monde. Et bien non, à priori il y a des lieux et des personnages d’exception sans doute pour confirmer la règle. A priori c’est le cas en Uruguay, un minuscule pays à l’ombre du Brésil d’environ  3,5 millions d’habitants. L’actualité vient une nouvelle fois de montrer à quel point l’Uruguay est  un pays progressiste avec un Président de la République, qui est aussi chef du gouvernement, hors du commun, et c’est peu dire. Il est courant que nous parlions de révolution quand on évoque l’Amérique latine, mais celle-ci a pris tout le monde de court. L’Uruguay est le premier pays au monde à légaliser le cannabis dont l’état régule la chaîne de la production à la vente, dans l’unique but de contrecarrer le trafic de drogues. L’homme à l’origine de ce choix n’est autre que Jose Mujica, le président lui même. Ce personnage est à bien des points atypique et remarquable. Emprisonné sous la dictature de 1973 à 1985, il arrive aux plus instances du pays avec un style bien à lui. Jose Mujica reverse 90% de son salaire à une organisation d’aide au logement. Pour lui, en citant Sénèque : “Les pauvres ne sont pas ceux qui ont peu mais ceux qui veulent beaucoup”. Il se refuse d’habiter l’opulent palais présidentiel de Montevideo, mais un humble rancho  au toit de zinc où il vit avec la première dame, la sénatrice Lucia Topolansky, et sa chienne Manuela une bâtarde noire à qui il manque une patte. Mais les meilleures volontés du monde ne sont pas du goût de tous, et il doit assumer des luttes intestines au sein de son gouvernement, quand il veut taxer les plus riches ou juger les tortionnaires des années noires, ses choix sont retoqués. Cette figure de l’Uruguay reste très populaire chez les jeunes et les plus démunis qui sont fiers d’avoir “le président le plus pauvre du monde”. Voilà quelqu’un qui va au bout de ses convictions et qui mérite un sacré coup de chapeau.

Le PSG champion, oui mais…

Jeudi 8 mai 2014

Nasser Al-Khelaïfi hier au soir semblait faire contre mauvaise fortune bon coeur. Il a déclaré  qu’il était satisfait que le PSG soit pour la 4e fois champion de France en ligue 1, dont deux fois consécutives sous sa présidence, oui mais. Mais gagner sur une défaite manque de panache comme le titre le Parisien ce matin. Décidément les bretons ne réussissent pas aux PSG. Si Guingamp n’a pas défait Monaco il a tout de même obtenu le match nul, ce qui fit que le PSG fut champion avant même d’affronter Rennes, heureusement, parce que la suite ne fut pas brillante.

Laurent Blanc a rempli son contrat d’entraineur et sera sans problèmes maintenu dans ses fonctions avec en prime une gratification substantielle  au niveau de son salaire, ou mais. Mais il n’a pas su faire d’une somme d’individualités une véritable équipe.  La deuxième partie de la saison en atteste,  le PSG semblait fonctionner en permanence en sous régime. L’absence de Zlatan a prouvé qu’il fallait mettre en place un jeu collectif qui n’est pas seulement accès sur un homme clé.

Le retour de Zlatan en fin de match a contenté un public qui n’avait pas manqué de siffler son équipe lors de l’entrée au vestiaire  à la mi-temps, mais il ne changea rien. On a la sensation que plus personne n’y croit plus dès qu’il n’est pas là. Oui mais, quoi de plus logique quand on sait que Zlatan Ibrahimović  vient de réaliser la meilleure saison de sa carrière, permettant au PSG dès le début de la saison de survoler la compétition.

Concert de klaxons, Paris fête la victoire, mais le coeur n’y est pas. Les ultras critiquent le parc en scandant “Le parc est mort” derrière une banderole où l’on peut lire “Paris, capitale de la censure”. Pour éviter les débordements de l’an dernier, et quelques uns, sporadiques certes déjà cette année, il n’y aura pas de fête prévue dans les rues de Paris.  Oui mais, le 17 mai,  au terme de la rencontre contre Montpellier lors de la 17e journée,  sera tout de même fêtée en comité plus restreint ce nouveau titre pour le PSG.

