Archive pour la catégorie ‘cinéma’

C’est bien de voir Des gens qui s’embrassent

Mercredi 10 avril 2013

Des gens qui s’embrassent, le dernier film de Danielle Thomson est excessivement plaisant à regarder. On rit, on pleure avec les personnages qui s’ aiment ou se détestent et n’hésitent pas non plus à se trahir. Ce sont des lambeaux d’une vie pris à bras le corps au sein d’une famille juive qui a ce type d’humour si particulier mélange de délire et de finesse. Deux frères, que tout oppose, servent de fil rouge à cette narration fort bien écrite. Tout les oppose enfin presque, sauf leur père, magistralement campé par un jeune acteur de 90 ans excessivement drôle atteint de la maladie d’Alzamier les réunis par son amour, et leur filles qui s’aiment comme des soeurs. On passe de la comédie à la tragédie avec une grande légèreté. On sent que l’œil Danielle Thomson s’est nourrit de ce milieu et elle est devenue la spécialiste du film Choral des tourments familiaux, on a le sentiment qu’elle nous ressert là un peu de la Bûche gardée au frais et remis au goût du jour.

L’éternelle histoire d’amour impossible fracasse le sort des destins ennuyeux. Voilà une pléiade d’acteurs qui nous invite l’espace d’un film à vivre les turpitudes d’une famille juive de l’Europe de l’est dont les membres sont beaux doués et riches. Cela détend on oublie un instant les turpitudes de la crise en voyageant de New York à Berlin en passant par Paris et St Tropez, village où vit la réalisatrice qu’elle a parfaitement filmé. C’est un film à voir pour passer un bon moment et goûter à un monde plein de subtilités parfaitement étranger à la majorité décrit avec un grande sensibilité et une belle intelligence.

Un choix bien difficile pour se faire une toile

Mercredi 3 avril 2013

Aujourd’hui sur nos écrans une pléiade de film attirant, contrairement à des semaines de vaches maigres. On peut sélectionner en faisant une coupe drastique aller voir Amour & Turbulences, une romance caustique de Alexandre Castagnetti, avec en tête d’affiche Ludivine Sagnier et Nicolas Bedos. Ce dernier plutôt beau gosse, qui ne manque pas de réparti, s’est fait depuis quelques années un prénom, même si son paternel à près de 80 ans ne lâche pas la rampe et continue à hanter les scènes dans son one man show. Il est évident que la célébrité a rattrapé le petit Nicolas qui est aussi le fils de de la scénariste Joëlle Berco. Atavisme familiale ce jeunot écrit comme personne et devient un pamphlétaire détesté de la gauche caviar. Il n’en reste pas moins un fils à papas et maman relativement sûr de lui et de ce fait le parfait goujat.

Il avoue lui même qu’il est à baffer, et cela va servir son personnage parfaitement autobiographique à qui il va même prêter les mots qu’il a osé dire dans la vraie vie. Petit aperçu, dans une interview au Parisien il déclare : “Quand tu as été rassasié jusqu’à l’indigestion de jeunes créatures, tu trouves triste la chair des femmes”. Ce collectionneur de jupons repart à la conquête de Julie une ancienne conquête sur le point de se marier. Peu original me direz-vous ce type de romance rose resucée, mais il faut avant tout  aller voir ce film pour goûter les prestations d’acteurs de ce jeune couple à l’écran.

Willis ou Gamblin, à vous de choisir

Mercredi 27 mars 2013

Aucun film cette semaine ne m’attire vraiment mon attention, mais par contre deux acteurs fort différents. Tout d’abord l’indestructible Bruce Willis toujours parfait dans son numéro d’indestructible, il faut dire qu’aujourd’hui pour le décoiffer il faut se lever tôt. Le regard goguenard bleu acier, le sourire sans ouvrir la bouche, il est toujours l’homme de la situation au milieu du monde qui s’écroule et des tirs forts bruyants dans les salles obscures modernes.   Cette fois ci le voilà en tête d’affiche de G.I. Joe : Conspiration, un film tout droit sortie d’une BD américaine des années quarante. Cette suite en 3D promet cascades et au bout de 5 minutes certainement, la moitié de la terre a été raillée de la carte. Dans ce second opus réalisé par Stephen Sommers, à qui l’on doit la Momie, Bruce Willis doit être égal à lui même et le budget de 185 millions de dollars est lui aussi à la hauteur de ses attentes. Pas de grande surprise pour cette étoffe des héros, en même tant que vous prenez les lunettes 3D vous pouvez poser votre cerveau au vestiaire.

