Archive pour la catégorie ‘politique’

Pour Jacques Chirac, décembre au charbon

Mercredi 23 décembre 2009

jacques-chiracAu moment où Jacques Friedman, un ami, un “frère” pendant cinquante ans, conseillé de longue date, vient de disparaître, Jacques Chirac est à nouveau mis en examen par le juge Jacques Gazeaux. Rappelons que pour le même chef d’accusation, en décembre 2004, la cour d’appel de Versailles avait reconnu coupable de “prise illégale d’intérêt” Alain Juppé et l’avait condamné à 14 mois de prison avec sursis et une peine complémentaire d’un an d’inéligibilité. L’affaire vise le paiement présumé de salaires par la mairie de Paris à des permanents du RPR. Un communiqué déclare : “Sur ce dossier comme dans son autre volet, instruit à Paris, le président Chirac souhaite que la procédure puisse avancer dans les meilleurs délais, afin que soit définitivement établi que rien ne saurait lui être reproché”. En 2007, il a déjà été entendu en tant que témoin assisté sur ce dossier et conserve à ce jour la même ligne de défense, réaffirmant qu’aucun “système” n’a jamais existé à la mairie de Paris. Jusqu’à présent dans tous les dossiers instruits, l’ancien président a toujours été blanchi. Nous pouvons imaginer, alors que l’ex président bat des records de popularité et que son autobiographie est un véritable best-seller, que le père Noël sera à nouveau plus clément avec Chirac qu’avec Juppé.

Estrosi un maire tout sécuritaire

Mardi 8 décembre 2009

christian-estrosiConnu pour ses effets d’annonce et habitué des thèmes sécuritaires, le maire de Nice, Christian Estrosi, met en place un couvre-feu pour les moins de 13 ans dans sa ville. Coutumier du fait en mai 2009 après l’installation de portiques de sécurité dans certains établissements scolaires, il propose la création d’une unité spéciale de police pour renforcer son plan. Compte tenu des précautions prises par M. le Maire, c’est à croire que Nice est en proie à une délinquance adolescente particulièrement virulente. Bien entendu elle n’est rien de plus que dans tout autre ville de France et certainement bien moins que dans les banlieues de Paris, Marseille ou Lyon, mais l’important est de marquer les esprits. Son objectif est clair, couper l’herbe sous le pied du FN pour éviter toute triangulaire aux prochaines régionales. Par ailleurs Christian Estrosi caresse toujours le projet de devenir un jour Ministre de l’intérieur et voit Nice comme “un laboratoire national de la sécurité”. Si Cannes fait son cinéma , à Nice aussi c’est un véritable festival.

Henri Proglio cumule les genres, privé, public.

Jeudi 26 novembre 2009

henri-proglioLuc Chatel vient d’annoncer que le Conseil des ministres  a officiellement nommé Henri Proglio, actuel patron du numéro un mondial de l’eau Veolia Environnement, au poste de PDG d’EDF, en remplaçant de Pierre Gadonneix, sur une proposition du ministre de l’Ecologie Jean-Louis Borloo. Ce cumul de fonctions inédit a suscité une levée de boucliers de l’opposition qui dénonce une “confusion d’intérêts et des genres douteuse”. Bayrou a estimé pour sa part qu’on ne “devait pas être à la tête d’une entreprise publique en ayant à l’esprit l’intérêt d’une entreprise privée”. Si dans un entretien accordé au quotidien les Echos, Henri Proglio n’a estimé “pas choquant en soi” de pouvoir conserver le niveau de revenus qu’il avait chez Veolia Environnement, la ministre de l’Economie Christine Lagarde avait assuré que M. Proglio ne cumulerait pas plusieurs rémunérations et percevrait uniquement celle de président d’EDF. Ce n’est pas gagné !

Devedjian en désamour

Mardi 3 novembre 2009

umpLe ministre de la relance, patron en exercice du Conseil Général des Hauts de Seine, avait la ferme intention de briguer un second mandat. Devedjian le félon a osé protester quand il a su que le décret pour prolonger son mandat avait été signé par Matignon mais pas par l’Elysée. Le Président de la République le fustige dans une interview donnée au petit déjeuner le 27 octobre. La disgrâce est d’actualité, le couperet ne va pas tarder à tomber. Rien ne va plus, les jeux sont faits. “Ce qui sauvait Devedjian à mes yeux, a commencé le Président, c’était sa fidélité. Mais elle fait défaut aujourd’hui.”  Que lui reproche-t-il? “C’est lui qui a sorti à la presse les informations sur le décret.” Le Ministre fait encore les frais de la stratégie élyséenne qui prévoit le poste de Devedjian pour le Prince Jean. Une manière comme une autre de redorer le blason terni dans l’affaire de la direction de l’EPAD. Il faut dire que Devedjian les cumule. Il avait promis dans les colonnes du monde: “de nettoyer les écuries d’Augias” et il a ajouté: “toutes les attaques dont je suis l’objet résulte de ma lutte contre la corruption.” Voilà une merveilleuse stratégie pour se saborder, la seule qu’il va certainement mener à terme.