Le Monde en crise

Mercredi 7 mai 2014

Nous voilà bien loin du 1 mars 2013, où Natalie Nougayrède était élue directrice du Monde avec 79,4% des voix de la société des rédacteurs, obtenant un véritable score de dictateur. C’est un peu du reste ce qu’on lui reproche, un peu plus d’un an après,  et 7 rédacteurs en chefs sur 11 viennent hier de donner leur démission. Cette spécialiste des pays de l’est ne mâche pas ses mots face à cette fronde et traite ces rebelles de putschistes, bonjour l’ambiance. A priori l’affaire n’est pas récente mais vient d’atteindre  son paroxysme avec ce sabordage du paquebot Monde qui met en cause la directrice  et son adjoint Vincent Giret. Pour les insurgés, il s’agit d’un dysfonctionnement de la gouvernance lié à une “absence de confiance et de communication” affectant la méthode et l’organisation. Pour faire plus simple, un journaliste résume l’affaire en déclarant que Natalie Nougayrède “ne sait pas travailler collectif ” et que cela engendre de gros problèmes de partage du pouvoir. Rien de nouveau sous le soleil au Monde comme ailleurs, nous sommes en présence d’une lutte d’influence. Après des conflits larvés entre le Monde papier et le Monde numérique, les résistances tournent au  blocage puisque toutes avancées ou compromis de la direction sont jugés insuffisants. La balle est maintenant dans le camp du trio des actionnaires, Pierre Bergé, Xavier Niel et Mathieu Pigasse, qui avaient plus ou moins imposés Natalie Nougayrède, et qui pourraient ne pas lui renouveler leur confiance. La femme à priori est encore loin d’être l’avenir de l’homme, comme le déclarait Aragon chanté par Ferrat, dans le monde, avec ou sans majuscule,  qui génère de biens jolis paniers de crabes, avec ou sans jupons.

Moi Président anormalement maso

Mardi 6 mai 2014

Voilà deux ans jour pour jour que François Hollande a été élu pour le pire et le meilleur. A priori le meilleur se fait attendre et le pire continue, signe et persiste au quotidien. C’est à croire que les français élisent un président pour mieux le détester. Pensait-on que François Hollande était un père Noël normal. Que nenni, la situation est telle qu’il ne suffit pas d’un coup de baguette magique pour modifier un avenir pas rose du tout.  Au niveau communication, le président le plus impopulaire de la Ve Républque a de bien curieuses manières de tenter de recoller à sa base. Que lui a-t-il pris d’aller sans garde-fou mettre les mains dans le cambouis comme personne avant lui ne l’avait fait et pour cause. Jean-Jacques Bourdin a du mal a contenir le plaisir sans bornes qu’il lui est offert de déstabiliser celui que tout le monde ou presque déteste. Il tire avec un sadisme partisan sur l’ambulance Hollande, piétine le Président comme un homme à terre normal. Quant au jeu des questions réponses en direct avec les aigris du système, c’est là un véritable jeu de massacre qui s’en suit. Que peut-il rester, si ce n’est un immense malaise et un doute supplémentaire après ce lynchage médiatique consenti. En plus du retournement économique, le président comptait-il, avec cet exercice de communication sans filet, retourner l’opinion publique ? Bien étrange show en live d’un Président élus par des français individualistes râleurs,impatients et amnésiques, qui ne croient plus en rien, surtout pas à la politique et plus en lui. Si l’on en croit Thomas Thevennoud : ” Tous ceux qui, dans son propre camp, ont sous estimé Hollande, s’en sont toujours mordus les doigts”. Nous voulons bien le croire, mais franchement il va falloir qu’il compte sur sa légendaire baraka pour que la sauce prenne et vite. Deux ans après son accession au pouvoir, nous découvrons avec stupeur, qu’en plus d’avoir choisi un éternel optimiste, nous avons élu un président anormalement maso.

Caveman raccroche les crampons

Lundi 5 mai 2014

A 36 ans, après 62 sélections Sébastien Chabal quitte le terrain à la 66e minute, sous une standing ovation. Voilà la fin d’une remarquable carrière que le numéro 8 devrait officialiser aujourd’hui.

Ce colosse de 1m92 et de 113kg avec moins de 7 % de matière grasse, connu la gloire de 2007 à 2011, où ses seuls revenus publicitaires s’élevaient à 1 million d’euros par an. La Chabalmania faisait  vendre et le fit même entrer au musée Grévin en 2011.

Mais il y eut aussi une longue traversée du désert après ses déclarations à l’encontre des arbitres du top 14 qu’il taxait alors de ”nuls”. S’en est suivie une commission disciplinaire. Après 3 saisons au Racing-Métro, il est viré le jeudi 2 février 2012. Sébastien Chabal met fin à 16 ans de rugby pro au LOU sur la remontée du club en top 14. Ce futur retraité ne manquera pas de projets mais peut être de temps pour les mener à bien. Chef d’entreprise et consultant radio, le numéro 8 gardera un pied dans le Lyon OU, en tant que représentant du principal actionnaire G L Evens. Il supervisera aussi le recrutement du club. Une nouvelle page de l’histoire  du rugby se tourne, aujourd’hui Caveman raccroche les crampons.