dessin de Jacques Gamblin réalisé en 1999

Pour le second c’est un retour de Jacques Gamblin sur nos écrans, lui qui se consacre beaucoup au théâtre.  Dans Le premier homme, il joue le rôle principal, celui d’un romancier qui retourne voir sa mère dans une Algérie en guerre.  Ce film tiré d’un roman inachevé d’Albert Camus, puisque ce dernier est mort dans un accident de voiture,  m’attire plus que le précédent qui est essentiellement lié à l’action. Ce film sur les racines est plus dans mes cordes sensibles et certainement plus de mon âge aussi. C’est en fait un film qui parle de Camus puisque le livre éponyme était très autobiographique. Ce film sélectionné dans plusieurs festivals a reçu au Festival international du film de Toronto, le film a reçu le prix de la critique. Ce serait donc mon choix de la semaine sans hésiter.

La Religieuse ne défraie plus la chronique

Jeudi 21 mars 2013

Curieux hasard de calendrier. Alors que François le nouveau pape argentin célèbre la messe qui va l’introniser et redonne espoir à toute la communauté catholique mondiale, le brûlot de Diderot l’encyclopédiste est à nouveau adapté sur nos écrans. Près de 5O ans après la Religieuse de Jacques Rivette sorti en 1966 et censuré, cette nouvelle version de Guillaume Nicloux est passée comme une lettre à la poste et n’a levé aucune protestation de l’Église jusqu’à ce jour. Au couple Micheline Presle Anna Karina succède Isabelle Huppert et Pauline Etienne, une jeune belge qui promet.

Le réalisateur a demandé à ses actrices de véritables performances, déjà de fonctionner avec fort peu d’indication pour garder un plus grande fraîcheur puis et c’est le pire de passer devant les caméras sans aucun maquillage nues et crues dans leur cornette. Il raconte à propos du livre de Diderot :”Les sujets traités dans La Religieuse sont des plus modernes. La révolte d’une jeune femme face à l’autorité, son combat sans relâche pour sa liberté, le droit à la justice, le refus de se résigner, la lutte contre l’arbitraire. Le plus intéressant c’est l’évidente contemporanéité du sujet et l’impact qu’il produit sur de jeunes personnes…”

L’ex miss météo du grand journal est rentrée dans les ordres l’espace d’un film…en mère supérieure

Guillaume Nicloux a fait le choix d’un éclairage aux bougies pour réchauffer les tons de la pellicule. Voilà un film à voir déjà pour rencontrer Diderot et avoir envie de le lire.

L’artiste et son modèle sur nos écrans en noir et blanc

Mercredi 13 mars 2013

Ce film de Fernando Trueba, est avant tout l’histoire d’un désir familial. Le metteur en scène espagnol souhaitait depuis des années tourner ce film qui narre l’ambiance et l’espace de travail de son frère Marc. Mais après bien des années et des difficultés pour imposer ce choix, son frère disparait en 1996 et c’est alors, croit-i,l un coup de frein définitif pour ce projet qu’il souhaiter lui faire partager. Par chance l’entêtement est souvent mère de création artistique et Fernando s’approchant de l’âge de son héros, le besoin de ce film devint à nouveau impérieux. Voilà ce qu’il en dit: “Il était nécessaire que j’aie le temps d’acquérir un vécu suffisant pour pouvoir raconter l’histoire de Marc.”

Curieusement, celui qui a été choisi pour interpréter le rôle de Marc Cros, Jean Rochefort, semble ici nous livrer avec ce film une sorte de testament d’une carrière. Quant à sa muse, la belle Aida Floch, c’est un rayon de lumière comme tout modèle qui inspire un chef-d’œuvre, une œuvre ultime, et donne envie à un artiste en panne d’inspiration l’envie de se remettre au travail. Si ce film a tout pour nous faire penser au couple Picoli Béart dans le superbe film de Jacques Rivette, La belle Noiseuse, avec un traitement en noir et blanc fait de demi teintes, nous sommes loin de ce court magistral de peinture. Ici nous assistons à la genèse de ce qui est fait pour durer pour dépasser l’artiste, une sculpture, magnifiquement mis en lumière et en image par Daniel Viar. Voilà un hommage précieux à un frère disparu,  nommé 13 fois au Goya, qui mérite toute notre attention.


