Le FN dérape
Mardi 10 juin 2014
Jean-Marie le Pen n’est pas à débordement près, c’est même ce qui en a fait son style. Mais voilà maintenant que Marine et sa nouvelle vague bleue tend à faire croire que le FN est un parti comme un autre, il semble qu’elle vienne de recevoir de la part de son père, président d’honneur, une véritable douche froide. Il y a encore beaucoup à faire pour tuer le père mais, même si elle ne le désapprouve pas officiellement, elle prend du recul face aux propos antisémites dérangeants sa stratégie politique. Une question semble d’actualité, le FN nouvelle formule doit-il exclure son Président d’honneur fondateur du parti ?
Marine le Pen qui cherche à l’assemblée européenne des alliances a parlé, tout comme Gilbert Collard ou le vice président Louis Alliot, de “faute politique”. Cet embarras momentané peut-il devenir une aubaine et permettre à Marine le Pen de tourner une page en faisant un écran de fumée ? Il reste encore beaucoup à faire pour dédiaboliser le FN à commencer par évincer l’épouventail Jean-Marie le Pen. Mais voilà le FN reste le FN et chasser le naturel, il revient au galop.










Connu pour ses effets d’annonce et habitué des thèmes sécuritaires, le maire de Nice, Christian Estrosi, met en place un couvre-feu pour les moins de 13 ans dans sa ville. Coutumier du fait en mai 2009 après l’installation de portiques de sécurité dans certains établissements scolaires, il propose la création d’une unité spéciale de police pour renforcer son plan. Compte tenu des précautions prises par M. le Maire, c’est à croire que Nice est en proie à une délinquance adolescente particulièrement virulente. Bien entendu elle n’est rien de plus que dans tout autre ville de France et certainement bien moins que dans les banlieues de Paris, Marseille ou Lyon, mais l’important est de marquer les esprits. Son objectif est clair, couper l’herbe sous le pied du FN pour éviter toute triangulaire aux prochaines régionales. Par ailleurs Christian Estrosi caresse toujours le projet de devenir un jour Ministre de l’intérieur et voit Nice comme “un laboratoire national de la sécurité”. Si Cannes fait son cinéma , à Nice aussi c’est un véritable festival.
Peut-on mélanger littérature et politique ? Cela semble bien délicat dans l’affaire Mitterand. Les paroles s’envolent, les écrits restent les vidéos aussi, c’est du reste tout le problème de la classe politique actuelle. Certains politiques cherchent le pilori dans les raclures de bidet. Tout cela resemble à un combat de bas étage qui ne grandit pas le débat politique. Ne sommes nous pas avec l’affaire Cleanstream au coeur de la vilénie et du mensonge que fourbissent au quotidien les élus du peuple. Pourquoi s’étonnent-ils ensuite que l’on soit méfiant à leur égard. Jean-Yves Camus, politologue spécialiste du FN, n’a pas franchement tort quand il dit : “c’est la seule façon d’occuper le terrain”. Quant à Benoît Hamon, il se trompe de combat en se laissant sur cette piste nauséabonde et en se faisant le chantre de la moralité. Il a déclaré sur Canal + : “Si on excuse tout parce que M. Mitterand est connu, eh bien moi je n’excuse pas”. Le moralisme primaire va mal au PS actuel qui ne cesse de produire du coup bas à discrétion. Il y a pourtant tant à faire, il devrait avant tout se concentrer sur son véritable travail d’opposant, en évitant les clowneries de bazar et les jeux de massacre digne d’une fête foraine. Frédéric Mitterand, même s’il n’a pas convaincu les irréductibles, a montré sur TF1, interrogé par Laurence Ferrari, qu’il n’avait besoin de personne pour se défendre. Seulement comme lui on peut déplorer que l’on fasse un amalgame et que “l’affaire Polanski devienne l’affaire Mitterand”.