Riri en mai fait ce qui lui plait

Dimanche 4 mai 2014

Riri en mai fait ce qui lui plait et ce dont elle raffole c’est que’ l’on parle d’elle. En faisant la couverture de Lui ça n’a pas raté, même si ce journal sur la planète terre ne représente moins que quelque chose.  Pour Rihanna c’est un épi phénomène contrairement au journal Lui qui compte sur la renommée de la chanteuse pour booster ses ventes après avoir fait un coup avec la brindille au mois de mars dernier ( voir en cliquant ici)

Dans ce numéro de mars, il était question d’ un couple, Kate Moss certes mais aussi le fameux et sulfureux Terry Ridcharson, qui propose à ses mannequins un shooting contre un coup, et ne cesse de faire la une des journaux à scandales.

Pour ce 7e numéro, Rihanna fut photographiée par l’ex mannequin Mario Sorrenti, napolitain vivant à New York, qui comme par hasard , a lancé sa carrière en photographiant Kate Moss, dont il est proche,  pour la célèbre marque Calvin Klein. Une chose est certaine, ce fils de peintre a su exploiter au mieux le fait que la jeune Barbade ne bronze pas toujours nue comme ses fans l’imaginent. Il a intégré ce zébrage au sein d’une composition très crazy dans un superbe cliché qui du reste fut bien moins exploité par les médias que celui où on la voit “les fesses en l’air” pour reprendre la formule de Dutronc. On découvre une Rihanna paisible, sexy, très différente, pour ne pas dire méconnaissable, bien loin de’image qu’elle ne cesse d’imprimer habituellement pour attirer l’attention. Dans le bref texte livré avec les clichés, on apprend que l’équipe fut très étonnée de trouver non la Badgalriri attendue, mais une fille “souriante, humble, bienveillante et parfois pudique”, une sorte de “bonbon sucré”, très pro, qui se prêta de bonne grâce à un shooting de près de 8h. Franchement tout fout le camp!

Le coup passa si près que le pilon tomba

Samedi 3 mai 2014

La censure est toujours d’actualité et le comble c’est qu’elle vient de frapper, d’un coup de pilon rageur, un ouvrage consacré justement à la liberté d’expression, “Fantassins de la démocratie”, signé par Plantu et une douzaine de dessinateurs de Cartooning for Peace. Ce livre devait accompagner le film éponyme réalisé par Stéphanie Valloato et coécrit par le cinéaste Radu Mihalleanu lors du prochain festival de Cannes le 28 mai prochain. Cette information a été dévoilée par Plantu et Radu Mihaleanu lors de l’annonce de la parution du dit livre et d’une projection qui aura lieu en plein-air le 23 mai, place de la République à Paris, tout un symbole. La raison du courroux de la très catholique maison d’édition Bayard est un dessin de Plantu  qui fit déjà scandale lors de sa parution dans le monde et pour lequel j’avais déjà réagi. (lire l’article déjà consacré en cliquant ici) Le dessin incriminé montre un ecclésiastique pédophile en action et l’on sait très bien que la pédophilie au sein de l’église catholique fut un dossier plutôt épineux pour Benoît XVI et son prédécesseur Saint Jean-Paul II, tout fraichement canonisé, que l’on a taxé d’avoir fermé les yeux sur de telles pratiques. Le dessinateur a déclaré fort à propos, qu’il refusait de faire  :”paraître censuré un ouvrage, portant précisément sur la censure”, ce qui semble logique. L’humour est sauf ainsi que le droit d’expression puisque les éditions Actes Sud prennent le relai et finalement le livre paraitra. La liberté d’expression est un combat permanent qui demande toujours engagement et la plus grande vigilance.

La mort lui a coupé le sifflet

Vendredi 2 mai 2014

Le 27 avril à l’âge de 90 ans  une voix extraordinaire s’est tue. Micheline Dax connue pour sa bonne humeur légendaire et ses bon mots, a eu une incroyable carrière où elle avait su embrasser avec un talent, tous les genres. Cette siffleuse exceptionnelle et les musiciens de films ont utilisait très souvent cette particularité en plus de sa voix qui lui permit des doublages innombrables. Dans ce registre, elle fut Piggy la cochonne, avec une voix de charcutière, dans le Muppet Show, un véritable triomphe. Etrange mélange entre gouaille et distinction le spectre de sa voix offrit un timbre incroyable à la Cléopâtre de  Goscinny et Uderzo ou à la terrible Morganna de de la petite Sirène de Disney. Elle a toujours eu l’art et la manière de divertir les gens et se retrouva maintes fois sur les planches avec les plus grands comiques comme Louis de Funès, Robert Manuel ou encore l’extraordinaire Francis Blanche. Second rôle recherché, mais fut surtout la reine du théâtre de boulevard dans les année 50 et très populaire à la TV dans les années 80. Pour le plaisir d’un dernier sourire écoutons Micheline Dax siffler  ”Over the rainbow”une dernière fois en cliquant ici et qu’après une pluie de larmes le sourire renaisse en ce joli mois de mai.