Fernando Trueba,

Tout conte fait, Jaoui et Bacri ont encore sévi

Jeudi 7 mars 2013

Comme tous les contes cela commence par il était une fois… Donc il était une fois un couple devenu mythique au cinéma qui se connait depuis 25 ans et écrit conjointement depuis 22, tout cela en ne formant plus un couple dans la vie. Leur dernier film, Tout conte fait, est scénarisé à quatre mains. Jean-Pierre Bacri déclare : “En écrivant à 2 nous nous nourrissons l’un l’autre. Cela a permis aux choses d’évoluer”. Il nous livre là leur sixième film, un conte sur l’amour qui partirait de l’épilogue, ils furent heureux et eurent beaucoup d’enfants. Un film de Jaoui et Bacri c’est une sorte d’institution, de rendez-vous tous les quatre ans. On aime ou  pas c’est comme ci ou comme ça. Tout compte fait vous irez ou pas et cela jouera plus sur la personnalité des deux acteurs qui se scénarisent, se dirigent et jouent dans un film sur l’amour encore l’amour et l’amour toujours.

Les Oscars 2013 plein d’Amour et de chansons

Mercredi 27 février 2013

Adèle nous enchante et c’est pour elle un Oscar de la meilleure chanson original pour “Syfall”

Mikael Haneke comme prévu a raflé l’Oscar du meilleur film en langue étrangère, c’est bon question prix la coupe est pleine

Le jour de ses 86 ans Emmanuelle Riva n’eut pas en cadeau l’Oscar de la meilleur actrice, mais au fond elle en avait cure, laissant ça à une jeunette de 22 ans, Jennifer Lawrence, qui tellement émue s’est prise les pieds dans sa robe trop grande pour elle, et s’est affalée de tout son long pour le plus grand bonheur des autres.

Quentin Tarentino a reçu l’Oscar du meilleur scénario original pour “Django Unchained”.

Argo  de Ben Affleck reçoit comme prévu l’Oscar du meilleur film et cela est annoncé en direct de la Maison Blanche par Michèle Obama en personne. Décidément ces américains savent faire les choses en grand quand il s’agit de s’autocongratuler.

Anne Hathaway a empoché pour Les Misérables le trophée du meilleur second rôle féminin.

Ave César ceux qui t’ont mérité ou pas seront récompensés

Samedi 23 février 2013

Comme chaque année et pour la 38e fois tout le beau linge du cinéma est présent pour une grande lessive médiatique. Les nominés n’osent pas y croire et les pourtant les jeux sont faits. Ce soir la profession va remettre les statuettes aux meilleurs des meilleurs et les autres vont regarder. La frustration est grande quand pour la 10e fois on l’a enrore raté. Mais c’est la loi pour cette soirée c’est sourire obligatoire.  Même si les Césars ne sont que pâle générique des Oscars, remis d’ici peu, en France nous nous sommes habitués à nous  en contenter.

Tout le gotha du 7e art français est sur son 31, après Cannes, c’est tout de même pas mal d’avoir un César sur son buffet. Pour Mickael Haneke cette année c’est un doublon pour Amour.  Ainsi maintenant chaque pays s’organise une petite remise de trophées pour se congratuler, faute de l’être chez ses voisins. De ce type de cérémonie il y a les habitués les favoris mais aussi les oubliés, ceux qui à force oublient même de venir se sentant exclus. Les comiques sont de ceux là, pourtant ce soir comme pour donner le change, deux d’entre eux ont été choisis, l’un pour présider l’autre pour animer. En effet Jamel Debouze  préside la 38e cérémonie alors qu’Antoine de Caunes, un vieux routier de l’académie, présente l’interminable défilé, les suspens, des cris de joies, des embrassades, des remises de prix en larmes clos par des discours souvent totalement idiots. L’émotion souvent ça fait ça. En fait c’est une cérémonie qui rase tout le monde, mais c’est bien d’y être vu, comme au vernissage de quelqu’un d’autre que l’on déteste cordialement.