Pasqua et ses casseroles

Jeudi 29 octobre 2009

charles-pasquaCurieusement dit-il “les affaires m’ont poursuivi quand en 1990 je me suis porté candidat à la présidentielle”. Il ne croit guère au hasard. L’ancien ministre a été mis en cause dans de nombreuses affaires comme celle de Gec-Alstom, de la Sofremi, de la fondation Hamon, du casino d”Annemasse, de Iskandar Safa, du pétrole contre nourriture et du financement de la campagne européenne en1999 pour lequel il a été condamné en 2008 à 18 mois d’emprisonnement avec sursis, peine confirmée en 2009. En ce qui concerne l’Angolagate, trafic d’armes vers l’Angola, pots de vin et commissions occultes ont été versées à des intermédiaires comme Pierre Falconne ou Etienne Léandri. Rappelons que le fils Pasqua, Pierre-Philippe, a été condamné à un an de prison ferme pour cette même affaire. Charles Pasqua, qui ne veut pas payer la facture seul, affirme que le président Jacques Chirac était au courant et a demandé la levée du secret défense sur cette affaire. L’homme qui dit ne pas avoir peur va vendre chère sa peau. Tout cela promet encore une fois de belles embrouilles politico-judiciaires, à l’instar de ce que nous venons de vivre dans l’affaire Cleanstream. Décidément la majorité actuelle ne cesse de se tirer des balles dans le pied.

Fils à papa, certes et alors?

Lundi 19 octobre 2009

jean-sarkozy2

A 23 ans fils cadet du président de la République, est appelé à régner sur le quartier d’affaire de la Défense. Patrick Devidjian, âgé de 65 ans, serait remplacé par Jean Sarkozy  23 ans sans aucun diplôme. Rappelons que ce poste a été occupé jadis par son père, président du conseil général des Hauts-de-Seine, de 2004 à 2007. Passer de la limite d’âge à la jeunesse dorée inexpérimentée, nous sommes dans une logique évidente du parachutage et d’une main mise sur un poste clé de notre administration. On veut nous faire croire que c’est une logique père fils évidente, disant que les chiens ne font pas de chats, c’est justement ce que l’on craint. Jean Sarkozy reconnaît avoir discuté avec son père de sa candidature. “Il est évident que j’ai informé ceux qui me sont  proches, c’est normal. Cela dit, je trace ma route”, a déclaré ce jeune homme plein d’ambition. Une avalanche de réactions contradictoires souligne cette candidature. la presse étrangère raille “Sarko junior” et la “République bananière française”. Les plus féroces sont sans aucun doute les médias britanniques.  Denis Baupin conseiller municipal Vert à la mairie de Paris déclare : “Il y a trois pays où on hérite du pouvoir de père en fils : Gabon, Corée du Nord et Hauts-de-Seine”. Malheureusement cette liste n’est pas exhaustive mais reste inquiétante.

Frédéric Mitterand ministre, to be or not to be

Samedi 10 octobre 2009

frederic-mitterandPeut-on mélanger littérature et politique ? Cela semble bien délicat dans l’affaire Mitterand. Les paroles s’envolent, les écrits restent les vidéos aussi, c’est du reste tout le problème de la classe politique actuelle. Certains politiques cherchent le pilori dans les raclures de bidet. Tout cela resemble à un combat de bas étage qui ne grandit pas le débat politique. Ne sommes nous pas avec l’affaire Cleanstream au coeur de la vilénie et du mensonge que fourbissent au quotidien les élus du peuple. Pourquoi s’étonnent-ils ensuite que l’on soit méfiant à leur égard. Jean-Yves Camus, politologue spécialiste du FN, n’a pas franchement tort quand il dit : “c’est la seule façon d’occuper le terrain”. Quant à Benoît Hamon, il se trompe de combat en se laissant sur  cette piste nauséabonde et en se faisant le chantre de la moralité. Il a déclaré sur Canal + : “Si on excuse tout parce que M. Mitterand est connu, eh bien moi je n’excuse pas”. Le moralisme primaire va mal au PS actuel qui ne cesse de produire du coup bas à discrétion. Il y a pourtant tant à faire, il devrait avant tout se concentrer sur son véritable travail d’opposant, en évitant les clowneries de bazar et les jeux de massacre digne d’une fête foraine. Frédéric Mitterand, même s’il n’a pas convaincu les irréductibles, a montré sur TF1, interrogé par Laurence Ferrari, qu’il n’avait besoin de personne pour se défendre. Seulement comme lui on peut déplorer que l’on fasse un amalgame et que “l’affaire Polanski devienne l’affaire Mitterand”.

Didier Lombard a su convaincre

Vendredi 2 octobre 2009

didier-lombard

Lombard malgré le soutien de Xavier Darcos et Xavier Bertrand semblait menacé dans ses fonctions après le 24e suicide chez France Télécom. Sa formule malvenue, alors qu’il voulait faire cesser “la mode” des suicides dans le groupe, fit grincer plus d’une dent. Au moment où l’opposition demande tout bonnement sa démission, Christine Lagarde convoque le PDG de France Télécom. Il doit faire ses preuves et prouver qu’il est capable d’enrailler cette funeste série. “L’État est actionnaire”, a prévenu Christine Lagarde, qui veut donc  “savoir s’il aura la détermination et la force de mettre en œuvre ce qui doit être mis en œuvre pour tempérer ce qui se passe et la violence de ce qui se passe…Il ne faut pas ajouter la crise à la crise, ce n’est pas une personne qui est responsable, notamment de la mutation technologique qu’ont connu les télécommunications”, a estimé le ministre du Travail sur BFM. Sa consœur à l’Economie, elle, se dit “sure” que Didier Lombard “fait de son mieux” mais veut s’assurer que celui-ci est capable de “remonter le courant” et “vraiment prendre à bras le corps ces problèmes, qui sont des problèmes humains à dimension très grave”. Voyons nous là une intimidation factice pour satisfaire l’opinion publique qui a les yeux rivés sur le PDG ou une réelle sanction se profilerait-elle à l’horizon ? Il semble que les appuis politiques de Didier Lombard aient fait la différence…

Affaire Clearstream : bévue ou intimidation ?

Samedi 26 septembre 2009

nicolas-sarkozyDans l’affaire Clearstream, le monde judiciaire ne croit pas à la théorie du lapsus. Nicolas Sarkozy lors de son intervention aux journaux télévisés de TF1 et France 2, mercredi 23 septembre a employé le mot “coupables’ en guise de “prévenus”. Voilà, comme un homme prévenu en vaut deux les avocats de Villepin se sont mis en quatre  pour faire connaître leur point de vue.  Interrogé sur le procès  en cours, le Président de la République a lâché qu’ “au bout de deux ans d’enquête, deux juges indépendants ont estimés que les coupables devraient être traduit devant le tribunal correctionnel”, faisant fi de la présomption d’innocence qui prévaut dans le système judiciaire français. Le chef d’État aurait-il fait cela sciemment ? En tant qu’avocat, même si c’est d’affaires, la ficelle est un peu grosse en effet. Nicolas Sarkozy a en outre déjà été au centre d’une polémique du même style lorsqu’il avait qualifié d’ “assassin” le tueur présumé du préfet Erigac, Yvan Colonna, avant sonprocès. Le mot “Karcher” n’était pas non plus un lapsus… Mathieu Bonduelle, secrétaire générale du syndicat de la magistrature (classé gauche) tranche lors d’une interview à 20 minutes.fr : “Les mots ont un sens en matière judiciaire et il est bien placé pour le savoir”. Affaire à suivre !

Pire que la Censure, l’autocensure…

Vendredi 18 septembre 2009

jean-louis-borlooTout le monde sait bien que Borloo rime avec apéro, mais quand ce dernier en abuse que le film disparaisse c’est une autre histoire. Le Canard Enchaîné s’en amuse et jette l’info en pâture aux journaux… Privé d’images mais pas d’imagination, chacun se fait son film ! On mesure combien l’affaire de la vidéo d’Hortefeux a traumatisé la presse qui se fait hara-kiri avant même qu’on la censure. Jean-Louis Borloo avait un peu fêté l’enterrement en première classe de la taxe carbone certes, le dire c’est tout de même beaucoup moins drôle que de le montrer, surtout à ceux qui comme St Thomas ne croient que ce qu’ils voient. “Le pauvre ministre ne voit pas le micro placé juste devant…bing !”, décrit le journal. “Incapable d’aligner trois phrases, Borloo bredouille quelques mots incompréhensibles puis coupe court”. Cécile Duflot a pourtant l’habitude de voir des verts,  mais évite de les vider face aux caméras. Voilà un petit mot sur la vidéo que vous ne verrez pas, Hortefeux a payé pour apprendre c’est vrai. Arlette Chabot, patronne de l’info à France 2, qui tient plus à sa place qu’à faire un scoop “…redoute qu’un petit malin s’amuse à les balancer sur Net” demande alors la suppression des bandes. Une décision démentie par la directrice de l’information, bien entendu,”la vérité si je mens“. Voilà, ce qui était à craindre est arrivé et sans tarder. Copé a fichu les jetons à tous les patrons et tous les rédac-chefs de l’hexagone. Fini la franche rigolade aux dépends d’un  ministre en fonction. Maintenant ils vont tous devenir de ternes modèles de  notre royale démocratie. Espérons que Borloo en apprenant ça  a crié : “Diantre, ça s’arrose !”