Izia Higelin, jeune rockeuse qui joue à merveille pour son premier rôle la Mauvaise fille de Patrick Millea reçu le César du jeune espoir féminin.

Ce soir tout le monde il est beau tout le monde il est gentil, c’est la fête du Cinéma et pour l’occasion que d’Amour !

Bien entendu Ben Afleck avec Argo grand favori  au Oscar reçoit le prix du meilleur film étranger

Fini les Goya, bientôt les César juste avant les Oscars

Mercredi 20 février 2013

Nous sommes en pleine saison des congratulations professionnelles à travers la planète. Les remises de prix ne cessent de se succéder et enfin les Goya plébiscitent un film français qui a eu du succès. On aurait envie de dire, par pur chauvinisme, ce n’est pas trop tôt. Le rire, même avec un zeste d’émotion ne fait-il recette que dans les salles?Intouchables de Eric Toledano et Olivier Nakache a reçu dimanche à Madrid le prix du meilleur film européen lors de la remise des 27e Goya, les plus hautes récompenses du cinéma espagnol. Ce film, qui a cartonné dans les salles, est en fait un peu l’exception de la fabrication d’une comédie à la française qui ne fait rire que nous et encore pas tous… La 38e Cérémonie des César sera présidée cette année par l’humoriste Jamel Debouze et le maître de Cérémonie sera l’éternel ludion, Antoine de Caunes. Si le cinéma français à besoin de nous faire rire c’est que trop souvent il est consternant. Mais à priori dans les salles, pire c’est; mieux c’est ! On aurait même envie de dire, plus c’est con plus c’est bon.  Nous avons un exemple frappant cette semaine de la dernière  ”réalisation” de Mickael Young qui porte bien son nom, Vive la France.

Nous avions cru que son dernier film lui avait été Fatal, et bien non, il a pu récidiver, et le pire c’est que ça plait, et même qu’il a fait une promotion d’enfer à Champs Elysées, c’est tout dire. La comédie franchouillarde reste populaire, c’est certainement pour cela que les jurys des grandes cérémonies et l’ensemble de la profession ne se commettent pas à leur remettre en plus des prix. Il n’empêche que Dany Boon qui souhaitait un César de la comédie est resté sur sa faim avec les Ch’tis. Une compensation  tout de même il est l’acteur le mieux payé en France et peut être en Europe grâce entre autre à sa dernière intervention dans le film Un plan parfait.

C’est vrai que pour lui le plan était parfait puisqu’il a reçu pour sa prestation 15% du total du budget du film. Ne mélangeons pas les torchons et les serviettes même si encore une fois cette année Dany boude les César. La comédie c’est bon pour amuser la galerie et faire du fric, elle est encore loin d’avoir droit de cité dans une remise de prix que l’on veut très sérieuse.

Misérables, oui, mais en chantant

Mercredi 13 février 2013

Les Misérables en comédie musicale fut très souvent monté pour le théâtre, entre autre par Robert Hossein en France. Mackintosh le monta ensuite pour la scène anglaise et  cette pièce battit des record de longévité à travers les scènes du monde entier. Il y a bien des années Alfred Hitchock lui même avait dit que ce livre ferai un merveilleux support pour un film musical. Et voilà aujourd’hui c’est fait, les Misérables quitte Broadway pour devenir un long métrage musical réalisé par Tom Hooper. Comme souvent dans les super productions hollywoodienne  le casting est impressionnant. Anne Hattaway connait bien le rôle de Fantine, on pourrait même dire que c’est une véritable tradition familiale. En effet,  alors qu’elle n’avait que 7 ans, sa mère jouait déjà ce rôle au théâtre. Ce que l’on savait moins c’est que Russel Crowe avant d’être le célèbre Gladiator avait commencé sa carrière en se produisant dans des comédies musicales.

Quant à Hugh Jackman qui nous avait impressionné dans son rôle de Wolverine, interprète ici le rôle phare de Jean Valjean et s’avère être un grand fan des Misérables monté au théâtre. Voilà encore un film qui va concourir dans la prestigieuse compétition pour les oscars où il est nominé pas moins de 8 fois. Maintenant aller voir une comédie musicale au cinéma  est une affaire de goûts, ça passe ou ça casse.